Portrait

Lewis Hamilton et Peter Bonnington, une relation de 7 ans

Personnage-clé de l'entourage de Lewis Hamilton, Peter Bonnington joue un rôle essentiel dans le travail du sextuple Champion du monde de Formule 1.

Peter Bonnington, ingénieur de course Mercedes AMG F1, félicite le vainqueur Lewis Hamilton, Mercede

Peter Bonnington, ingénieur de course Mercedes AMG F1, félicite le vainqueur Lewis Hamilton, Mercede

Zak Mauger / Motorsport Images

Avec le développement des communications radio à partir des années 1980 puis leur utilisation de plus en plus fréquente dans les retransmissions télévisées, le rôle des ingénieurs de course dans la performance des pilotes ainsi que l'importance et la médiatisation de la relation entre les deux ont forcément crû. Sans être des stars au même titre que les sportifs eux-mêmes, les ingénieurs sont devenus des figures importantes des écuries, certains ayant parfois acquis dans des conditions rocambolesques une certaine notoriété.

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Parmi les duos les plus en vue, en raison de leurs succès mais également de la grande utilisation de leurs échanges par la réalisation internationale de la Formule 1, il y a bien évidemment le tandem Lewis Hamilton-Peter Bonnington. Si le parcours du pilote est connu, celui de son ingénieur l'est moins. Débutant sa carrière comme ingénieur données au début des années 2000 chez Jordan, il a fait ses classes aux côtés de pilotes tels que Giorgio Pantano et Timo Glock avant de rejoindre Honda où il a travaillé avec Jock Clear. Il a poursuivi son rôle de data engineer chez Brawn puis Mercedes jusqu'en 2011, moment où il est devenu ingénieur de course en remplacement de Mark Slade, parti vers Lotus. En 2012, il a travaillé avec Michael Schumacher avant d'accueillir Hamilton la saison suivante.

Si la partie émergée du travail d'un ingénieur de course est d'accompagner et d'informer le pilote par radio lorsqu'il roule, globalement il joue plutôt le rôle de trait d'union entre l'équipe et le sportif. Sur la piste, évidemment, mais aussi entre les retours du pilote et le travail fait à l'usine pour essayer d'améliorer la voiture et les réglages.

Quand il a été demandé à Hamilton s'il avait le sentiment de parler plus que les autres pilotes en piste, le Britannique a expliqué l'importance que peut avoir l'ingénieur de course dans la situation qui est la sienne : "Je ne pense pas parler plus en course... Mais le truc c'est que, quand vous êtes dans la voiture, vous vous sentez très seul ; vous pouvez vous parler à vous-même mais ça ne sert à rien. Donc de temps en temps, vous vous sentez obligé de vous exprimer, [...] et parfois les choses qui vous reviennent vous aident vraiment à y voir plus clair. Mais je ne pense pas parler beaucoup plus."

L'occasion pour lui d'appuyer sur la tâche qui incombe à Peter Bonnington, qui a acquis depuis longtemps le surnom de "Bono" : "Bono est fantastique dans la gestion. Il y a beaucoup de choses qui s'entrechoquent sur le muret, tout le monde lui dit 'dis-lui ci, dis-lui ça', et Bono sait ce qu'il faut filtrer. Il est le meilleur filtre et il est toujours calme, cool et posé. Mais je sais qu'ils sont tous stressés et tous à la limite, donc je suis très, très chanceux que Bono soit capable d'être aussi cool."

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Amené à évoquer plus en détails la relation qui l'unit avec l'ingénieur britannique, le sextuple Champion du monde expliquait : "Je ne sais pas pour les autres pilotes, mais ça fait sept ans avec Bono. Nous avons eu nos hauts et nos bas, nous vivons une aventure incroyable ensemble, mais ce qui est vraiment fantastique c'est de travailler avec des gens qui sont aussi impliqués émotionnellement. Nous avons eu des week-ends difficiles et sommes rentrés chez nous désemparés, tous les deux ; on s'envoie des SMS, on se bat les jours suivants et on vit cette aventure ensemble. Puis on se retrouve au circuit et nous sommes tous les deux sur le même chemin, dans la même direction, travaillant ensemble vers un objectif commun."

"J'ai travaillé avec différents ingénieurs par le passé et, honnêtement, jamais avec quelqu'un d'aussi formidable et dévoué, qui vous pousse juste continuellement et c'est vraiment, vraiment... La relation est vraiment cruciale. Il doit me comprendre, il n'a jamais piloté de Formule 1 mais les leçons apprises et la compréhension que nous avons l'un de l'autre [font] que nous nous connaissons très bien. On ne s'est jamais disputés, on cherche toujours la même chose. Ouais, j'aime Bono et je ne voudrais pas travailler avec quelqu'un d'autre. N'écrivez pas que je l'aime parce que je ne lui ai pas dit [rires]."

Au Mexique l'an passé, un petit événement s'est produit : après avoir subi une opération médicale, Bonnington ne pouvait se rendre à Mexico pour accompagner Hamilton, qui disposait d'une première balle de match dans la lutte pour le titre mondial. C'est Marcus Dudley, son ingénieur performance en temps normal, qui a pris la suite. Une association unique, puisque Bonnington est revenu dès l'épreuve suivante, qui s'est soldée par une victoire mais dans la douleur puisque le pilote doutait fortement de la stratégie mise en place.

"Bono est à mes côtés depuis sept ans, c'est la plus longue relation de travail que j'aie eue avec un ingénieur", expliquait Hamilton avant la course, lui qui n'a cessé de communiquer avec son ingénieur habituel. "C'est donc vraiment bizarre ce week-end, nous avons tellement d'expérience ensemble et réalisé tant de choses. Mais il est avec nous par l'esprit et il a travaillé très dur la semaine dernière avec Marcus, qui a fait un boulot fantastique ce week-end, tout comme Dom [Riefstahl, ingénieur performance également]. Ils ont tous les deux pris le relais. C'est stressant, ce n'est pas un remplacement facile à faire. Mais ils ont trouvé leur rythme. J'ai travaillé étroitement avec Bono et même aujourd'hui avant les qualifications, je lui envoyais des messages, juste pour parler du set-up, donc il reste impliqué."

"La relation est vraiment importante, la communication est la clé. La pression est immense pour nous tous et ce n'est clairement pas facile non plus d'être la première personne à devoir me parler. Bono gère ça très bien, et pour Marcus, il faut prendre le relais immédiatement et ressentir cette pression que je... Je n'essaie évidemment pas de mettre naturellement de la pression, mais c'est un environnement où il y en a."

Après la course, il avait lancé : "Bono était à la radio, nous nous sommes envoyé des SMS tout le week-end et je voulais juste le rendre fier. Il m'a consacré une grande partie de sa vie pendant ces sept années." 

Avec Edd Straw et Jack Benyon 

 

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