Les leçons tirées par Red Bull du stress de la course au titre 2021

Après un duel à suspense en 2021, on est convaincu de pouvoir relever tous les défis chez Red Bull Racing.

Le vainqueur et Champion du monde Max Verstappen, Red Bull Racing, fête avecChristian Horner, team principal, Red Bull Racing

C'est indéniable, l'intervention des "dieux de la course" a permis le triomphe de Max Verstappen au Championnat du monde 2021 de Formule 1. Le débat sur ces derniers tours d'Abu Dhabi ne cessera jamais, mais il n'empêche que le Néerlandais et son écurie Red Bull Racing avaient fait le nécessaire pour être en position de mettre un terme à la suprématie de Mercedes.

À Milton Keynes, ce dénouement est même considéré comme la preuve qu'il ne faut jamais abandonner face à l'adversité. "Ce que cela a démontré à mes yeux, c'est que si on en a suffisamment envie, si l'on croit vraiment en quelque chose, alors tout est possible dans la vie", commente Christian Horner, directeur d'équipe. "En abordant la saison dernière, personne n'aurait pu le prédire. Mercedes restait sur sa campagne la plus réussie avec ce qui était probablement la meilleure voiture de son histoire."

"Le changement de réglementation pour 2021 était subtil ; environ 65% du châssis, la boîte de vitesses et les suspensions ont été conservés de leur voiture dominatrice. Pourtant, nous sommes parvenus à être compétitifs dès le premier Grand Prix et à relever ce défi à chaque course, peu importent les obstacles que l'on a dressés devant nous. Cela m'a simplement prouvé qu'il fallait ignorer tout ce que l'on dit. Si l'on veut vraiment quelque chose et que l'on s'applique, tout est possible."

Christian Horner, Team Principal, Red Bull Racing, Max Verstappen, Red Bull Racing, 1st position, celebrate on the podium

Christian Horner et Max Verstappen fêtent le titre mondial 2021 sur le podium du Grand Prix d'Abu Dhabi

Horner omet évidemment de préciser que cette modification certes "subtile" de la réglementation a néanmoins désavantagé les écuries disposant d'une monoplace à faible inclinaison vers l'avant, telle que la Mercedes, notamment en raison de la réduction de la surface du fond plat. Encore fallait-il profiter de cette situation favorable et concrétiser, dans le contexte où il fallait trouver un compromis entre le développement pour 2021, restreint par le gel des châssis, et celui en vue de la nouvelle réglementation de 2022, tout cela en respectant le plafond budgétaire.

Red Bull a beau avoir prolongé son développement 2021 plus tard que la concurrence, la RB18 s'avère compétitive, dominant ce début de saison 2022 aux côtés de la Ferrari F1-75. Si l'on ne peut pas affirmer qu'il n'ait jamais douté, Horner ne semble pas être surpris : "Je pense avoir toujours eu une grande confiance en notre équipe. Nous avons eu une opportunité de jouer le titre mondial l'an dernier et, bien sûr, nous nous sommes donnés à la limite. Nous avons développé la RB16B à un stade plus avancé de l'année que nos rivaux d'après leurs dires, nous avions donc un retard relatif sur la voiture 2022."

"Malgré les efforts réalisés en fin d'année et la distraction de se battre pour un championnat, nous avons débarqué à la première course, nous nous sommes qualifiés à moins d'un dixième de la pole, nous avons pris la tête de la course à trois reprises, et un problème de fiabilité nous a finalement coûté de gros points. Je pense que cela témoigne des efforts consentis par l'équipe lors des 12 derniers mois et de la manière dont nous avons équilibré ces ressources. Inévitablement, quand il y a un si grand changement de réglementation, plus tôt on applique les ressources, mieux c'est. Mais il s'agit toujours d'équilibrer les objectifs à court, moyen et long terme. Et le long terme en F1, c'est deux semaines."

Max Verstappen, Red Bull Racing, heads into the garage after retiring

Abandon pour Max Verstappen au Grand Prix de Bahreïn 2022

Horner n'oublie pas que son écurie a mis un terme à la plus longue suprématie de l'Histoire de la Formule 1, celle de Mercedes, qui durait depuis le début de l'ère turbo hybride en 2014. Lors des sept saisons jusqu'en 2020, les Flèches d'Argent ont remporté 102 victoires en 138 Grands Prix, soit un taux de réussite époustouflant de 74%. Red Bull a dû puiser dans ses ressources à tout niveau pour l'emporter.

"Ce qu'il faut se rappeler, c'est que Mercedes n'a pas simplement dominé mais a anéanti la concurrence pendant sept ans", souligne Horner. "Personne ne les a menacés durablement au fil de la saison, loin de là. Nous élever au niveau où nous avons dû évoluer afin de le faire l'an dernier, ça a placé toute notre écurie sous une pression immense. Et en plus de ça, il y a un plafond budgétaire, et il faut s'occuper de la voiture de l'année suivante."

Lire aussi :

"C'était un défi immense, et je pense que la manière dont nous l'avons relevé est remarquable. Nous entendions en Autriche que nos rivaux mettaient toutes leurs ressources sur la voiture de l'année suivante, et nous étions encore au milieu du développement de l'actuelle. Je pense donc que les efforts réalisés et le terrain rattrapé sont exceptionnels."

Carlos Sainz Jr., Ferrari F1-75, Sergio Perez, Red Bull Racing RB18, George Russell, Mercedes W13

Carlos Sainz (Ferrari) devance Sergio Pérez (Red Bull) et George Russell (Mercedes)

C'est désormais un duel entre Red Bull et Ferrari qui s'annonce, entre Max Verstappen et Charles Leclerc, avec Sergio Pérez et Carlos Sainz en arbitres. Malgré leur déficit actuel qui était de sept dixièmes à Bahreïn et de neuf dixièmes à Djeddah en qualifications, les Flèches d'Argent sont-elles capables de revenir aux avant-postes dès cette année ? Horner ne verrait pas ça d'un mauvais œil.

"C'est presque plus facile", juge le Britannique quant à une lutte à six voitures. "Bien sûr, l'an dernier, c'était simplement un combat entre deux poids lourds, une bataille acharnée entre deux pilotes à chaque Grand Prix, et ça a duré de la première à la dernière course. C'était remarquable, cette intensité juste entre ces deux gars. Alors que si plus de pilotes sont impliqués, il y a davantage de dynamiques." Pour l'instant, la dynamique veut que Red Bull et Ferrari se disputent leur premier titre des constructeurs depuis 2013 et 2008 respectivement.

Lire aussi :

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent Le GP d'Australie a été menacé par un problème de fret maritime
Article suivant Pour Gasly, le règlement F1 2022 est déjà un succès

Meilleurs commentaires

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Édition

France France