Tech3 et KTM "d'accord à 99%" pour rester unis jusqu'en 2026
Hervé Poncharal prépare l'avenir de son équipe, qu'il s'agisse de sa propre succession, qu'il commence à évoquer, ou des contrats de ses pilotes pour 2022, qui seront bientôt à l'étude. Mais une quasi-certitude existe déjà : Tech3 et KTM resteront liés pendant cinq autres années au moins.

Ce début d'année coïncide avec une vague massive de nouveaux contrats en MotoGP, et une fois n'est pas coutume, ce n'est pas le marché des pilotes qui s'anime, mais celui des équipes et des constructeurs. Chacun est lié à la Dorna jusque fin 2021 et tous sont appelés à renouveler un à un leur engagement pour une nouvelle période de cinq ans.
Honda, Ducati et KTM l'ont d'ores et déjà fait. Du côté des équipes, les teams Gresini et LCR ont également officialisé leur nouveau contrat, et Tech3 aussi a pris cet engagement, quoique plus discrètement d'un point de vue médiatique. Si l'équipe française fera donc bel et bien partie du paysage MotoGP sur ces cinq prochaines saisons, elle doit encore sceller un accord avec un constructeur pour être fournie techniquement. Et sur ce point, Hervé Poncharal assure que l'affaire est bien avancée.
Après un premier contrat de trois ans le liant à KTM de 2019 à 2021, le patron du team de Bormes-les-Mimosas souhaite en effet poursuivre ce partenariat en scellant cette fois un accord portant sur l'ensemble de la période pour laquelle il s'est engagé avec la Dorna.
"J'ai toujours dit que j'aime travailler d'une façon très loyale. Je pense que le succès ne vient pas uniquement de la continuité, mais la continuité est souvent une part du succès", estime Hervé Poncharal. "J'ai passé 20 années consécutives avec Yamaha, dont 18 dans la catégorie reine, et je n'ai pas signé avec KTM pour faire juste trois ans et ensuite essayer d'aller ailleurs."
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Une première entente de principe est intervenue en marge du dernier Grand Prix de la saison passée, à Portimão. "J'ai dit à Stefan Pierer [PDG de KTM, ndlr] que j'allais signer pendant le Grand Prix du Portugal le nouvel accord de cinq ans avec la Dorna, de 2022 à 2026. J'ai donc la licence pour deux places jusque fin 2026 en tant qu'équipe. Ensuite nous avons parlé de ce qui allait se passer avec notre constructeur. Et il m'a demandé si je serais prêt à m'engager dans un nouveau contrat, sur le long terme. Je lui ai dit : 'Stefan, si tu le souhaites, je suis prêt à signer un contrat de cinq ans avec toi, car je suis très satisfait et je détesterais que tu ailles parler avec quelqu'un d'autre'. Pit Beirer [directeur de KTM Motorsport] était aussi autour de cette table. Il m'a dit : 'OK, travaillons là-dessus'."
"Nous avons donc commencé à y travailler, mais franchement, le plus important était de finaliser toute la logistique et tout ce que nous avions à faire pendant l'hiver. Les deux parties, KTM et Tech3, sont d'accord, nous voulons le faire. Nous devons passer en revue quelques détails, parce qu'il s'agit de cinq ans, c'est une longue échéance, il peut se passer beaucoup de choses pendant ces cinq années, mais je dirais que nous sommes d'accord à 99% et j'espère vraiment que nous arriverons à officialiser ce partenariat avant le début de l'été. C'est comme en course : quand on tombe dans le dernier virage, on n'a pas gagné la course. Rien n'est donc signé à 100% mais la volonté est là pour les deux parties, et c'est ce sur quoi nous travaillons actuellement avec Pit Beirer."

Les pilotes évalués après cinq à six courses
Autre sujet de discussion qui occupera Hervé Poncharal dans les prochains mois : celui des contrats de ses pilotes. Iker Lecuona, qui entame sa deuxième saison, et Danilo Petrucci, qui rejoint l'équipe cette année, n'ont en effet pas pour le moment de garantie de toujours courir pour Tech3 en 2022.
"Nos deux pilotes ont un contrat d'un an plus un an. Ils le savent clairement, tout le monde est content de la situation actuelle, personne n'a été forcé à signer. C'est la façon dont nous avons toujours travaillé avec KTM", précise Hervé Poncharal.
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"Autour du Mugello ou de Barcelone, c'est le moment où l'on commence à comprendre ce que sera la saison suivante. Alors je dirais que les cinq ou six premières courses seront très importantes pour préparer 2022. Mais notre position est toujours d'essayer tout ce que nous pouvons pour continuer à travailler avec les mêmes pilotes", précise le patron français, qui dit aimer voir que chez KTM "on essaye de mettre l'accent sur la stabilité", ce qui s'illustre notamment par l'accompagnement des pilotes à tous les échelons de la compétition dès que c'est possible.
"Personne n'est irremplaçable"
S'il évoque aisément les projets d'avenir de son équipe, Hervé Poncharal n'en oublie pas qu'à l'approche de ses 64 ans, il se doit de penser également à la transmission qu'il mettra en place. Le team Tech3 pourra-t-il exister sans lui lorsque le moment viendra ? "Personne n'est jamais irremplaçable", sourit-il sereinement.
"Je me rappelle qu'il y a un certain nombre d'années, il y avait des clauses intuitu personae, ça veut dire que quand Hervé Poncharal n'est plus là, les contrats sont caducs", ajoute-t-il. "Je souhaite vraiment que Tech3 continue apprès Hervé Poncharal. Carmelo [Ezpeleta] est en train de préparer le futur avec Carlos, et je pense que tout manager visionnaire se doit de préparer le futur. Je ne suis plus tout jeune, donc Tech3 continuera d'exister et de performer, je le souhaite vraiment."

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À propos de cet article
Séries | MotoGP |
Équipes | Tech 3 , Red Bull KTM Factory Racing |
Auteur | Léna Buffa |
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