Márquez assume les risques pris pour s'adapter au grip de la Ducati
Marc Márquez prend volontairement de gros risques sur la Ducati, ce qui a mené à une nouvelle chute en qualifications à Misano. Cette approche est tant le fruit d'une confiance en progrès sur sa moto que du besoin de mieux en comprendre les limites, en particulier pour appréhender l'adhérence à l'arrière.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Marc Márquez s'estime "à sa place" après la course sprint au GP d'Émilie-Romagne, conclue en quatrième position. Payant une nouvelle chute en qualifications, le dernier vainqueur en date était seulement septième sur la grille de départ, mais il a gagné trois places dès le premier tour et, malgré une erreur, il a pu contenir Pedro Acosta jusqu'à l'arrivée, les trois hommes forts sur la version 2024 de la Ducati s'étant échappés.
Cette journée n'a pas illustré que les limites de la GP23 de Márquez, mais aussi celles que l'Espagnol subit encore pour en tirer le meilleur. Sa matinée a été marquée par deux chutes, une en EL2 et la seconde en Q2, le fruit d'une prise de risque volontaire car destinée à mieux comprendre les limites de sa moto. Márquez assume pleinement cette approche qui a longtemps été indissociable de son style et dont il avait fini par s'éloigner sur une Honda incapable de jouer les premières places l'an passé.
Mais s'il cherche à prendre ces risques, c'est aussi parce qu'il ne parvient pas encore à exploiter pleinement la Ducati et l'une de ses principales forces, à savoir la très bonne adhérence qu'elle trouve avec le pneu arrière, aux antipodes de ce qu'il connaissait chez Honda, un phénomène par ailleurs accentué avec la carcasse lancée en compétition cette saison. Ne cherchant pas à cacher ses difficultés, le #93 a expliqué dans le détail où il en était dans ce processus d'adaptation ce samedi... et pourquoi il va continuer à prendre des risques.
Es-tu satisfait du résultat ?
Oui, je suis content du résultat. Naturellement, je ne suis pas satisfait de la matinée, mais satisfait de la course. En partant en première ligne, notre position [finale] aurait été la quatrième et en partant en troisième ligne, nous avons pu finir quatrièmes, donc nous avons fini à notre rythme, à notre place, et ce sera l'objectif pour demain.
Pourquoi subis-tu des chutes à répétition en qualifications ?
Parce que c'est la vie : essayer, faire une erreur, essayer, faire une erreur. Le problème est que pour faire une erreur et apprendre, on essaie les choses devant des millions de gens ! Mais il faut l'accepter et je continuerai à essayer.
Je n'étais pas à l'aise mais je dois comprendre pour quelle raison, si c'est parce que je ne mets pas assez de charge, trop de charge... C'est comme ça et malheureusement pour moi, je suis tombé au virage 3 pendant les qualifications et en course je m'y suis fait également une frayeur. Comme je l'ai dit, je vais continuer comme ça, la vie est comme ça : je vais essayer et j'atteindrai la confiance pour gagner, je vais encore essayer en Indonésie. Peut-être que je finirai encore dans les graviers, on verra, mais j'espère progresser à l'avenir.
VIDÉO - Le résumé de la course sprint du GP d'Émilie-Romagne
Cela fait longtemps que l'on ne t'avait pas vu avec cette mentalité, avec les blessures à répétition... Est-ce que tu as retrouvé tes sensations de la belle époque ?
Évidemment, quand tu gagnes des courses, te battre devant te donne plus de confiance pour essayer des choses. Oui, avant, si j'essayais et que je sentais que ça n'allait jamais venir, qu'il n'y allait avoir aucune bonne nouvelle, je commençais à moins tenter. Mais maintenant, de bonnes choses arrivent. J'essaie quand j'ai besoin d'essayer, et les qualifications sont la séance où il faut essayer.
Aujourd'hui, j'ai fait le chrono, puis j'ai attaqué un peu plus. Hier, j'ai fait le chrono et je savais que j'étais déjà deuxième, donc je suis resté calme. Mais aujourd'hui, la seule erreur que je n'ai pas appréciée, c'était celle en EL2. En qualifications, c'est comme ça.
Je suis mal à l'aise avec l'incroyable adhérence à l'arrière, je n'y ai pas été habitué, tout au long de ma carrière.
Prends-tu plus de risques pour mieux exploiter la Ducati ou pour une autre raison ?
J'ai été mal à l'aise avec le nouveau pneu [arrière] toute la saison. Quand le pneu a six ou sept tours, dans certains virages je suis plus rapide qu'avec un pneu neuf, donc c'est une chose à comprendre. Il faut essayer des choses. Sur ce GP, on a essayé une petite chose dans l'électronique pour comprendre [comment progresser dans] mon style de pilotage. Mais je suis mal à l'aise avec l'incroyable adhérence à l'arrière, je n'y ai pas été habitué, tout au long de ma carrière. Toute ma carrière, ma façon de faire le time attack a été totalement différente, sur une autre moto. C'est la chose la plus dure à changer.
Faire deux courses sur le même circuit est-il utile pour trouver de nouvelles choses ? Ou les pilotes de la GP24 peuvent-ils en faire plus avec une moto qui a plus de potentiel ?
Pour moi, c'est surtout que ce deuxième GP a vu les conditions changer, il y a plus de grip, on peut avoir plus de couple, prendre plus d'angle, plus de vitesse. Ce sont les conditions où j'ai plus de mal. Si vous regarder l'Aragón, l'adhérence y était super faible et c'est mon point fort. Quand il y a un grip très, très fort, c'est là que j'ai un peu plus de mal.
Marc Márquez
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Est-ce que ce sera un problème pour l'an prochain ? Faut-il un apprentissage par rapport à l'adhérence ?
On verra. Je vais continuer à essayer et on verra si ça sera suffisant. Dans certains GP, j'ai pu le faire. Par exemple, en Autriche, avec une carcasse différente à l'arrière, j'ai pu être rapide dans le time attack, j'étais en première ligne, dons c'est aussi une chose que je dois comprendre.
Est-ce que tu t'attendais à être plus proche de Bagnaia et Martín ce week-end ?
Jeudi, en conférence de presse je visais la quatrième ou la cinquième place, le top 4 ou le top 5. Le top 4 sera précisément l'objectif pour demain.
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