Márquez prévient : "À Assen, on sera à nouveau en difficulté"

Son retour à la victoire n'est pas le signe que tous ses problèmes sont résolus, loin de là. Marc Márquez se veut très réaliste, tant pour le prochain Grand Prix que pour la suite du championnat, s'estimant hors jeu dans la course au titre.

Marc Marquez, Repsol Honda Team, vainqueur de la course

Marc Marquez, Repsol Honda Team, vainqueur de la course

Dorna

Les quelques larmes qu'il a laissé s'échapper à l'arrivée de la course, puis lors des interviews qu'il a données après avoir participé pour la première fois en 19 mois à une cérémonie du podium, en disaient long sur la rudesse de ce que Marc Márquez a vécu depuis un an. Alors qu'il avait entamé la saison 2020 à son apogée, une chute en course a brutalement mis sa carrière sur pause et même en danger.

De semaine en semaine, le champion espagnol a alors encaissé la souffrance et les désillusions, repoussant sans cesse son retour à la compétition puis craignant tout bonnement de ne plus jamais pouvoir remonter en selle. Une fois sur la bonne voie physiquement, son retour effectif au mois d'avril lui a valu une autre déception, celle de s'apercevoir que le chemin n'était pas fini. "Quand j'étais blessé, j'ai toujours senti que j'allais revenir et que j'allais revenir en étant fort. Mais la première fois que j'ai piloté la MotoGP à Portimão, je me suis rendu compte que j'étais loin, très loin, de mon niveau. Ce moment-là a été très dur et la course suivante encore plus dure", a-t-il admis.

Contraint de faire une croix sur ses ambitions de victoire à court terme, Márquez a une nouvelle fois puisé dans sa force mentale. "J'ai alors tout oublié et je me suis juste concentré sur ma situation personnelle et professionnelle. Quand je dis que j'ai tout oublié, je parle des commentaires extérieurs. Je me suis juste concentré sur mon team et écouté les personnes qui voulaient m'aider."

Par le passé, le pilote catalan a déjà connu une longue convalescence, car on se souvient qu'une lourde chute lui avait valu des problèmes de vision alors qu'il courait en Moto2, le privant de la fin du championnat et du titre. "C'était différent", a-t-il toutefois précisé, "car quand j'ai eu un problème de vue ça a été plus court. Ça n'avait duré que trois mois. C'est vrai que les médecins m'avaient dit qu'ils ne savaient pas si j'allais revenir et pouvoir piloter une moto, mais au final ça a été le cas. Pour ma vue, j'ai juste eu une opération et c'est tout, et ensuite j'ai pu bien piloter. Avec le bras, c'est très long."

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Durant près d'un an, il a ainsi fait vivre chez lui son physiothérapeute, Carlo Garcia, et s'est investi dans un programme particulièrement contraignant, sans réellement pouvoir souffler ni physiquement ni moralement. Désormais, Márquez aspire à retrouver peu à peu son rythme de vie afin de laisser son bras poursuivre la progression déjà bien amorcée. "Depuis Montmeló, j'ai dit aux médecins et à Carlo que je veux retrouver ma vie normale", a-t-il fait savoir. "Je veux aller avec mon frère à la gym, je veux m'entraîner à moto avec lui et revenir à une vie normale. C'est quelque chose qui a changé après Montmeló. Maintenant je ne travaille plus beaucoup en physio, je veux oublier mon bras. OK, la limite est là mais avec le temps je reviendrai."

"Avec le temps", en effet, car Marc Márquez en est convaincu : son retour à la victoire ne marque pas la fin de sa convalescence, celui-ci ayant été rendu possible par ses retrouvailles avec une piste qu'il aime particulièrement et qui aussi sollicitait beaucoup moins son bras droit meurtri. "L'avenir… Vous verrez bien à Assen : on sera à nouveau en difficulté pour entrer en Q2, on sera plus ou moins dans la même situation qu'au Mugello et à Montmeló", a-t-il garanti aux journalistes.

"Je l'ai dit à Montmeló et je l'ai redit ici : je n'aide pas la moto et dans la situation actuelle la moto ne m'aide pas. L'association de ces deux points rend les choses plus difficiles, mais sur cette piste les points faibles de la moto n'étaient pas visibles, à part dans deux virages. Dans les autres virages, j'arrivais à bien piloter. Quand on va arriver à Assen, je ne piloterai pas à 100% et les points faibles de la moto seront là. Il faut qu'on continue à travailler mais, comme je l'ai dit, cette victoire est une motivation supplémentaire importante, comme du carburant pour moi et pour les ingénieurs de Honda HRC."

Le championnat ? "Je m'en fiche, je ne gagnerai pas cette année"

Le Grand Prix des Pays-Bas, qui sera disputé à la fin de la semaine, sera le dernier avant que le MotoGP n'entre dans sa coupure estivale. Près de six semaines qui permettront de reposer son corps, mais aussi son esprit après avoir cumulé depuis fin 2018 deux opérations de l'épaule, puis trois nouvelles interventions pour sa fracture de l'humérus. Si certains se prennent à spéculer sur le potentiel qu'il affichera à la reprise, début août en Autriche, lui se montre très clair pour y couper court.

"La pause estivale sera importante", a-t-il admis. "J'ai besoin de deux semaines de coupure avec tout. Deux semaines pour me reposer, prendre des vacances, passer du bon temps avec mes amis, parce qu'il y a déjà deux hivers pendant lesquels je n'ai pas eu de vacances à cause de mon opération de l'épaule, puis il y a eu le bras et l'hiver dernier j'ai fait beaucoup d'heures de physio… Alors j'ai besoin de repos, peu importe si j'arrive moins bien préparé en Autriche. J'ai besoin de deux semaines de coupure pour mon mental, ensuite je travaillerai dur pour arriver en Autriche dans une bonne situation et continuer mon évolution."

"La pause estivale va m'aider, et j'espère progresser sur ma condition physique pendant ce mois et demi, mais pour être le même Marc qu'en 2019 non. Petit à petit je m'attends à être plus proche des premiers, mais en Autriche je ne serai pas prêt à me battre pour la victoire. Je n'y ai jamais gagné, alors je ne vais pas gagner cette année, je ne pense pas !" a tranché le pilote Honda.

Et quid de sa position au championnat, alors que cette victoire lui a permis de réintégrer le top 10 ? "Franchement, je m'en fiche parce que je ne gagnerai pas cette année. Je suis à 90 points de Quartararo et on parle de pilotes MotoGP ! Pour moi, finir deuxième, troisième ou cinquième, c'est pareil. Si on ne gagne pas le championnat… Qui a fini deuxième en 2005 ? Vous vous en souvenez ? Moi non. Personne ne le sait, on sait seulement qui a gagné."

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