Morbidelli veut reprendre une préparation normale
Bien qu'il ait repris la piste et pu participer aux essais de pré-saison, Franco Morbidelli est encore privé d'une partie de son entraînement. Il entend poursuivre ce retour progressif à la normale avant le premier Grand Prix.
Franco Morbidelli est sorti de la trêve hivernale avec une certaine frustration, n'ayant pas pu suivre son entraînement classique à cause d'un genou toujours convalescent. Après avoir subi une lourde opération en juin dernier, le pilote italien a, certes, fait son retour à la compétition en septembre, mais ni lui ni Yamaha ne cache qu'il s'agissait d'une reprise prématurée. Loin de pouvoir se donner à fond durant les cinq Grands Prix qu'il a disputés au sein de l'équipe officielle dans laquelle il a été transféré après cette absence de trois mois, il attendait donc la pause hivernale pour finir de soigner ce genou encore fragile.
Les soins et l'attention nécessaires à cela l'ont cependant privé d'une part importante de son quotidien, à commencer par les entraînements au Ranch, avec le reste de la VR46 Riders Academy. "Je ne suis jamais allé au Ranch. J'y suis passé une fois dix minutes pour saluer les autres vite fait, et c'est tout. Chaque fois que je rentrais de la salle, je passais [à côté], je voyais les lumières allumées, ça me donnait envie de pleurer et je rentrais à la maison", racontait-il à son arrivée à Sepang.
"Cet hiver a été dur aussi pour ça, car j'avais besoin de suivre un programme un peu différent de celui des autres pilotes de l'Academy, alors je me suis entraîné à des horaires différents. Bien sûr, je les ai vus et j'ai passé du temps avec eux à certains moments de la journée, car ils venaient à la salle à un moment donné, mais je n'ai pas suivi exactement leur programme. J'avais besoin de suivre un programme d'un genre un peu différent."
S'il s'est tenu éloigné du flat-track et de cette piste de Tavullia sur laquelle justement il s'était blessé, Morbidelli a pu reprendre le guidon pour un peu de motocross, avant d'embarquer pour la Malaisie et d'y retrouver enfin le pilotage d'une grosse cylindrée. Sa M1 ne semble pas l'avoir fait souffrir, même s'il a fallu se contenter des mots qu'il a choisis avec une grande prudence pour comprendre que ses sensations ont été encourageantes dès Sepang. "Je me sens bien avec mon genou. Je me sens beaucoup mieux que l'an dernier. On a fait du bon travail cet hiver", disait-il après la reprise, promettant déjà qu'il serait "à 100% pour le Qatar".
Après deux jours de piste à Sepang, il a rejoint Mandalika pour trois autres journées et a indiqué s'y être senti mieux encore. "Mon genou se comporte un peu mieux qu'à Sepang, donc c'est bien. Avec les changements de direction rapides qu'il y a ici, j'étais un peu inquiet mais je me sens bien. C'est vraiment important."
Pour autant, Morbidelli n'est pas encore à 100% physiquement et sa préparation n'a pu inclure de course à pied, par exemple. "J'ai eu besoin de limiter un peu mon entraînement à cause du genou, surtout loin de chez moi. Par exemple, entre Sepang et [Mandalika], j'ai vu que tout le monde allait courir, faisait des footings de deux tours. Fabio [Quartararo] courrait le matin, l'après-midi, la nuit, toute la journée ! Moi, je pouvais juste marcher et je me suis contenté de ça", a-t-il expliqué.
"Il va falloir que ça s'améliore quand je vais rentrer chez moi. C'est bien parce que le genou n'a pas été gêné [par un trop gros entraînement]. J'ai pu faire de très bons bandages pendant les essais, donc je me suis senti très bien. Mais pour ma condition physique, ça n'a pas été idéal. Il va falloir tout réunir en rentrant, que je recommence enfin à courir, parce que je sens vraiment que j'en ai besoin, et commencer à renforcer mon entraînement physique. J'ai vraiment besoin de cardio donc on va essayer de faire mieux avant le Qatar."
Un besoin viscéral de l'adrénaline de la moto
Avec ce dernier pas à franchir et la reprise prochaine de la compétition, Franco Morbidelli peut espérer que sa blessure sera bientôt derrière lui. Il aura néanmoins vécu une année douloureuse, qui laissera des traces. "L'année dernière a été particulière, j'ai eu beaucoup de petits problèmes, et même de gros problèmes. Mais quand on a connu une situation difficile, on en sort plus fort, alors j'espère que ce sera le cas", a-t-il souligné.
"J'avais sous-estimé cette blessure", a admis le pilote. "La blessure à une articulation, comme l'épaule ou le genou, c'est un gros problème. Il va falloir que je fasse attention à ne pas me faire mal à l'avenir, ni à un os ni à une articulation. Et si je rencontre d'autres obstacles dans ma carrière, il faudra que je sois encore plus dévoué et plus discipliné, car à mon avis ça fera la différence."
Que lui a appris cet hiver de convalescence ? "J'ai compris que j'ai encore besoin d'adrénaline pour vivre. Sans adrénaline, je ne me sens pas très bien. Si je n'ai pas une belle injection d'adrénaline chaque semaine, mais même chaque jour, mon caractère change, et ce d'une façon qui ne me plaît pas. J'ai donc besoin de ma source d'adrénaline, qui est la moto. Je n'arrive pas encore à m'en tenir éloigné. Après, l'adrénaline on peut la trouver dans autre chose, mais moi je ne pouvais vraiment rien faire. Je ne pouvais pas jouer au foot ou au basket, je ne pouvais rien faire, juste m'entraîner."
Avec Vincent Lalanne-Sicaud
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