Jani : La domination de Toyota a fait du Mans "une procession"
Pilote Rebellion en LMP1, Neel Jani a décrit l'édition 2018 des 24 Heures du Mans comme une "procession" et comme la plus "ennuyeuse" de ses dix participations à l'épreuve.
Photo de: Nikolaz Godet / Motorsport.com
Les deux Toyota TS050 Hybrid étaient dans une autre division que leurs adversaires du LMP1 privé, le constructeur japonais ayant saisi l'occasion de remporter enfin sa première victoire au Mans, lors de sa 20e tentative.
L'avantage de rythme de Toyota était tel qu'après seulement une heure de course, la meilleure voiture non hybride – la BR Engineering BR1 #17 de SMP Racing – pointait à 1'10" de la tête, se retrouvant à un tour dès la troisième heure.
Avec ses deux R13 conçues par ORECA et motorisées par Gibson, Rebellion a terminé aux troisième et quatrième places, à 12 et 13 tours de la Toyota #8 victorieuse. Le trio de la #3, constitué de Gustavo Menezes, Thomas Laurent et Mathias Beche, a décroché cette troisième place.
Neel Jani, qui partageait le volant de la #1 avec Bruno Senna et André Lotterer, a confié à Motorsport.com que l'ampleur de l'avantage de Toyota, notamment dans le trafic, avait rendu la course particulièrement ennuyeuse.
"Peut-être que sur un tour clair, sans trafic, nous sommes à deux secondes [de Toyota], mais le problème c'est que dans le trafic, les hybrides sont tellement flexibles pour dépasser", explique Jani. "L'écart entre notre tour le plus rapide et notre moyenne est énorme, le leur est beaucoup plus petit car ils peuvent être flexibles dans la manière de dépasser en ligne droite."
"C'était la course la plus ennuyeuse que j'aie faite [au Mans] jusqu'à présent. Nous avons connu des courses incroyables ces cinq dernières années, donc ça va s'il y en a une qui est ennuyeuse. Tout le monde est content pour Toyota, mais au final, ce n'était pas une course. C'était une procession."
Jani a fait remarquer que les difficultés de Rebellion dans le trafic pouvaient faire perdre jusqu'à dix secondes au tour par rapport à Toyota.
"Les LMP2 étaient meilleures en vitesse de pointe", précise-t-il. "Elles nous redoublent en bout de ligne droite. C'est frustrant, c'est comme quand on est sur l'autoroute. C'est ce qui rend les choses très difficiles pour nous. En manquant de réussite, nous pouvions perdre 10 à 12 secondes au tour [sur les Toyota], et trois ou quatre avec de la chance. Nous avons besoin de plus de vitesse de pointe, c'est ce qui nous rendrait plus compétitifs."
Un sextuple relais pour finir
Jani et ses coéquipiers ont finalement dû s'incliner dans la lutte pour la troisième place face à l'autre Rebellion, à cause d'un problème de portière ainsi que de pénalités liées à des temps de relais en fin de course. Le problème de portière a obligé le pilote suisse à rouler lors des trois dernières heures, soit un sextuple relais.
"À la fin, nous ne pouvions pas fermer la portière, donc je suis resté les trois dernières heures, six relais", confirme Jani. "Ensuite, nous avons eu une crevaison lente, c'est pour ça que je suis rentré à nouveau. Après la crevaison lente, nous n'avions plus de pneus. Nous avons dû chausser les mediums, ce qui n'est pas bon dans des conditions fraîches."
"Mais ce n'est pas comme si nous nous battions les uns contre les autre, c'était purement à celui qui aurait le plus de chance. Malheureusement, nous étions du côté de la malchance."
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