Szafnauer : Une écurie ne peut être dirigée par "deux papes"

Le nouveau patron d'Alpine, Otmar Szafnauer, a déclaré que son autorité avait connu de l'ombre chez Aston Martin, son ancienne écurie. Pour lui, une équipe ne peut être gérée par "deux papes".

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Photo de: Mark Sutton / Motorsport Images

Otmar Szafnauer, l'ancien team principal d'Aston Martin transféré chez Alpine cet hiver, est revenu sur sa vie de dirigeant dans l'écurie de Silverstone. L'Américain a notamment soulevé le contraste entre les deux derniers propriétaires : Lawrence Stroll, qui est très actif dans les prises de décisions, et Vijay Mallya. Récemment, l'homme d'affaires canadien avait nommé Martin Whitmarsh comme PDG d'Aston Martin Performance Technologies, réduisant ainsi le pouvoir de Szafnauer au sein de l'écurie.

C'est en début d'année que ce dernier a annoncé son départ de la structure britannique, avant d'être nommé team principal d'Alpine il y a quelques semaines. "Comme l'un de mes amis m'a dit, l'Église catholique n'a qu'un pape", a expliqué Szafnauer à la F1 TV. "Et quand vous avez deux papes, cela ne fonctionne pas. Je pense qu'il était donc temps de s'en aller, en laissant Aston Martin à son pape, et je vais essayer d'aider Alpine aussi bien que mes capacités me le permettent."

"Tout le monde a un propriétaire, et tout le monde a un patron", poursuit le dirigeant, qui ne mâche pas ses mots. "Cela n'est pas un problème. Mais le propriétaire et le patron que j'avais avant ne s'occupaient absolument pas de la micro-gestion, c'était à moi de le faire. Vijay [Mallya] venait à l'usine quatre jours dans l'année, et je le voyais sur le circuit. Mais 98% du boulot n'est pas fait sur le circuit. C'est à l'usine qu'il faut être, c'est là que tout se passe réellement. Et le résultat de ce travail est visible en piste. Mais le vrai travail, avec tout le respect que j'ai pour les mécaniciens, les ingénieurs de course et les pilotes, est réalisé ici, à l'usine. Vijay venait trois, quatre jours dans l'année. Donc le reste du boulot dépendait de nous. C'est une façon différente de travailler."

Szafnauer déclare pourtant qu'il ne se précipitera pas pour apporter des modifications dans la structure interne d'Alpine. Sa priorité est de comprendre comment l'écurie fonctionne avant de toucher à quoique ce soit. "La première chose dont j'ai besoin, c'est d'apprendre", analyse Szafnauer.

"Apprendre à quel point Enstone est différent de là d'où je viens, apprendre le nom de tout le monde, apprendre la culture en place, l'ADN. Juste apprendre. Je me souviens, quand je suis arrivé chez Force India, on m'avait demandé ce qui devait changer. Force India était en queue de peloton quand j'ai débarqué. Et vous ne pouvez pas juste faire des changements pour faire des changements, vous devez comprendre, parce que je suis sûr qu'il y a de bonnes choses en place, et pourquoi changer cela ? Vous risqueriez de changer ce qui fonctionne. Donc la priorité, c'est de comprendre en profondeur."

Szafnauer a l'avantage d'avoir déjà travaillé avec Esteban Ocon, puisque le Français pilotait pour Force India en 2017 et 2018. En revanche, le dirigeant doit encore construire une relation forte avec Fernando Alonso. L'Américain décèle des points communs avec Sebastian Vettel, qu'il supervisait l'an dernier chez Aston Martin.

"J'ai beaucoup de respect pour lui", poursuit Szafnauer. "Je l'avais rencontré quand nous cherchions le coéquipier de Lance [Stroll], donc j'avais discuté avec lui. Et j'ai travaillé avec Sebastian Vettel plus récemment, un quadruple Champion du monde, il a une éthique de travail très similaire. Ou devrais-je dire, Fernando a une éthique similaire à Sebastian, et le besoin de courir au plus haut niveau, de ne laisser place à aucun doute, saisir chaque possibilité d'améliorer la performance. Je comprends cela. Fernando sera simple à comprendre car je suis comme lui. Je veux exactement la même chose. C'est juste la façon dont vous y allez, comment vous traitez les autres pour tirer le meilleur d'eux. C'est la clé."

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