Miguel Oliveira n'accable pas Marc Márquez après leur accrochage
Violemment percuté par Marc Márquez au Grand Prix du Portugal, Miguel Oliveira a jugé la manœuvre du #93 "optimiste" mais a accepté ses excuses. Plusieurs pilotes ont même trouvé des circonstances atténuantes à Márquez.
Marc Márquez a été la cible des critiques après l'accrochage qu'il a provoqué au Grand Prix du Portugal. En début d'épreuve, l'Espagnol a manqué son freinage au virage 3, ce qui l'a mené à toucher Jorge Martín et à percuter de plein fouet Miguel Oliveira. La manœuvre lui a valu un double long lap, une sanction jugée insuffisante par Martín et Aleix Espargaró, mécontent de la relative clémence de la direction de course.
Prompt à reconnaître sa faute, Marc Márquez a finalement été le plus touché dans l'accident puisqu'il s'est fracturé la main et manquera le Grand Prix d'Argentine en fin de semaine, mais dans les instants suivant l'accrochage, c'est surtout l'état de santé de Miguel Oliveira qui inquiétait. Violemment touché en haut de la jambe droite, il a mis un certain temps à se relever et il souffre maintenant d'un important hématome. Il n'a pourtant pas voulu incriminer Márquez : s'il estime que le sextuple Champion de la catégorie a certainement manqué de prudence, il a rapidement accepté ses explications et ses excuses.
"C'est dommage d'avoir fini la course comme ça et aussi que Marc se soit fait mal", a confié Oliveira au site officiel du MotoGP. "Il a freiné trop tard, il a peut-être été trop optimiste pour doubler. Il a dû éviter Martín parce qu'il n'allait pas suffisamment ralentir et il n'a pas pu m'éviter. C'est sûr qu'aucun incident n'est volontaire, c'est clair. Peut-être que dans les premiers tours, il voulait gagner des places et je pense que c'était le mauvais endroit pour le faire."
"On s'est vus au centre médical", a-t-il précisé. "Je n'avais pas vu les images. Il a dit qu'il avait probablement eu un problème avec ses freins. Je ne pouvais rien dire de spécial. Il y a du respect et évidemment j'accepte ses excuses mais en même temps, quand on a un problème avec les freins, en général on freine un peu plus tôt et on n'essaie pas de doubler donc c'est le principal. Il le sait mieux que moi."
Deuxième au moment de l'accident, Oliveira a vu un potentiel podium sur ses terres s'envoler, ce qui n'a fait que renforcer la frustration : "C'était très triste de finir mon Grand Prix à domicile comme ça, en n'ayant bouclé que deux tours et avec un accrochage. Je suis vraiment désolé que ça se soit passé comme ça. Je voulais faire un meilleur départ que [samedi], j'ai pu le faire et j'étais vraiment motivé et calme pour cette course, parce que je savais que j'avais un bon rythme et la vitesse pour jouer le top 5. Depuis samedi, ma plus mauvaise position a été la sixième pendant le warm-up donc j'étais assez performant ce week-end."
Miguel Oliveira a pu se relever après l'accrochage avec Marc Márquez
Oliveira porte en plus les stigmates du contact et risque d'être diminué à Termas de Río Hondo en fin de semaine : "Je ne sais pas si je serai à 100% mais je ferai de mon mieux. J'ai un gros hématome sur le côté droit de la hanche donc je vais traiter ça. Il n'y a pas de fracture mais il y a peut-être des dégâts sur les ligaments donc il va falloir vérifier avec une IRM. Quoi qu'il arrive, ce sera un traitement avec des anti-inflammatoires. C'est tout ce que je sais pour le moment."
Un virage "bâtard" qui pousse plusieurs pilotes à l'indulgence
L'incident de dimanche suscite des opinions contrastées parmi les pilotes, entre les plus virulents et ceux qui s'interrogent sur la constance des sanctions. "Si j'avais fait la même chose, je pense qu'on ne me laisserait pas courir la course suivante", a commenté Johann Zarco, qui a encore en mémoire les critiques reçues après le Grand Prix d'Autriche 2020. Mais Miguel Oliveira n'est pas le seul à se montrer relativement indulgent avec Marc Márquez.
Pecco Bagnaia attribue surtout l'accrochage de dimanche à la malchance, le pilote Honda ayant perdu le contrôle de la moto dans un virage délicat et avec deux pilotes juste devant lui. "Je pense que Marc essayait de se rapprocher des deux motos devant lui, sans perdre de temps", a expliqué le Champion du monde en titre en conférence de presse. "Il ne voulait pas doubler, il voulait juste suivre et les circonstances font qu'au virage 3, si on freine fort les pilotes qui sont derrière doivent freiner plus tôt... C'est un effet domino. Je pense que c'est plus de la malchance que quelque chose de volontaire. Pour moi, c'est un mauvais concours de circonstances."
"Le virage 3 est difficile", a surenchérit Maverick Viñales. "Je me suis fait quelques frayeurs [pendant la course sprint]. Dans le dernier tour, quand j'ai doublé Jack [Miller] à cet endroit j'ai bloqué l'avant. Heureusement j'ai pu ralentir la moto. Je pense que double long lap est ce qui est prévu par le règlement. Que dire... Le fait est que le virage 3 est difficile. On peut très facilement partir à la faute."
La moto accidentée de Marc Márquez
Marco Bezzecchi a partagé l'opinion du pilote Aprilia, évoquant une "erreur" de Márquez mais un contexte piégeur : "Ce virage est vraiment un bâtard [rires] parce que si on freine cinq mètres plus tard, on déséquilibre la moto et on ne s'arrête pas. C'est dommage quand on a un accrochage dans un groupe mais ça peut arriver dans certaines courses."
Marc Márquez a naturellement pu compter sur un soutien sans faille d'Alberto Puig, son patron dans l'équipe Honda officielle, qui estime que le #93 pouvait difficilement éviter l'accrochage. "Il n'avait pas l'intention de doubler mais il a eu un blocage de la roue avant", a rappelé l'ancien pilote. "Il a relâché le frein et la moto est partie comme une fusée. Il avait le pneu dur, donc peut-être qu'il n'était pas en température, il fallait peut-être un tour de plus. C'est probablement la cause de ce blocage. Il n'essayait pas de doubler, il n'était pas à la limite parce qu'il se sentait vraiment bien sur la moto, il était vraiment bon pendant le tour et demi qu'il a fait. Tous les pilotes étaient réunis et il ne pouvait rien faire pour éviter la chute."
"Du côté de Marc, de l'équipe, de Repsol Honda, nous voulons vraiment dire que nous sommes désolés pour cet incident et nous espérons qu'Oliveira va bien. Personne ne fait ces choses-là intentionnellement et nous sommes désolés."
Álex Márquez est également venu défendre son frère, jugeant les motos de plus en plus difficiles à gérer dans de telles phases des courses. "Avec ces motos, avec l'aérodynamique, il faut dire à nouveau que de petites erreurs deviennent de grosses erreurs", a expliqué le Catalan sur Canal+. "Il faut être très malin. On peut très facilement partir à la faute. [Samedi] j'ai eu la même chose avec Viñales, au [virage] 5. Beaucoup de contacts sont causés par l'aérodynamique et les pilotes doivent faire preuve d'intelligence pour aborder cette problématique. Mais c'est une chose qui peut arriver, ça m'est arrivé l'an dernier en Australie avec Jack. Tout le monde est à la limite en course."
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