Bottas : "J'ai probablement été un robot"
Valtteri Bottas revient sur ses années rigoureuses passées chez Mercedes et évoque également son avenir en Formule 1, le vin, le café, le vélo et le fait de ne pas prendre la vie trop au sérieux.
Photo de: Andy Hone / Motorsport Images
Valtteri Bottas est détendu quant à son avenir en Formule 1. Puisqu'il ne sait pas encore s'il restera sur la grille en 2025 et que les places dans les équipes se raréfient, on pourrait pardonner au pilote de se sentir anxieux. Mais comme il l'a souligné à Motorsport.com lors d'une interview réalisée lors du Grand Prix de Grande-Bretagne, il n'en est pas à "son premier coup d'essai".
Le pilote finlandais, qui fêtera ses 35 ans à la fin du mois, occupe actuellement la dernière place du classement du championnat pilotes, sans avoir marqué le moindre point au sein de l'écurie Stake F1, elle-même dernière du classement constructeurs sans la moindre unité inscrite.
Malgré le peu d'options qu'il semble posséder pour l'instant, Bottas sait qu'en Formule 1, les choses peuvent changer en un clin d'œil. Comme cela avait été le cas en janvier 2017, lorsqu'il avait été recruté par Mercedes pour remplacer Nico Rosberg au pied levé, après la retraite surprise de l'Allemand qui venait d'être sacré Champion du monde.
Lors de son passage dans l'écurie allemande, Bottas est resté bien droit dans ses bottes en respectant la ligne de conduite stricte de l'entreprise. Toutefois, au moment où nous l'écoutons parler dans le motorhome de Stake avec son mulet décoloré qui dépasse de sa casquette, le Finlandais avoue se prendre bien moins au sérieux désormais, ce qui pourrait expliquer pourquoi il est si détendu à propos de son avenir.
"Évidemment, tout le monde est différent", explique-t-il alors que nous abordons la publicité décalée dans laquelle il a joué plus tôt dans l'année pour la société Uber. "Mais j'ai trouvé le moyen de m'autoriser à ne pas me prendre la tête et à ne pas prendre certaines choses trop au sérieux. Bien sûr, je serai toujours sérieux à propos de la course automobile, mais au final, nous ne sommes que des êtres humains. Je pense qu'il est important de voir le côté amusant de certaines choses et surtout de soi-même."
Valtteri Bottas et Toto Wolff en 2017.
Photo de: Mercedes AMG
"Je suis passé par là", a-t-il ajouté. "J'ai probablement été un robot par le passé, mais je suis heureux d'avoir réussi à m'en sortir. Je pense que c'est dû à la maturité et à l'expérience. Il m'a fallu un certain temps pour réaliser et comprendre qui j'étais vraiment. J'ai déjà connu cette situation [à attendre un nouveau contrat] à plusieurs reprises au cours de ma carrière, ce n'est donc pas nouveau pour moi. Bien sûr, cela peut parfois être stressant, mais c'est la façon dont on gère la situation. Je n'en suis pas à mon premier coup d'essai."
La quête de Bottas pour un nouveau contrat n'a pas été facilitée par un début de saison très compliqué au volant d'une voiture peu efficace, qui est loin de répondre aux attentes du pilote et de l'écurie. Sans aucun point inscrit depuis le Grand Prix du Qatar de 2023, les derniers mois du pilote en F1 semblent loin de ses 10 victoires remportées avec Mercedes.
Cela dit, il pense avoir maximisé ses chances au fil des courses. Il est vrai que malgré sa voiture peu performante, Bottas a réussi à atteindre la Q2 cinq fois, en Australie, au Japon, en Espagne, en Hongrie, ainsi qu'en Belgique, et a même rejoint la Q3 en Chine.
"Je ne peux pas dire que je suis satisfait de la façon dont la saison s'est déroulée jusqu'à présent", a-t-il déclaré. "Nous n'avons pris aucun point, ce qui n'était pas l'objectif, mais de mon côté, j'ai l'impression de ne pas avoir manqué d'opportunités. Je me sens bien dans la voiture, les qualifications ont été bonnes et en course, je tire le meilleur parti des choses, mais malheureusement, dans cette situation, ce n'est probablement pas très visible. C'est donc un parcours difficile pour nous. Il est certain que nous n'avons pas atteint nos objectifs."
Le Finlandais estime que personne n'a à lui rappeler ses capacités au volant d'une F1 et que, même s'il est pour l'instant coincé en fond de grille, il sait très bien de quoi il est capable.
"Dans ce sport, il est regrettable que certaines personnes aient la mémoire courte", a-t-il déclaré. "Si vous êtes pilote dans une équipe de pointe, ce que vous faites est plus visible, mais c'est le jeu. La bonne chose, c'est qu'il y a encore des gens qui savent ce que je peux faire, ce que je peux apporter à une équipe et mon niveau de performance. Il y a donc encore des gens qui comprennent, ce qui est une bonne chose."
Valtteri Bottas lors de sa victoire au GP d'Autriche 2017.
Photo de: Sutton Images
En dehors de la Formule 1, Bottas possède bon nombre de hobbies et de projets qui l'occupent. Il explique que toutes ces choses le passionnent et lui permettent de couper un peu avec le pilotage sans pour autant perdre de vue la discipline.
"C'est une bonne chose", a-t-il répondu, interrogé sur ses intérêts hors F1. "Toutes les choses dans lesquelles je me suis impliqué, c'est toujours parce que je suis passionné. Pour moi, ce sont des projets agréables à faire et tout est fait pour que je ne sois pas distrait. Je peux choisir ma charge de travail et, en général, j'éteins mon téléphone pendant plusieurs semaines si nécessaire."
"J'ai d'abord créé une entreprise qui produit du vin avec ma compagne, puis j'ai participé à la création d'une société de torréfaction de café et vinicole. J'aime tout ce qui touche au vin, alors quand je suis en Australie, je peux travailler sur ces choses-là. Certains pourraient penser que c'est une distraction, mais j'ai l'impression que c'est tout le contraire. Je suis également copropriétaire de l'équipe de hockey de ma ville natale, en Finlande, qui a terminé deuxième du championnat la saison dernière. J'ai aussi quelques investissements ici et là."
Le cyclisme est une autre vraie passion de Bottas et de sa compagne, Tiffany Cromwell, cycliste professionnelle. Toutefois, le Finlandais a très rapidement mis les choses au clair au sujet de qui avait la première place dans son cœur.
"Pour être clair, la Formule 1 est ma principale passion, elle l'a toujours été et le restera", a-t-il déclaré. "Mais à l'extérieur, le cyclisme est pour moi un excellent moyen d'échapper à ce monde trépidant et très animé. Pour moi, le cyclisme est tout le contraire de la F1. Je peux aller seul dans les montagnes sans voir personne pendant des heures et voir des choses, ça m'équilibre et ça me permet également de rester en forme."
"J'aime les épreuves de cyclo-cross. Ce n'est pas aussi sérieux que le cyclisme sur route. L'ambiance est un peu plus détendue. J'aime me lancer des défis, peut-être qu'il y a quelque chose qui ne va pas chez moi ! Il est certain qu'à l'avenir, j'aimerais participer à davantage d'épreuves, mais c'est évidemment le calendrier qui en décide, et il faut que cela ait un sens en termes de temps et d'énergie."
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