Silverstone : l'état de la piste fait grincer des dents parmi les pilotes
Les nombreuses bosses présentes sur le circuit le plus long du calendrier déçoivent les pilotes, qui espéraient de meilleures conditions après les récents travaux.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
L'état de la piste de Silverstone a alimenté bien des conversations vendredi, au terme de la première journée d'essais libres du Grand Prix de Grande-Bretagne. Après la pose d'un nouveau revêtement sur l'ensemble du long circuit anglais, une première depuis 22 ans, les pilotes étaient curieux de découvrir si les nombreuses irrégularités qui jalonnaient précédemment le sol avaient été gommées… et la déception était grande.
"Pour la plupart d'entre nous, les pilotes, nous sommes déçus du nouvel asphalte. Nous nous attendions à avoir plus de grip, mais surtout moins de bosses qu'avec l'ancien revêtement : nous n'avons pas plus de grip et nous avons probablement plus de bosses", résumait notamment Jorge Lorenzo.
Certains concurrents ont exprimé un avis moins négatif sur l'adhérence offerte par le bitume, à l'instar de Valentino Rossi, qui s'en satisfait plutôt. "Pour moi, le grip est un peu meilleur que l'an dernier, mais ça n'est pas un gros progrès. On a d'ailleurs plus ou moins le même niveau de grip avec les pneus. Mais c'est mieux, parce que l'année dernière, il y avait au minimum quatre types de bitumes ici à Silverstone, or il est difficile de piloter une moto en passant d'un bitume à l'autre. Maintenant, il n'y en a qu'un. C'est le point positif", décrit le pilote italien.
Un point positif... vite tempéré par le véritable problème persistant : les bosses et autres nids-de-poule.
"La situation avec les bosses n'est pas très bonne, parce que ça ne s'est malheureusement pas amélioré ; à certains endroits, c'est même peut-être pire que l'année dernière. Les bosses étaient déjà un problème à Silverstone, et malheureusement la situation n'est pas meilleure avec le nouvel asphalte", juge Valentino Rossi.
Andrea Dovizioso ne mâchait pas ses mots, vendredi, estimant que l'emblématique circuit anglais était "gâché" par ces irrégularités, difficiles à percevoir à l'œil nu mais que les pilotes ressentent terriblement dès lors qu'ils sont en selle.
Aleix Espargaró s'est lui aussi montré très direct : "Ça n'est pas à la hauteur des standards du MotoGP. Si c'était un nouveau circuit sur lequel ils veulent que l'on aille, comme le Mexique, ils nous enverraient faire des essais et, si l'asphalte était comme ça, il est certain à 100% qu'on ne courrait pas."
"Le problème est que la moto bouge dans la ligne droite, le virage 1 est un désastre ; dans les deux virages lents qui suivent la ligne droite de la F1, la direction se bloque au milieu parce qu'il y a comme des trous. Ça me parait incroyable. Je ne comprends pas ce qui a pu se passer", ajoute le pilote Aprilia.
"L'asphalte.... Je ne sais pas ce qui s'est passé. Je ne sais pas qui l'a refait. Je ne sais pas s'il est payé !" a même ri (jaune) Marc Márquez.
Le secret ? Ne pas y penser !
Cette situation n'est pas surprenante, puisqu'elle tend à se répéter sur les pistes que le MotoGP partage avec les compétitions automobiles, ce qui est le cas de Silverstone qui accueille à la fois la F1 et le WEC – la course d'Endurance a d'ailleurs eu lieu pas plus tard que le week-end dernier. Cette fois, même certains pilotes F1 ont mal accueilli le nouveau bitume, pointant eux aussi la présence de bosses au début de l'été.
Si le sujet a souvent été pointé du doigt comme étant un problème de sécurité majeur, comme à Barcelone par exemple, c'est avant tout un paramètre désagréable, plus que dangereux, aux yeux de Valentino Rossi.
"Nos motos ne sont pas faites pour les bosses, la sensation est donc très mauvaise, notamment si la bosse est plus grosse. Mais les pneus ont un très bon grip, alors je pense que, plus que dangereux, c'est surtout difficile à gérer", tente d'expliquer le Docteur.
Et le vétéran du plateau a un truc bien à lui pour tenter de passer outre… "D'après ce que j'ai compris au cours de ma carrière, le secret pour rouler sur une piste bosselée, est de ne pas y prêter attention", relate-t-il tout simplement. "Si vous commencez à réfléchir à une autre façon de piloter, ou bien si vous n'attaquez pas la bosse mais essayez de la contourner, ou alors si vous arrivez sur la bosse en ayant peur, c'est pire – c'est un peu comme en motocross. Alors il faut y aller et espérer que ça ira ! C'est la meilleure façon de faire."
Pour ne pas faciliter les choses, les pilotes doivent également composer avec un vent assez fort, qui tend à les déstabiliser notamment en ligne droite. Et c'est sans compter sur la pluie qui menace à chaque instant et qui a pour l'instant essentiellement touché la piste en dehors des séances, mais que l'on annonce avec de plus en plus de certitude pour la course de dimanche.
Avec Oriol Puigdemont
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