Crutchlow : "La moto ne fonctionne pas du tout sur un tour lancé"

Incapable de faire un tour rapide en pneus neufs, Cal Crutchlow parvient à mieux s'adapter au comportement de la version 2020 de sa Honda lorsque les gommes s'usent, et s'attend à un bien meilleur rythme en course qu'en qualifications.

Cal Crutchlow, Team LCR Honda

Cal Crutchlow, Team LCR Honda

Gold and Goose / Motorsport Images

Le mauvais feeling de Cal Crutchlow avec la Honda dans sa version 2020 a persisté durant les derniers essais de pré-saison, disputés sur le circuit de Losail. Le Britannique attendait ces tests au Qatar pour que la piste mette en avant les points positifs et négatifs de la RC213V, et ils ont malheureusement confirmé que sa machine avait de réelles difficultés à prendre les virages. Crutchlow se plaint toujours de difficultés à freiner et s'étonne d'un manque de rythme en pneus neufs, qui s'améliore à mesure que la gomme s'use, et le laisse penser que la tâche sera bien plus ardue en qualifications qu'en course.

"Pour l'instant, on dirait que je vais me qualifier sur la dernière ligne et que je pourrais être devant en course, mais il faudrait dépasser beaucoup de pilotes ! Je ne peux juste pas faire un tour rapide, la moto ne fonctionne pas du tout sur un tour lancé, ou même deux tours rapides", explique le pilote LCR, perplexe alors qu'il n'a pu faire mieux que le 18e temps de ces tests. "Quand le pneu s'use, j'arrive à contourner un peu plus les soucis. C'est étrange, mais c'est comme ça pour le moment. Nous allons continuer de travailler. Le HRC a beaucoup de données, malheureusement [dimanche] je n'ai pas pu donner beaucoup d'informations comme je n'ai fait qu'une vingtaine de tours. Mais le travail [de lundi] était crucial."

"Je n'arrive pas à stopper la moto et je n'ai pas de grip, même en pneus neufs. Sur le run [de lundi] j'avais à la fois trop de grip et pas assez. Je sais que c'est étrange à dire, mais nous n'avions pas assez de grip sur les flancs, mais en même temps trop de grip ce qui fait que la moto a du sous-virage. C'est notre gros problème cette année, et la moto ne ralentit pas. Nous ne pouvons pas pousser [sur l'avant] dans la zone de freinage, où nous devrions gagner, il faut pousser encore plus sur le pneu arrière, mais il faut attendre que le pneu arrière s'use pour pouvoir faire un temps."

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Interrogé sur ce problème de maniabilité, il le détaille rapidement et confirme qu'il pense savoir d'où il vient. Toutefois, il ne sait pas à quel point il sera aisé pour Honda d'y remédier, puisqu'il rappelle que les problèmes perçus l'an dernier n'avaient déjà pas pu être corrigés : "La moto ne décélère pas, vous freinez mais vous ne pouvez pas prendre le virage normalement. J'ai une idée quant à ce que ça peut être, je pense que HRC a une idée de ce que ça peut être, mais je ne sais pas s'ils pourront changer cela."

"C'est le même problème que l'on avait à Valence en novembre, lorsque j'ai piloté la moto pour la première fois. Et si vous vous rappelez, en 2018, quand j'ai pris la moto 2019, je savais quel était le problème mais c'était trop tard pour le changer et on a continué avec. Et celle-ci, lorsque je l'ai pilotée à Valence, c'était encore pire dans ce domaine, on a continué, et c'est là où nous en sommes. On va voir s'ils arrivent à faire un miracle."

Un bras amoché dans une chute

Ses essais du Qatar ont par ailleurs été marqués par une chute durant laquelle il s'est légèrement blessé au bras. Sa combinaison s'est déchirée au niveau du coude, et il explique que ce n'est pas le fait d'avoir glissé sur le bitume qui a provoqué cela, mais bien le choc initial, qui fut assez violent. Son roulage du dimanche a été largement réduit à cause de cet incident, mais il a tout de même pu reprendre la piste lundi et boucler 70 tours sans être trop gêné.

"C'est l'impact qui a fait ça, ça a presque enlevé le cuir, du poignet au coude. On pouvait voir mon coude, c'était plein de sang. Ça a bien dégonflé avec la machine à glace de la Clinica Mobile, j'y ai passé deux heures, j'ai eu un pansement compressif. Quand je me suis levé [lundi] matin, c'était encore très gonflé. Durant les dix premiers tours, c'était très douloureux, mais avec l'adrénaline j'ai pu rouler sans trop de problèmes."

Dans une condition physique loin d'être optimale, il lutte encore aussi avec des conséquences restantes de sa blessure à la cheville, subie à l'automne 2018 : "Pour l'instant, ça va, je me sens bien avec ma cheville. Il y a deux mois, je pouvais à peine marcher. [Dimanche], dans le gravier, c'était un peu douloureux au départ, mais ça va. Mes mouvements sont toujours un peu limités avec le frein arrière. J'ai du mal à mettre mon pied sur le repose-pied, je me repose sur le frein arrière au lieu de pouvoir le remettre sur le repose-pied, car je n'arrive pas à faire ce mouvement. Mais pour l'instant, ma cheville n'est pas le problème. Le bras, la moto, et le reste, voilà ce que sont les problèmes !"

Avec Michaël Duforest

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