Pour Quartararo, l'absence de Márquez n'explique pas l'irrégularité
Pilote le plus victorieux cette saison, Fabio Quartararo vient d'encaisser un lourd revers en terminant hors des points au Grand Prix d'Aragón alors qu'il s'élançait de la pole position. Un cas parmi d'autres dans une saison faites de hauts et de bas incessants.

Premier vainqueur de cette saison 2020, Fabio Quartararo aborde les quatre derniers Grands Prix en étant toujours solidement accroché à ses rêves de titre, même s'il vient de glisser à la deuxième place du classement général. Son retard de six points sur le nouveau leader est minime à ce stade, mais c'est le cas également de son avance sur ses poursuivants, notamment les deux plus proches, présageant d'un final toujours aussi intense et incertain.
Lui qui assurait être épargné par la pression lorsqu'il menait le championnat affirme ne toujours pas la ressentir en dépit des enjeux, soulignant habilement que ses trois principaux adversaires sont plus attendus que lui et ont donc toutes les raisons d'en subir le poids. "Les trois gars qui m'entourent sont pilotes officiels et doivent se battre eux aussi. Alors, franchement, la pression ne pèse pas vraiment sur moi pour le championnat. Je me sens bien et un peu libéré. Je suis confiant, parce qu'on est en très bonne position actuellement", assure le pilote français.
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Acteur majeur d'une saison exceptionnelle, marquée par la très grande variation des résultats d'une course à l'autre, Quartararo réfute en tout cas l'idée selon laquelle ce serait l'absence de la star du championnat, Marc Márquez, qui engendrerait cette grande instabilité. "Quand Marc est dans le championnat, on peut voir qu'il est puissant, il est la référence, mais je pense en fait qu'il y a actuellement beaucoup de références", souligne-t-il.
Il est vrai que si l'on cherche une référence cette saison, on ne sait plus où donner de la tête, alors que vient d'être consacré un huitième vainqueur en autant de courses. Vainqueur à trois reprises, Quartararo est le seul à avoir pu se hisser plusieurs fois sur la plus haute marche du podium, ce qui aura compensé mathématiquement des épreuves plus compliquées à l'image de la dernière. "Ce n'est pas comme si on était nettement plus lents par rapport à l'année dernière et je pense que ça se voit, on a eu beaucoup de vainqueurs dans des conditions différentes. Ceux qui sont ici sont très rapides", pointait-il cet après-midi en conférence de presse, accompagné notamment par les autres hommes du quatuor de tête.
Exprimant un avis diamétralement opposé à celui d'Andrea Dovizioso, qui voit dans le changement du pneu arrière la seule et unique cause de l'instabilité des résultats, le pilote Petronas estime que cette fameuse nouvelle carcasse introduite cette année par Michelin peut expliquer la situation actuelle : "Les pneus ont changé et je pense que c'est plus égal pour tout le monde. L'ancien pneu était positif pour certaines motos, négatif pour d'autres, et je pense qu'avec celui de cette année c'est très constant pour tout le monde. Ça veut aussi dire que c'est un championnat étrange, mais pour moi ça n'est pas parce que Marc n'est pas là."
Deuxième chance en Aragón
Les pneus auront quoi qu'il en soit été une nouvelle fois au cœur des performances (et des contre-performances) le week-end dernier, lors du premier des deux Grands Prix disputés en Aragón. À titre personnel, Quartararo a estimé avoir perdu gros à cause d'un souci de pression dans son pneu avant, problème que Michelin continue d'étudier. Une épreuve, en somme, représentative de ces fortes variations de performances qui sont devenues la marque de cette saison.
"Le week-end dernier a été fait de hauts et de bas pour nous. Je suis tombé, ensuite j'ai fait une super pole, puis en course j'ai eu un problème avec le pneu avant lié à la pression. Mais mon rythme n'était de toute façon pas extrêmement bon. J'avais le rythme pour me battre pour le top 5, mais pas vraiment suffisant pour le podium ou la victoire."
Pour le deuxième week-end de course à Alcañiz, Quartararo s'attend désormais à du changement, et ne peut qu'espérer en tirer profit : "On semble avoir trouvé quelque chose de positif pour ce week-end et je veux clairement me battre pour un très bon résultat, parce que je pense qu'on a quelque chose de positif pour demain, ainsi que pour samedi et dimanche."
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Le pilote français ne regrette en revanche pas son choix de disputer la course avec une monte medium-soft, bien qu'il ne l'ait précédemment pas testée en essais. "On a décidé de prendre le medium à l'avant parce que je n'avais pas eu de très bonnes sensations avec le soft", explique-t-il. "Après ma chute en EL3 due à un pneu avant froid, le team n'a pas vraiment voulu que je fasse les EL4 avec le medium, on a donc pris le soft et le principal problème à la fin des EL4 était le pneu avant. Donc même si on n'avait pas essayé ce pneu, j'ai dit qu'il fallait qu'on fasse la course avec celui-là, d'autant qu'on avait vu que Franco [Morbidelli] avait fait les EL4 et les qualifs avec et qu'il avait un gros potentiel."
"Je pense que c'était une très bonne décision, même si on a eu ce souci de pression, car on a pu voir qu'Álex [Márquez] a fait le podium avec ce pneu avant. C'était une très bonne association [avec le soft arrière]. Pour le moment, je garderais les mêmes pneus, mais on va travailler sur différentes combinaisons pour voir s'il y a une possibilité de faire la course avec une autre gomme."

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À propos de cet article
Séries | MotoGP |
Événement | GP de Teruel |
Lieu | MotorLand Aragón |
Pilotes | Marc Márquez , Fabio Quartararo |
Équipes | Repsol Honda Team , Petronas SRT |
Auteur | Léna Buffa |
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