Ricciardo sur sa fracture : "Comme si un éléphant avait marché sur ma main"
Daniel Ricciardo évoque en grand détail l'accident qui l'a tenu éloigné des circuits pendant deux mois à l'automne.
Les douze derniers mois auront été de véritables montagnes russes pour Daniel Ricciardo. Une aventure McLaren qui se finit en eau de boudin, quelque temps sur la touche en tant que troisième pilote Red Bull, un test fructueux au volant de la RB19 et une titularisation chez AlphaTauri à la mi-saison… avant un coup d'arrêt brutal au retour de la trêve estivale.
En effet, Ricciardo a subi une sortie de piste coûteuse lors des Essais Libres 2 du Grand Prix des Pays-Bas, lorsqu'il a trouvé la McLaren accidentée d'Oscar Piastri sur son chemin dans le banking du virage 3 de Zandvoort. Le vétéran australien allait se fracturer le métacarpe de la main gauche et être contraint de faire l'impasse sur les cinq courses suivantes, au profit de Liam Lawson. Il est revenu sur ce moment marquant de sa saison dans le podcast Beyond The Grid.
"Quand je suis sorti du virage 2, je n'avais vu aucun drapeau jaune, rien de la sorte", relate Ricciardo. "Le temps que je regarde devant et freine, j'ai regardé où je devais tourner, et je vois Oscar. Tout ça est arrivé si vite ! La trajectoire que l'on prend est haute, et à ce stade j'avais freiné, alors j'étais déjà engagé. Je savais à quelle vitesse j'allais. Ma seule option était de prendre la trajectoire haute, mais je voyais que sa voiture était en haut de la piste, alors il n'y avait pas suffisamment de place pour que je passe avec la trajectoire haute. J'allais trop vite pour prendre une trajectoire basse, alors soit j'allais avoir l'air vraiment stupide en le percutant, soit j'essayais de freiner la voiture autant que possible avant de probablement heurter le mur – c'est ce qui s'est passé."
Daniel Ricciardo (AlphaTauri)
"Quand j'ai pris la décision d'aller tout droit, je ne me suis pas rendu compte qu'il fallait que j'enlève mes mains du volant. Beaucoup d'entre nous ne le font toujours pas car avoir un accident n'est pas naturel, et ça arrive extrêmement vite car on ne prévoit pas d'avoir un accident. On n'a pas le temps de se dire : 'Bon, je suis en train de me crasher. Qu'est-ce que je dois faire ? Me tenir prêt. Enlever les mains du volant'. Parfois, on n'a pas le luxe de prendre ce temps."
"Alors il y a le choc de l'accident et l'adrénaline. Je sentais ma main. La douleur a crû et j'ai très vite eu peur que quelque chose n'aille pas. En enlevant mon gant, je me rappelle m'être dit : 'S'il y a un os qui traverse la peau, je vais tomber dans les pommes. Par pitié, que je ne voie rien d'horrible'. Ce n'est pas pour moi, ce genre de choses, je transpire rien que d'en parler ! J'ai enlevé mon gant et je voyais que c'était déjà assez enflé, mais pas d'os à travers la peau. Puis la douleur est devenue atroce. Dès que je suis monté dans la voiture médicale, j'ai commencé à gémir tant j'avais mal."
"Je savais que ça ne présageait rien de bon. J'ai immédiatement su que je n'allais pas courir ce week-end-là. Je n'avais pas besoin qu'un médecin me le dise. J'avais peur d'avoir un os cassé. Je crois que la première chose qui m'a vraiment rendu triste, c'est que je venais de vivre une trêve estivale très, très productive. Je me sentais vraiment bien physiquement, et j'étais prêt à reprendre. C'était un contre-temps malheureux. J'étais surtout inquiet de l'opération et tout ça car je suis un peu une mauviette !"
Daniel Ricciardo (AlphaTauri)
Initialement transporté au centre médical, Ricciardo a ensuite été hospitalisé à Amsterdam. "À ce stade, c'était comme si un éléphant avait marché sur ma main." L'Australien a alors pris contact avec Xavier Mir, chirurgien qui pratique de nombreuses opérations en MotoGP et s'est également occupé de Lance Stroll lorsqu'il s'est blessé à vélo début 2023.
"[Les pilotes MotoGP] ne sont pas humains. Ils ne le sont pas. C'est un fait", assure Ricciardo. "Je crois qu'il y a des attentes pour moi quand j'arrive là-bas. [Mir] se dit : 'Oh, F1, MotoGP, ils sont tous pareils – ils ne sont pas humains, ils ne sentent pas la douleur'. Non, Docteur, je sens la douleur. Je vais passer les 48 prochaines heures à pleurer dans cet hôpital. C'était juste marrant. Tous les médecins et infirmiers qui m'aidaient étaient super, mais ils se marraient beaucoup car je grimaçais, je bougeais et je posais des questions sur toutes les aiguilles qui me rentraient dans le bras."
"La fracture elle-même n'était pas négligeable : l'os était fracassé. Il était en huit morceaux. Pour un os qui peut être assez simple, ce n'était pas beau à voir", ajoute-t-il. "Il y avait aussi une partie de moi qui se disait : 'Oui, tu as mal, et ça va prendre un peu de temps, mais certains ont de pires blessures. Certains ont de plus gros accidents'. Ne vous méprenez pas, j'ai essayé d'être réaliste. Je pense que c'est ce qui m'a fait rester assez optimiste."
Ricciardo a fait son retour au volant pour les cinq derniers Grands Prix de la saison, décrochant la septième place au Grand Prix de Mexico.
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