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Alonso est-il aussi malchanceux qu'il le prétend ?

Fernando Alonso a déclaré après le Grand Prix de Turquie que la chance "semble continuer de [l]'éviter" après avoir perdu une opportunité de marquer de gros points. Mais à quel point a-t-il été malchanceux en 2021 ?

Fernando Alonso, Alpine A521, dans les graviers

Fernando Alonso, Alpine A521, dans les graviers

Jerry Andre / Motorsport Images

Après une excellente séance de qualifications qui lui a permis de démarrer depuis la cinquième position sur la grille, sa meilleure place de départ depuis le Grand Prix du Japon 2014, Fernando Alonso n'a toutefois pas longtemps maintenu cette place.

Au premier virage, en effet, en tentant l'extérieur, l'Espagnol s'est fait toucher par Pierre Gasly, qui tentait de maintenir ses distances avec un Sergio Pérez à l'attaque sur l'intérieur. Après être reparti, le pilote Alpine s'est grossièrement accroché avec Mick Schumacher en entamant sa remontée, ce qui a entraîné une pénalité de cinq secondes.

Dans une journée où les conditions étaient humides et pouvaient offrir à Alonso des opportunités d'espérer un résultat excédant le niveau de l'A521, ces incidents ont entraîné une arrivée en 16e place pour le double Champion du monde. Cela lui a fait dire après l'épreuve que la "chance semble continuer de [l]'éviter grandement cette année", avant d'ajouter : "J'imagine qu'on en accumule beaucoup pour l'année prochaine."

Dans une saison de retour plutôt solide avec Alpine, le commentaire d'Alonso peut paraître curieux, d'autant plus qu'il devance Esteban Ocon au championnat et que son écurie précède AlphaTauri et Aston Martin dans la lutte pour la cinquième place du classement constructeurs.

Mais ce dont parle Alonso ce n'est pas tant la situation globale que les quelques opportunités manquées de retrouver le podium, voire mieux.

En Hongrie, la folle course disputée sur une piste séchante a vu Alonso, il l'a lui-même reconnu, être assez chanceux en évitant d'être emporté dans les incidents du premier virage. Par la suite, alors qu'Ocon s'est vite retrouvé aux commandes, il a joué un rôle de lieutenant acharné en retenant un temps Lewis Hamilton, avant de commettre une erreur qui a permis au Britannique de prendre l'avantage, le privant finalement d'un podium.

Après la farce de Spa, les autres courses pluvieuses pouvaient offrir des opportunités à Alonso également. À Sotchi, il figurait au sixième rang quand la pluie s'est mise à tomber et s'est retrouvé troisième dans des conditions difficiles. Mais son choix de rester en piste aussi longtemps que possible en pneus slicks n'a pas payé et il a finalement dû se contenter de la sixième place.

En Turquie, l'opportunité manquée est plus lointaine toutefois, car les deux Mercedes et les deux Red Bull ont terminé dans le top 5, rendant très chères les places sur le podium dans des conditions qui n'ont, en sus, pas offert de rebondissement majeur.

 

Toutefois le paradoxe de la frustration d'Alonso ne réside pas dans le fait de ne pas avoir réussi à tirer le meilleur lors de week-ends peu performants mais pluvieux, mais au contraire d'avoir manqué l'opportunité de signer d'excellents résultats lors de ces différentes épreuves alors qu'Alpine y affichait une forme intéressante.

"Il est frustrant que lorsque nous ne sommes pas compétitifs, la course soit très ennuyeuse", a-t-il déclaré à Motorsport.com après la course en Turquie. "Et quand nous sommes compétitifs, la météo est folle, des choses folles se produisent."

Dès Sotchi, Alonso se plaignait de "n'avoir jamais de chance", ajoutant de façon péremptoire mais habituelle pour lui que "chaque point obtenu cette année l'a été au mérite", oubliant sans doute (et entre autres) au passage que les gros points du Hungaroring l'ont été après deux carambolages au départ.

Pour autant, est-ce de la malchance ? Chacun aura sa réponse. D'autres sont arrivés à tirer parti de situations avantageuses dans exactement les mêmes circonstances qu'Alonso, à commencer par son équipier Ocon en Hongrie qui avait eu la bonne idée de le devancer en qualifications la veille. Pas réellement un manque de chance, donc, que le Français se soit retrouvé le mieux placé pour saisir l'opportunité du podium et de la victoire pendant que son équipier a été "cantonné" à un rôle de protection. Il en va de même en Russie où nombre de pilotes ont gagné des positions au moment de l'arrivée de la pluie, parfois beaucoup. 

En tout cas, au lieu de s'appesantir sur sa chance ou sa malchance, l'expérimenté pilote de 40 ans aurait de quoi se réjouir : Alpine vient d'enchaîner deux Grands Prix compétitifs. C'est encore loin du niveau de régularité des écuries qui précèdent directement la firme française, mais c'est une dynamique, alors même que les regards se tournent évidemment vers la révolution réglementaire 2022.

Et après un début de campagne compliqué, il n'y a pas qu'Alpine qui a progressé : Alonso lui aussi semble se rapprocher de sa meilleure forme. Interrogé sur le sujet de son retour à son meilleur niveau à Istanbul, il a répondu : "Je dirais que ce week-end, oui. À Sotchi, de nouveau, j'avais des hauts et des bas avec la météo et les pneus slicks à la fin. Je crois qu'il y a encore un petit peu à trouver, mais je suis assurément plus confiant désormais."

Propos recueillis par Luke Smith

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