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Pourquoi Drive To Survive pourrait pousser la F1 à changer ses règles

Grâce à la popularité croissante de la Formule 1, aidée en partie par Drive To Survive, le championnat a augmenté sa présence aux États-Unis. Mais si la série Netflix venait à disparaître, la F1 pourrait avoir recours à des artifices pour maintenir l'intérêt des Américains.

Sergio Perez, Red Bull Racing RB18 en tête au départ

Photo de: Red Bull Content Pool

Les ajouts récents des Grands Prix de Miami et de Las Vegas ont confirmé que la Formule 1 s'était enfin faite une place au pays de l'Oncle Sam. Le championnat doit une grande partie de sa nouvelle popularité aux États-Unis au succès de Drive To Survive, la série Netflix consacrée à la F1. Mais après quatre saisons où les libertés scénaristiques se sont accrues, les avis positifs sur la série ont commencé à baisser. Si la première saison, dévoilée en 2019, a obtenu un score de 90% sur Rotten Tomatoes, site consacré aux critiques de films et séries, la quatrième n'a même pas dépassé les 15%.

Les spectateurs sont restés sur leur faim, les pilotes aussi. Frustré par les fausses rivalités, Max Verstappen a choisi de ne plus apparaître devant les caméras de Netflix en 2021, ce qui a poussé Stefano Domenicali à intervenir pour essayer de recoller les morceaux. Si le PDG de la F1 trouve une solution, nul doute que les avis positifs augmenteront à nouveau. Mais la F1 est avertie : les jours heureux des premiers épisodes de Drive To Survive pourraient vite appartenir au passé.

All or Nothing, l'équivalent footballistique sur Amazon Prime, passe d'une équipe à l'autre après quelques épisodes, ce qui lui donne potentiellement une longue durée de vie. Drive To Survive est plus limité et n'est donc pas à l'abri de la lassitude chez les téléspectateurs. Même si Greg Maffei, PDG de Liberty Media, a annoncé de bonnes audiences pour la quatrième saison, que peut faire la F1 en cas de rendements décroissants ? Pour conserver sa popularité outre-Atlantique, le championnat devra trouver rapidement une solution.

Pour éviter de faire éclater la bulle, la F1 doit faire quelques concessions. Le remplacement du sacro-saint Grand Prix dominical par un départ le samedi à Las Vegas pourrait être cité comme un exemple. Une flexibilité qui permettra à la F1 de profiter d'un créneau en prime time sur la côte ouest des États-Unis. Et cela pourrait aller plus loin encore.

La F1 aura la fièvre du samedi soir à Las Vegas

La F1 aura la fièvre du samedi soir à Las Vegas

L'attitude des américains concernant leurs sports nationaux peut nous éclairer là-dessus. L'idée du "gagnant qui remporte tout" se retrouve dans le Superbowl et le système de playoffs mis en place au basket, baseball et hockey sur glace. La version de la NASCAR a certes donné lieu à une usine à gaz mais l'idée était la même : la création d'un effet de halo. Et cela a même été le cas en F1 l'an passé grâce à l'affrontement entre Lewis Hamilton et Max Verstappen à Abu Dhabi. Un couronnement bien différent des saisons passées, où Hamilton et Sebastian Vettel avant lui s'étaient emparés du titre plusieurs courses avant la fin de la saison.

D'ailleurs, il n'est pas difficile de comprendre que ce genre de conclusion pourrait ne plus être toléré s'il décevait un public de plus en plus nombreux. Si la F1 devait se retrouver dans un scénario post-Netflix, avec l'obligation de maintenir l'intérêt de ses spectateurs, pourrait-elle trouver une astuce pour s'assurer que tous restent accrochés à leur écran jusqu'au dernier drapeau à damier de la saison ?

La finale aux points doublés de 2014 avait été très critiquée et n'avait eu aucune incidence sur la lutte pour le titre. Toutefois, son retour pourrait être à l'origine d'un nouveau boom dans l'ère Liberty Media après la révolution numérique. Une finale avec deux fois plus de points en jeu aurait cependant les mêmes défauts qu'auparavant. La F1 est une méritocratie sportive qui ne s'appuie pas sur une Balance de Performance ou une grille inversée pour créer un faux spectacle. Mais en ces temps de prospérité, l'importance accordée à la pureté du sport devra peut-être être réduite.

Mais n'oublions pas que les points doublés, ou une autre bizarrerie du même genre destinée à maintenir en vie la lutte pour le titre, pourraient ne pas être nécessaires si le plafonnement des coûts et le passage à l'effet de sol parvenaient à réduire les écarts. Mais si, dans les années à venir, de telles mesures sont introduites, à la grande frustration des puristes, ce ne sera en aucun cas une surprise.

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