Norris compatit avec Ricciardo : "Moi aussi j'ai dû m'adapter"
Daniel Ricciardo n'a toujours pas trouvé la clé de la McLaren MCL36 mais a au moins la compassion de son coéquipier.
Jusqu'à présent, Daniel Ricciardo n'a marqué que 15 points face aux 58 unités engrangées par son coéquipier Lando Norris cette saison, et la situation ne semble pas partie pour s'améliorer. Déjà en retrait par rapport à son partenaire l'an passé, Ricciardo était régulièrement relégué à une demi-seconde, voire plus d'une seconde sur un tour le week-end dernier au Grand Prix de Grande-Bretagne. L'Australien n'y a fini la course qu'avant-dernier après avoir laissé filer, encore une fois, plus ou moins une seconde au tour tout au long de l'épreuve sur un Norris classé sixième.
Manifestement, les caractéristiques de la McLaren MCL36 ne sont pas étrangères à ce manque de performance, même si Lando Norris s'en accommode bien mieux, de son propre aveu. "Je peux le comprendre sur certains points", confie l'Anglais. "Car je pense vraiment que c'est une voiture difficile à piloter, notre voiture. Je pense que les caractéristiques que nous avons depuis quelques années – et même Carlos [Sainz, ancien pilote McLaren] l'a dit – sont assez spécifiques et uniques."
"Certains des styles de pilotage nécessaires ne sont pas ceux que l'on apprend en grandissant, et par conséquent il faut pas mal s'adapter. L'an dernier, je dirais que c'était encore plus le cas, et ce n'est pas facile de s'adapter à ça, de tenir les freins dans certains types de virage où l'on n'a pas envie de tenir les freins, puis de faire l'inverse dans d'autres virages. Savoir comment piloter la voiture dans chaque virage n'est pas une évidence."
"Mais c'est pareil pour moi. Surtout cette année, la voiture est très différente. Certaines caractéristiques que nous avions l'an dernier ont disparu, et nous en avons apporté de nouvelles. Et j'ai dû changer mon style de pilotage. Moi aussi j'y dû m'y adapter simultanément, par conséquent. Ce n'est pas parce que je suis chez McLaren depuis quatre ans que je connais cette voiture comme ma poche. J'étais probablement un peu plus en difficulté avec mon style de pilotage que Daniel au début, lors des premiers essais. Alors je comprends certains aspects de [ses difficultés]."
Daniel Ricciardo a davantage de succès en dehors des courses en ce moment
Heureusement, une saine émulation règne entre les deux pilotes. "Nous étudions nos données respectives en permanence", ajoute Norris. "Nous nous posons des questions l'un à l'autre tout le temps. C'est quelque chose que l'on n'a probablement jamais envie de faire, poser des questions à quelqu'un d'autre. Mais nous nous aidons autant que possible. Il y a quand même beaucoup de choses qu'il fait bien, que j'apprends de lui et que j'utilise de mon côté au niveau du pilotage et des réglages notamment. Mais je réponds volontiers à ses questions s'il en a sur mes sensations dans la voiture par exemple."
"En même temps, certaines de mes sensations ne correspondent pas aux siennes. Et notre pilotage est légèrement différent par ailleurs. L'instabilité de la monoplace ne me dérange pas autant, et je pousse le train avant davantage, tandis qu'il préfère une voiture un peu plus stable et peut-être un petit peu plus sous-vireuse. Ce n'est pas aussi facile que de simplement dire 'je fais ceci, fais cela'."
Du côté de McLaren, avec qui Ricciardo est sous-contrat jusqu'à fin 2023, on se refuse encore et toujours à rejeter la faute intégralement sur le pilote, alors que le week-end du Grand Prix d'Autriche a tout aussi mal commencé avec une élimination en Q1 pour l'Australien sur la courte piste du Red Bull Ring, avec trois dixièmes de retard sur Norris. Ce dernier a pourtant dû interrompre son roulage lors de la seule séance d'essais libres du jour en raison d'une perte de puissance, avant de subir un problème de brake-by-wire lors des qualifications.
"Il faut simplement que nous restions calmes et continuions de travailler ensemble afin de voir ce que nous pouvons faire, également du côté de la voiture, afin de l'aider à en tirer davantage – ce que nous faisons", déclare le directeur d'équipe Andreas Seidl. "Daniel fait preuve d'une grande autocritique également, ce qui est bien, mais en fin de compte nous devons faire du meilleur travail en équipe. Nous devons lui donner une voiture plus fiable, afin qu'il puisse aussi faire les séances d'essais car nous voulons qu'ils mènent à bien le programme entier. De manière générale, il faut que nous élevions le niveau de performance de la voiture, alors je suis sûr que les deux pilotes seront en position d'obtenir des résultats."
Propos recueillis par Adam Cooper et Jonathan Noble
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