Comment le marsouinage pourrait créer un dilemme en qualifications

Les pilotes de Formule 1 ont eu une mauvaise surprise à Barcelone en devant gérer un marsouinage causé par leur voiture à effet de sol. Et tant qu'une solution ne sera pas trouvée, ils feront face à un dilemme en qualifications.

Le nouveau Règlement Technique mis en place en Formule 1, qui met l'accent sur l'effet de sol, a réservé quelques surprises aux équipes lors des premiers essais hivernaux de la saison 2022. En effet, toute la grille a plus ou moins été touchée par le marsouinage, un phénomène se produisant à haute vitesse et faisant osciller la voiture. Pour l'instant, le marsouinage n'est que bénin mais George Russell a prévenu qu'il avait "le potentiel d'être un vrai problème de sécurité" s'il s'aggravait.

Tant que les ingénieurs n'auront pas trouvé une solution au marsouinage, les pilotes continueront de rebondir en ligne droite. Mais comme la plupart des équipes ont été prises au dépourvu par le phénomène à Barcelone, et compte tenu des délais nécessaires pour apporter des modifications permanentes au design, il faudra peut-être trouver des compromis lors des premières courses de la saison.

Il suffirait pourtant d'augmenter la hauteur de caisse pour empêcher les voitures de s'affaisser en ligne droite mais ces nouvelles monoplaces ont été conçues pour être fortement dépendante de l'effet de sol, elles doivent donc être aussi rigides et aussi basses que possible pour produire davantage d'appui. Augmenter la hauteur de caisse de quelques millimètres seulement pourrait se traduire par une perte de plusieurs dixièmes par tour.

En conséquence, les équipes font face à un dilemme : doivent-elles renoncer à la performance ou doivent-elles prendre le risque de souffrir d'un marsouinage encore plus important ? La situation était tout à fait gérable lors des essais effectués sur le circuit lisse de Barcelone mais elle pourrait s'avérer plus dangereuse ailleurs, sur des pistes bosselées et plus rapides.

Le potentiel dilemme concerne tout particulièrement les qualifications car l'utilisation du DRS permet de réduire la charge aérodynamique de la voiture et donc d'atténuer le marsouinage. En qualifications, le DRS peut être activé à chaque tour dans les zones concernées tandis qu'en course, il n'est permis de l'utiliser que lorsque l'on circule à moins d'une seconde de la voiture prise en chasse.

Et en raison de la règle du parc fermé, il est impossible de toucher aux réglages entre le samedi et le dimanche. Il serait tentant d'opter pour des réglages agressifs offrant les meilleures performances en qualifications mais ils deviendraient plus problématiques le dimanche, lorsque le DRS ne pourrait plus atténuer les effets du marsouinage.

Sergio Pérez, Red Bull RB18

Sergio Pérez, Red Bull RB18

Les équipes vont donc devoir prendre des décisions difficiles. "Nous devrons bien comprendre les voitures mais il faudra faire beaucoup de compromis en qualifications", a expliqué Sergio Pérez. "Tout le monde essaie de rouler aussi bas que possible mais il y a le marsouinage. Ce sera important en qualifications parce qu'il faut [rouler proche du sol] pour extraire le maximum. Mais lorsque le DRS n'est pas ouvert, nous avons ce problème."

Carlos Sainz, dont la Ferrari a été l'une des voitures ayant le plus souffert du marsouinage en Espagne, a ajouté : "Ça dépend des réglages, ça dépend de l'utilisation ou non du DRS. C'est un tout nouveau monde et une toute nouvelle chose à essayer de maîtriser parce que ça pourrait être un sujet brûlant cette saison."

Quant au directeur sportif d'Alpine, Alan Permane, il a reconnu qu'il ne fallait pas s'attendre à ce que les équipes sacrifient volontairement leurs performances pour résoudre le problème du marsouinage. Bien que cette solution soit la plus simple, le Britannique n'est pas convaincu que les équipes augmenteront la hauteur de caisse jusqu'à ce qu'une solution permanente soit trouvée.

"C'est clairement un vrai problème, je pense que nous devons nous en occuper et je pense que nous le réglerons, j'en suis sûr", a-t-il déclaré. "Mais quand on dit que l'on peut arrêter ça en perdant une demi-seconde par tour, je ne pense pas que quelqu'un va lever la main et dire : 'Nous allons faire ça, nous allons faire les changements aérodynamiques pour arrêter le marsouinage mais, en fait, cela va nous coûter beaucoup d'appui pour le faire'. Personne ne va faire ça."

Les regards sont désormais tournés vers Bahreïn, où se tiendront les derniers essais de pré-saison avant le coup d'envoi du championnat. Il sera intéressant de voir si les équipes trouveront une solution au marsouinage ou si les maux de tête s'intensifieront.

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