La règle du passage en Q2 sera modifiée en MotoGP en 2024

Après une réunion extraordinaire qui s'est tenue jeudi, le MotoGP a revu le système permettant de définir les dix pilotes directement qualifiés pour la Q2 la saison prochaine.

Depuis le lancement du nouveau format du MotoGP cette année, avec l'arrivée des courses sprint, les pilotes directement qualifiés pour la Q2 sont les dix premiers du classement combiné des deux séances du vendredi, alors qu'une séance supplémentaire disputée le samedi matin était également prise en compte par le passé.

Plusieurs pilotes se sont plaint de la pression accrue sur la première journée en piste, avec la nécessité d'assurer un chrono rapide tant le matin que l'après-midi, ce qui limite le temps disponible pour de véritables essais de réglages et d'évaluation de pièces.

Afin de répondre à cette problématique, il a été décidé jeudi que seule la deuxième séance déterminera les dix pilotes directement qualifiés pour la Q2 à partir de 2024. Il a dans un premier temps été envisagé de mettre en place ce changement dès cette année, mais l'absence d'unanimité au sein de la MSMA, l'association des constructeurs, a poussé à la reporter à la saison 2024.

Le nom officiel des séances va également évoluer la saison prochaine. Cette année, les deux premières séances sont officiellement nommées "Essais 1" et "Essais 2", tandis que la séance d'une demi-heure du vendredi matin est nommée "Essais Libres". La première séance va retrouver l'appellation "libres" en 2024, afin de marquer le changement.

Quelles conséquences sur les week-ends ?

Jeudi, plusieurs pilotes ont été interrogés sur ce possible changement, avant qu'il ne soit validé. Luca Marini a rappelé qu'aujourd'hui, les pilotes subissent une forte pression le vendredi puisqu'ils redoutent d'être envoyés en Q1, ce qui peut totalement compromettre la suite du week-end puisque seuls les deux premiers se qualifient pour la Q2, les éliminés étant exclus des quatre premières lignes sur la grille de départ. La situation actuelle suscite une forte pression.

"Le vendredi est [...] très important", a souligné le pilote VR46. "Si on débute bien et qu'on ne chute pas, qu'on a de bonnes sensations sur la moto, qu'on peut prendre ses trajectoires et bien rouler, tout est plus facile parce qu'on est déjà en Q2, on est certain d'avoir le potentiel pour de bonnes qualifications et à partir de là on peut faire deux bonnes courses. Tout réuni, c'est ce qui donne un bon résultat."

Plusieurs pilotes ont ainsi accueilli le nouveau format d'un bon œil. Jorge Martín a déploré devoir prendre "trop de risques dès le matin" et Pecco Bagnaia a estimé que le besoin de signer un bon chrono grignote trop le temps sur ses essais. Une première séance sans cette pression devrait faciliter les week-ends.

"[Le nouveau format] pourrait être une bonne idée parce que franchement, c'est la seule séance durant laquelle on est supposés travailler un peu", a rappelé le leader du championnat en conférence de presse. "Pendant la deuxième séance, au début de la saison ça durait 15 minutes mais maintenant ce sont déjà 25 minutes, les 25 dernières minutes durant lesquelles on commence à faire le time attack."

Francesco Bagnaia, Ducati Team

Pecco Bagnaia

"Franchement, je n'aime pas faire le time attack dès le matin parce que c'est une séance où il faut commencer à aborder le week-end et à établir une stratégie pour la course. Quand on fait le time attack le matin, on pense déjà trop au fait de figurer dans le top 10 et il faudrait qu'on ait moins de pression pendant cette séance pour se concentrer sur la course."

Miguel Oliveira a de son côté estimé que la situation évoluera peu puisque dans l'immense majorité des cas, les pilotes réalisent les meilleurs temps dans la séance de l'après-midi. "Ça serait la même chose qu'actuellement", a commenté le Portugais. "Regardez les chronos de l'après-midi et du matin."

Oliveira aurait préféré une journée totalement libérée de la pression de la Q2 : "Ça serait intéressant d'avoir le vendredi libre pour tester des nouveautés, des pièces, des réglages... Je serais en faveur de ne plus avoir des essais qui sont des pré-qualifications pour la Q1 et la Q2."

Bagnaia a également émis un bémol, espérant que le quota de pneus sera ajusté pour permettre de véritables essais le vendredi matin : "Si on change de format, il faut aussi qu'on demande à avoir plus de pneus avant. Actuellement, on a dix pneus avant et dix pneus arrière, donc si on veut utiliser la première séance afin de travailler pour la course on a besoin d'un pneu avant de plus, ou peut-être même deux."

Avec Léna Buffa

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