Vos moments marquants - 2011, le retour triomphal de Romain Grosjean
Malgré un talent et un potentiel évidents, Romain Grosjean n'a pas suivi le chemin le plus court avant de s'installer durablement en Formule 1.
C'est après un beau titre de F3 EuroSeries remporté chez ASM face à Sébastien Buemi et Nico Hülkenberg que Romain Grosjean s'est logiquement engagé à l'étage supérieur, le GP2 Series, avec ART Grand Prix.
Dès le début d'année 2008, le pilote franco-suisse s'est distingué en dominant la saison de GP2 Asia, championnat disputé avec les anciennes monoplaces de GP2, où il n'a laissé aucune chance à ses adversaires avec quatre pole positions et quatre victoires en cinq meetings.
Un abandon lors de la toute dernière course suite à une faute de pilotage laissait toutefois présager de ce qui allait faire la marque de fabrique de Grosjean lors des saisons suivantes : une rapidité indéniable mais un pilotage parfois trop fougueux avec des erreurs évitables.
Le pilote ART s'est ainsi classé quatrième de la saison 2008, à deux points de la deuxième place seulement, mais sans parvenir à menacer l'expérimenté Giorgio Pantano pour le titre.
2009 a mieux commencé au sein de l'équipe Barwa Addax avec deux victoires et une 2e place lors des trois premières courses, mais à cause de plusieurs problèmes mécaniques et d'erreurs de jugement (on retient notamment un accrochage parfaitement évitable avec Franck Perera lors des qualifications au Hungagoring), Grosjean n'occupait que le deuxième rang du championnat au moment de la trêve estivale, assez largement devancé par Nico Hülkenberg.
L'opportunité Renault
C'est alors que l'opportunité de remplacer Nelson Piquet Jr chez Renault F1 s'est présentée, avec la promesse d'un baquet pour 2010, et Grosjean l'a saisie au vol. Difficile de le lui reprocher, mais faire ses débuts dans la catégorie reine du sport automobile en milieu de saison face à un coéquipier tel que Fernando Alonso n'est pas la tâche la plus aisée qui soit.
Grosjean n'est jamais parvenu à battre l'Espagnol, que ce soit le samedi ou le dimanche, accusant un retard moyen d'une demi-seconde en qualifications et concluant la saison sans points au compteur. Décevant ? Compte tenu des circonstances, c'est sujet à débat. Toujours est-il que Renault lui a préféré Vitaly Petrov pour la saison 2010.
Se retrouvant sur la touche, Grosjean était à deux doigts d'abandonner le sport automobile et de rejoindre une école gastronomique, mais a finalement fait le choix du Championnat du Monde de GT1 où il s'est illustré avec son coéquipier Thomas Mutsch, avec deux succès à Abu Dhabi et à Brno.
Retour en GP2
Le natif de Genève a toutefois quitté le championnat à mi-saison lorsque DAMS lui a proposé un baquet pour le reste de la saison, officiellement pour "résoudre les problèmes de performance" rencontrés par l'équipe. Grosjean s'est illustré avec deux podiums dans ce qui fut la dernière année à ce jour où DAMS n'a pas joué régulièrement la victoire.
L'équipe de Jean-Paul Driot a reconduit son pilote de pointe pour une campagne complète en 2011 et l'association Grosjean-DAMS s'est imposée lors de la très courte saison de GP2 Asia (deux meetings seulement !), la dernière à ce jour.
Pour 2011, Grosjean a été associé au jeune Pål Varhaug pour former l'un des duos les plus déséquilibrés de l'Histoire de la discipline. Le défi était grand avec l'arrivée d'une nouvelle monoplace, la GP2/11, après la fin du cycle de trois ans de la GP2/08.
Les essais de pré-saison se sont toutefois très bien passés pour Grosjean, qui se montrait ambitieux : "C’est certain que j’ai vécu différentes expériences dans ma vie professionnelle qui m’ont fait changer mon approche de la course et ma vision des choses," confiait-il à ToileF1. "Je me sens prêt pour mener l’équipe DAMS au plus haut niveau et pour aller chercher le titre GP2."
Dès la première course de la saison, à Istanbul, Grosjean a donné le ton, signant la pole position (la seule de la saison !) et la victoire malgré la pression de Sam Bird derrière lui. La course sprint ne s'est pas passée comme prévu pour le pilote DAMS, qui s'est accroché avec son compatriote Jules Bianchi, mais qui a réalisé une superbe remontée jusqu'à la dixième place pour s'octroyer le point du meilleur tour en course et quitter la Turquie avec la tête du championnat.
Barcelone a toutefois représenté un coup dur pour Grosjean. Quatrième de la première course, le Franco-Suisse a été disqualifié, sa monoplace n'étant pas conforme. Contraint à partir du fond de grille pour la course sprint, Grosjean est encore remonté, cette fois à la neuvième place, mais est tout de même rentré d'Espagne bredouille, relégué à la quatrième place du championnat.
L'exploit de Monaco
Cependant, Monaco se présentait bien pour Grosjean, qui a signé le meilleur temps des essais libres avec plus d'une seconde d'avance. Un rythme qui ne s'est toutefois pas concrétisé lors d'une séance de qualifications chaotique marquée par pas moins de dix incidents, dont deux impliquaient le pilote DAMS : Grosjean a connu une touchette avec Fairuz Fauzy à la Rascasse avant qu'une incompréhension avec son coéquipier Varhaug ne mène à un spectaculaire accident entre les deux DAMS au même endroit !
Se retrouvant 26e sur la grille de la course principale, Grosjean a signé une performance extraordinaire en remontant à la 4e place à l'arrivée.
"Ce n’étaient pas des qualifications difficiles, mais des qualifications désastreuses. Les pires qualifications de ma vie," commentait Grosjean au micro de ToileF1. "Mais aujourd’hui, tout s’est bien passé lors de la course. Ce n’était pas facile parce qu’il a fallu enchaîner les tours de qualifications. Mais on est parvenus à remonter."
"L’équipe a fait un super boulot aujourd’hui. Ils ont travaillé jusqu’à trois heures du matin pour réparer la voiture. Mais honnêtement, si j’arrivais à la onzième ou douzième place, c’était déjà un bon résultat. Mais finir quatrième est un exploit." Le lendemain, parti 6e, il est monté sur la troisième marche du podium et a repris la tête du championnat avec le même nombre de points que Sam Bird, une unité d'avance sur Charles Pic et deux sur Giedo van der Garde !
Grosjean a retrouvé le chemin de la victoire à Valence, bien aidé par les déboires connus par les deux pilotes Barwa Addax, Pic et Van der Garde, mais a été contraint à l'abandon au premier tour de la course sprint suite à un incident pour lequel il a écopé de dix places de pénalité sur la grille de départ de Silverstone. Loin d'être idéal, alors que van der Garde restait à un point seulement du leader du championnat.
Qualifié troisième, Grosjean a donc été relégué au treizième rang de la grille de départ de la course principale en Grande-Bretagne, mais a fait une belle remontée sur une piste qui séchait progressivement pour se classer quatrième avant de remporter aisément la course sprint depuis la cinquième place de la grille. Au championnat, l'écart était enfin creusé avec Van der Garde, auteur d'un weekend décevant, et plus personne ne viendrait menacer le pilote DAMS.
Série de six podiums consécutifs
Loin de se reposer sur ses lauriers, Grosjean a accéléré le rythme avec une série de six podiums consécutifs, dont trois victoires. Le Franco-Suisse, troisième de la première course au Nürburgring, n'était pas parti pour s'imposer en Allemagne, mais une faute de Jules Bianchi dans l'avant-dernier tour de la course sprint lui a permis de s'emparer de la victoire le dimanche matin.
Grosjean était aux avant-postes en Hongrie, mais encore une fois, le sort lui a souri, puisque c'est une pénalité infligée à Marcus Ericsson pour unsafe release qui lui a offert la victoire de la course principale. Le lendemain, lors d'une course pertubée par la pluie, Grosjean est monté sur la troisième marche du podium.
Le pilote DAMS savait pouvoir remporter le titre à Spa-Francorchamps, et s'est classé troisième de la course principale malgré une huitième place en qualifications, grâce à une belle remontée. Grosjean était ainsi sacré à trois courses de la fin du championnat. Une quatrième place a conclu un beau weekend.
Il ne restait plus qu'à prendre du plaisir à Monza pour le dernier meeting de la saison. Troisième de la course principale à nouveau, Grosjean n'a pu empêcher Barwa Addax de remporter le titre par équipes, le jeune Pål Varhaug n'ayant pas marqué le moindre point pour DAMS en 2011 ! La saison de Grosjean s'est achevée sur un contact avec Charles Pic, mais l'essentiel était fait.
La suite, on la connaît : la superbe saison réalisée par Grosjean, malgré quelques accrochages, lui a rouvert les portes de la Formule 1 chez Lotus F1 Team. Une première saison marquée par de nombreux incidents aurait pu lui coûter sa place dans l'élite, mais depuis, Romain s'est affirmé et a prouvé qu'il était un pilote très rapide mais aussi fiable. Sa saison 2015 fut de toute beauté et on ne peut qu'avoir hâte de le voir mener Haas F1 vers l'avant de la grille.
Résultats du vote
Le retour triomphal de Romain Grosjean en 2011 | 42,2% |
La domination de Lewis Hamilton en 2006 | 28,7% |
La lutte entre Rosberg et Kovalainen pour le 1er titre en 2005 | 15,9% |
Un Pastor Maldonado intouchable en 2010 | 4,9% |
Les difficiles débuts du GP2, à Imola en 2005 | 4,2% |
Les frasques de Sergio Canamasas, particulièrement en 2014 | 4,1% |
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