Interview

Quartararo : "Deux heures avant le départ, j'ai commencé à stresser"

Pour sa première course, le plus jeune pilote du plateau MotoGP a dû faire face au trac, puis à une lourde déception, qu'il lui a fallu bien vite oublier pour réussir à voir l'arrivée.

Fabio Quartararo, Petronas Yamaha SRT

Fabio Quartararo, Petronas Yamaha SRT

Gold and Goose / Motorsport Images

Révélation des essais hivernaux, auteur d'essais libres très prometteurs puis d'un tour canon en qualifications qui lui a valu la cinquième place sur la grille, Fabio Quartararo a vu ses espoirs s'envoler à l'entame du tour de chauffe, trois minutes à peine avant le départ de son premier Grand Prix MotoGP.

Une moto qui cale à cet instant n'a d'autre choix que de rejoindre la pitlane et c'est de là que le Français a débuté sa course, ayant dû attendre que la meute ait dépassé la fin du muret des stands pour prendre à son tour son envol. Ces cinq secondes d'attente allaient être déterminantes, alors que 42 minutes plus tard le plus jeune des rookies de cette année a rallié l'arrivée juste en dehors des points.

Aujourd'hui, Fabio Quartararo affirme que la déception est passée et son sourire à toute épreuve ne fait pas défaut. "C'est sûr que j'étais un petit peu frustré de prendre le départ de la pitlane, mais sinon ça va, c'est bien digéré", assure-t-il auprès de Motorsport.com, conscient qu'il y a plus important à retenir dans le bilan global : "Je suis satisfait d'avoir fait un bon Grand Prix. Malheureusement, le résultat n'était pas là, mais j'ai fait un très bon week-end de course."

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John Hopkins, le pilote devenu le plus jeune titulaire MotoGP en 2002 à 18 ans, portait ces derniers jours un regard bienveillant sur les débuts de Fabio Quartararo et disait comprendre parfaitement le stress qui a pu l'envahir à la perspective de prendre ce premier départ en catégorie reine. Pourtant, le jeune Niçois explique ne pas avoir eu particulièrement le trac lorsqu'il était sur la grille. "Peut-être qu'inconsciemment on peut sentir un petit peu de stress", concède-t-il.

La pression était pourtant bien plus palpable durant les quelques heures qui ont séparé le warm-up et la course. "Deux heures avant le départ, j'ai commencé à stresser", avouait-il en effet hier lors de la conférence de presse de présentation du Grand Prix de France. Et de nous expliquer par la suite : "Deux heures avant, je sentais vraiment que j'avais mal au ventre, j'avais mangé un petit peu avant la course et rien n'est rentré. Or, quand je suis arrivé sur la grille, j'étais assez relax comparé aux heures qui avaient précédé."

Se reconcentrer en moins de trois minutes

Fabio Quartararo, Petronas Yamaha SRT

En voyant les événements dérailler, le pilote du team Petronas Yamaha SRT a laissé éclater sa colère et sa frustration dans la voie des stands, alors que l'on redémarrait sa moto et qu'on le menait vers la ligne blanche de sortie, où il allait devoir attendre son tour. Pas simple, dans une telle situation, d'avoir suffisamment de sang froid pour se remobiliser et éviter de commettre une erreur plus dommageable encore dans les minutes qui ont suivi, mais le benjamin de la discipline a là encore été à la hauteur.

"Le team manager [Wilco Zeelenberg] est venu me voir et il a vu que j'étais super énervé. On roule sur une MotoGP et on sait que les pneus sont super froids, les freins aussi, et le pneu arrière était tout neuf, tout brillant, avec du sable… Il m'a dit : 'Reste calme, parce que le premier tour va être super dangereux, ensuite tu vas prendre de la confiance et petit à petit aller de plus en plus vite, mais reste calme sur les premiers tours'."

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Aidé également par le travail qu'il réalise sur le mental avec son coach, Quartararo est parvenu à retrouver son calme et à se concentrer sur sa mission. "C'est sûr que j'étais énervé. Quand j'ai été prêt à partir, j'étais conscient qu'il fallait vraiment que je prenne les premiers virages avec délicatesse. Si j'étais tombé dans le premier tour, ça aurait été un petit peu ridicule ! C'est surtout dans les six premiers virages qu'il fallait que j'arrive à aller assez doucement."

S'en est suivie une remontée récompensée par le meilleur tour en course, qu'il a établi dans le troisième tour. Deux boucles plus tard, il effectuait son premier dépassement et dans le septième tour il avait déjà quatre pilotes derrière lui. Bientôt installé dans la roue de Jorge Lorenzo, il a un temps réussi à prendre l'avantage sur le pilote Honda avant de céder à nouveau son rang, tandis que Miguel Oliveira rétrogradait dans les dernières minutes et lui permettait finalement d'accrocher la 16e place, à neuf dixièmes seulement du point de la 15e place décroché par Johann Zarco. Une course gâchée, mais assurément prometteuse.

Avec Charlotte Guerdoux

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