Formule 1 GP du Canada

Wolff dénonce le comportement "pitoyable" et "hypocrite" de ses rivaux

Le ton est monté entre les directeurs d'équipe lors d'une réunion à Montréal, où Toto Wolff a accusé ses concurrents de jouer avec la sécurité des pilotes sur le sujet du marsouinage.

Toto Wolff, team principal et PDG, Mercedes AMG

Un comportement "pitoyable" et "hypocrite". Ce sont les mots forts utilisés par Toto Wolff, en colère envers ses concurrents alors que le sujet du marsouinage a occupé tous les esprits en marge du Grand Prix du Canada. Mercedes se retrouve au centre des discussions après l'intervention décidée jeudi par la FIA, via une Directive Technique visant à réduire le phénomène de rebond sur les monoplaces.

Dans ce contexte, Mercedes a testé dès vendredi un deuxième renfort sur son plancher, au lendemain de son autorisation par la fameuse directive. Un délai particulièrement resserré qui a conduit certaines écuries à s'interroger : l'écurie allemande était-elle au courant de ce changement avant les autres ? Mercedes assure que ce n'est pas le cas, alors qu'elle a finalement renoncé à ce deuxième étai par crainte d'une réclamation, les textes entre la Directive Technique et le Règlement Technique n'étant pour le moment pas alignés. Par ailleurs, l'équipe de Brackley assure que cet élément n'a finalement pas apporté satisfaction dans sa lutte contre le marsouinage.

La situation ne manque pas d'agacer Toto Wolff, qui estime par ailleurs que certaines écuries briefent leurs pilotes pour les encourager à minimiser la problématique du marsouinage et ainsi pousser la FIA à ne pas être trop interventionniste sur la question. Le ton serait d'ailleurs monté d'un cran lors de la réunion entre les directeurs d'équipe samedi matin à Montréal. Des sources indiquent que Toto Wolff est sorti de ses gonds et a vertement critiqué ceux qui tentaient de faire passer un quelconque avantage de performance avant un problème de sécurité. Interrogé sur ces événements supposés, le directeur de Mercedes a confirmé son irritation grandissante.

"C'est un sport dans lequel on essaie de conserver un avantage compétitif ou d'en gagner un", explique-t-il. "Mais cette situation est clairement allée trop loin. Tous les pilotes, au moins un par équipe, ont dit qu'ils avaient mal après Bakou, qu'ils avaient eu du mal à maintenir la voiture en piste ou qu'ils voyaient flou. Les directeurs d'équipe qui essaient de manipuler ce qui est dit pour conserver un avantage compétitif et essayer de faire de la politique, quand la FIA essaie de trouver une solution rapide pour au moins placer les voitures dans une meilleure situation, sont hypocrites. Et c'est ce que j'ai dit [lors de la réunion]."

"Je ne parle pas uniquement de Mercedes. Toutes les voitures ont souffert d'une manière ou d'une autre à Bakou, et c'est encore le cas ici. Les voitures sont trop rigides. Elles rebondissent, ou appelez ça comme vous voulez. Il y a des effets à long terme que l'on ne peut même pas juger. C'est un risque pour la sécurité, et faire des petites manipulations dans le dos, ou briefer les pilotes, c'est juste pitoyable."

Lewis Hamilton et George Russell, chez Mercedes, ont été les pilotes les plus loquaces pour alerter sur les risques du marsouinage, mais d'autres l'ont également été auparavant. Toto Wolff s'élève contre ceux qui imagineraient que ses pilotes se font entendre dans l'espoir d'avoir une voiture plus rapide grâce à une intervention de la FIA.

"Les gens vont évidemment se demander si ma position est sincère ou non", poursuit Toto Wolff. "C'est pourquoi je dis que ce n'est pas uniquement notre problème. Un pilote Red Bull, en l'occurrence Pérez, dit qu'en atteignant 300 km/h, au moment où le problème survient, on peut même ne rien voir au freinage ou ne pas être capable de positionner la voiture correctement. Après on entend les mots de Sainz, de Ricciardo, on écoute ce qu'Ocon a dit, Magnussen, et nos deux pilotes. Ce n'est pas un problème d'équipe. C'est un problème de conception des voitures à effet de sol, qui doit être résolu avant qu'il se passe quoi que ce soit. Et il ne s'agit pas seulement de relever les voitures, car ça ne règle pas le problème de rigidité dû aux caractéristiques aéro."

Avec Jonathan Noble

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