Pourquoi Alonso n'exclut pas de courir en F1 jusqu'à 50 ans

Fernando Alonso a expliqué que des tests médicaux "surprenants" réalisés durant l'hiver l'avaient ouvert à la possibilité de poursuivre sa carrière en F1 jusqu'à ses 50 ans, même s'il reconnaît que le physique ne déterminera pas seul le moment où il dira stop.

Fernando Alonso, Aston Martin AMR23

Fernando Alonso est actuellement le pilote le plus âgé du plateau de la Formule 1, avec 42 printemps au compteur. Toutefois, l'âge de l'Espagnol est rarement vu comme un facteur négatif dans ses performances, comme en témoignent ses podiums acquis tout au long de la saison 2023, au volant d'une voiture capable de les jouer régulièrement, une première pour lui depuis 2013.

En dépit d'une carrière déjà longue et de perspectives d'avenir forcément floues, le nom d'Alonso est par exemple sur beaucoup de lèvres quand il s'agit d'envisager la succession de Lewis Hamilton chez Mercedes. Le double Champion du monde succèdera-t-il au Britannique, qui rejoindra de son côté Ferrari à 40 ans, l'année prochaine ? Personne ne peut encore le dire, mais l'alliance ne paraît pas en elle-même totalement impossible.

Alonso assure en tout cas vouloir donner la priorité à son écurie actuelle, Aston Martin. Mais la question de l'âge du double Champion du monde demeure un sujet central, surtout s'il faut bâtir un projet d'avenir. Interrogé sur le sujet, il est longuement revenu sur son changement d'approche en matière de diététique et de condition physique ; cela et une série de tests médicaux aux résultats excellents lui laissent penser qu'il est au top de sa forme et a potentiellement encore de nombreuses années devant lui.

Alors que dans certains tests des cinq ou six dernières années, il y avait une baisse minime des performances, cette année nous avons été en mesure de les ramener aux niveaux maximaux.

"Nous effectuons généralement les mêmes tests. La première partie se déroule dans les Alpes, en Italie, dans les montagnes. Nous disposons de données historiques sur les performances cardio de mon corps sur un, deux et cinq kilomètres, au repos, sur mille et un tests de graisse ou de muscle, de réaction à la lumière, ainsi que sur les maximums réalisés en salle avec des haltères."

"Alors que dans certains tests des cinq ou six dernières années, il y avait une baisse minime des performances – surtout en termes de muscle, parce que, à partir de 30 ou 35 ans, vous perdez un peu de muscle –, cette année, nous avons été en mesure de les ramener aux niveaux maximaux. Et c'est en partie dû à l'alimentation, qui a changé. Nous avons essayé de gagner un peu de muscle pour compenser le facteur âge, sans perdre de réactivité ni d'endurance côté cardio. Ce sont des résultats surprenants, et très positifs."

Fernando Alonso, Aston Martin Racing

Fernando Alonso, Aston Martin Racing

Durant les entretiens qui ont eu lieu dans le cadre de la présentation de l'AMR24 ce mercredi, Alonso a insisté sur l'importance que son écurie se soit dotée d'un nutritionniste, indiquant que cela avait "un petit changé [leur] manière de voir les choses et de préparer le corps". Ces changements ont d'ailleurs conduit, pour lui, à plus s'orienter vers un régime quasiment totalement centré sur les aliments végétaux.

"Il y a beaucoup de choses qu'ils savent mieux expliquer, ça tend peut-être plus vers un régime à base d'aliments complets d'origine végétale. Peut-être pas totalement strict, mais sur cette voie, pour essayer de trouver un peu plus d'énergie dans la nourriture que vous mangez, et puiser un peu plus dans les réserves de votre corps, et pour essayer d'avoir plus d'endurance."

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L'alimentation et la préparation physique ne sont pas les seuls domaines où Alonso a travaillé, puisqu'il a aussi limité ses apparitions promotionnelles durant l'hiver afin d'avoir une intersaison plus calme sur le plan mental. "Je me suis entraîné plus calmement, même s'il est vrai que l'année dernière, la saison s'est terminée plus tôt que d'habitude et que j'ai eu plus de temps pour m'entraîner, mais j'ai eu beaucoup plus de temps cet hiver que par le passé."

"J'ai toujours eu quelque chose à faire pendant l'hiver, soit j'avais des événements publicitaires, soit je changeais d'équipe et nous devions faire tout un tas de choses à l'usine. Cette fois, j'ai eu du temps pour moi, pour piloter d'autres voitures, et ça m'a permis d'aborder cette pré-saison dans la meilleure forme de ma vie."

Fernando Alonso, Aston Martin AMR24

Fernando Alonso, Aston Martin AMR24

Et pour la saison 2024 à proprement parler, qui s'annonce comme la plus chargée de l'histoire avec 24 GP au programme, le but d'Alonso sera d'être le moins de temps possible éloigné de chez lui. "Je pense que nous devrons voyager plus efficacement et passer le temps nécessaire aux bons endroits", a-t-il ajouté.

"Chacun d'entre nous est différent, mais dans mon cas, pour ce calendrier, j'essaierai de passer un peu moins de temps sur les courses lointaines dans telle ou telle ville, sur tel ou tel circuit. Ainsi, au Japon, en Australie, en Chine, j'essaierai de lutter contre le décalage horaire d'une manière différente, et de ne pas me rendre super tôt dans ces pays, parce que ça revient à accumuler des journées loin de chez soi. Et l'énergie et les batteries continuent de se vider tout au long de la saison."

Dans ces conditions, Alonso estime qu'il a encore potentiellement une demi-douzaine d'années devant lui : "Il y a quelques années, j'aurais dit que 40 ou 41 ans était la limite", a-t-il répondu lorsqu'il lui a été demandé combien de temps il pensait pouvoir continuer.

"Je ne sais pas si je courrai jusqu'à 50 ans [...] Pas pour des questions de capacité, mais parce qu'il y a d'autres choses dans la vie qui m'intéressent."

"Maintenant, en voyant ce que j'ai fait l'année dernière, en étant motivé et performant, je me dis que je pourrais peut-être continuer à courir quelques années de plus. Cet hiver, j'ai un peu dépassé les attentes en termes de tests physiques et avec tout ce que j'ai fait, alors je dirais que si tu es motivé et si tu veux t'impliquer, tu peux peut-être piloter jusqu'à 48 ou 49 ans, peu importe, ou même jusqu'à 50 ans."

"Mais en même temps, il faut tout abandonner dans la vie", tempère-t-il. "La Formule 1 exige un dévouement total. C'est ma 24e saison ou quelque chose comme ça en F1 [21e en réalité, ndlr], et j'ai donné 24 ans de ma vie à ce sport, ce dont je suis heureux et qui me convient. Je peux continuer à le faire pendant quelques années encore. Mais je ne sais pas si je courrai jusqu'à 50 ans, avec un calendrier aussi exigeant et ce genre de choses. Pas pour des questions de capacité, mais parce qu'il y a d'autres choses dans la vie qui m'intéressent."

Avec Mario Galan et Jonathan Noble

En vidéo : L'Aston Martin AMR24 en piste à Silverstone

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