Interview

Morbidelli : "On est parti de tout en bas et on avance à petits pas"

Deuxième du championnat en 2020, Franco Morbidelli a dégringolé la saison dernière, touché par une blessure au genou et une opération nécessitant une longue convalescence. Aujourd'hui, il cherche à retrouver son niveau et à profiter au mieux de l'opportunité dont il dispose en courant au sein de l'équipe officielle Yamaha.

Franco Morbidelli, Yamaha Factory Racing

Photo de: MotoGP

La route que tente de suivre Franco Morbidelli vers les sommets est tout sauf lisse, semée d'embûches depuis qu'il a rejoint la catégorie reine fort de son titre Moto2, en 2018. Après une année d'apprentissage au guidon d'une Honda satellite qui aura laissé de mauvais souvenirs à bien des pilotes, l'Italien a rejoint le clan Yamaha via le team Petronas SRT, où il a rapidement vu son statut de leader vaciller face à un rookie détonant nommé Fabio Quartararo.

Trois ans plus tard, les deux hommes sont réunis, désormais dans l'équipe officielle Yamaha, et riches de plusieurs victoires. Mais si Quartararo s'est affirmé comme un nouveau champion, Morbidelli a échoué à la deuxième place dans la lutte pour le titre 2020 et n'a plus retrouvé un tel niveau depuis, stoppé dans son élan par une blessure au genou en plus d'être longtemps resté cantonné à une M1 d'ancienne spécification.

Doté d'un moral semble-t-il à toute épreuve, Franco Morbidelli ne baisse pas les bras et le voici qui, week-end après week-end, tente de parfaire minutieusement son apprentissage de la Yamaha officielle, au sein d'un groupe de travail formé à la fin de l'été dernier. Après deux premières courses pourtant encore compliquées qui ont lancé sa saison, et avant une troisième en Argentine qui allait l'écarter à cause d'une crevaison, il a répondu aux questions de l'édition latino-américaine de Motorsport.com.

Tu as connu une excellente saison 2020, mais une année 2021 plus difficile. Comment as-tu vécu le fait d'être passé en l'espace de quelques mois de la bagarre pour le titre à un long processus de récupération ?

Ça a été très difficile. Mais c'est le sport, c'est la vie. Parfois on est tout en haut et parfois on est tout en bas. Il va être important de rebondir, d'essayer d'y arriver, et c'est ce que je m'emploie à faire avec ma nouvelle équipe, qui m'aide beaucoup, avec les nouvelles personnes avec lesquelles je travaille et avec lesquelles je me sens vraiment bien. On est en bonne voie pour rebondir, mais on verra.

Penses-tu que tu seras bientôt en mesure de retrouver le niveau que tu affichais en 2020 ? T'es-tu fixé un calendrier pour cela ?

Eh bien, il n'y a pas de calendrier. Il faut le faire le plus tôt possible, si on le peut, mais ce n'est pas facile. On est parti de tout en bas et il nous faut avancer à petits pas, mais des pas solides, pour revenir au sommet.

Penses-tu être revenu trop tôt l'année dernière après ton opération ?

Je pense que c'était le moment le plus opportun pour me faire opérer, car c'était un moment où je ne me sentais pas à l'aise sur le plan technique, je ne me sentais pas bien à ce niveau-là. On avait beaucoup de mal à se mettre dans des positions qui, je pense, ne nous correspondaient pas. Et c'est la raison pour laquelle j'ai décidé de me faire opérer, c'était donc le bon moment.

Quant au moment de mon retour, il est arrivé tôt mais je ne pense pas que c'était une erreur. Physiquement, c'était très tôt et c'était très difficile. Je n'arrivais pas à me montrer aussi performant que je le voulais, à cause de ma situation physique et du fait que je rejoignais le championnat après trois mois d'absence avec une nouvelle équipe et une nouvelle moto. C'était un très, très, très, très gros challenge et c'était très lourd. Mais ça a été une bonne chose car ma blessure ne s'est pas aggravée et ma relation avec l'équipe s'est améliorée ; quand on a commencé cette année, je connaissais déjà plus de monde et j'avais une idée plus claire de la moto que j'allais piloter. Certes, les résultats ont été mauvais, mais c'est pour cette raison que c'était bien de revenir si tôt.

Franco Morbidelli, Yamaha Factory Racing, junto a los aficionados en Termas de Río Hondo.

Franco Morbidelli

Comment se passe ton travail avec ton chef mécanicien, Patrick Primmer, en ce moment ?

Je m'entends très bien avec Patrick, c'est un gars très professionnel, très bon techniquement. Je m'entends bien aussi avec lui d'un point de vue personnel, ainsi qu'avec Davide Marelli [ingénieur données, ndlr]. Je pense qu'on forme un bon groupe de travail, très bon même. On peut toujours améliorer certaines choses, on peut toujours améliorer les relations ou le niveau de connaissance.

Pour le moment, notre niveau de connaissance se limite à deux courses et cinq jours d'essais [avant le GP d'Argentine, ndlr], ce n'est pas beaucoup, mais on a déjà atteint une vitesse intéressante. Je ne dirais pas que nous l'avons fait avec des résultats intéressants, parce que septième et 11e ne sont pas des positions très intéressantes par rapport à ce à quoi on est habitués et ce que l'on veut obtenir. Mais on a déjà atteint une vitesse intéressante. J'espère qu'avec le temps, et le plus vite possible, on arrivera à tout réunir et on obtiendra ce que l'on veut : de bons résultats et de bonnes courses.

Avant le début de la saison, tu as dit que tu te sentais plus attaché à ton ancienne M1 qu'à celle de 2022. Est-ce que cela a changé ?

Oui, on a progressé avec la moto et maintenant je me sens mieux sur la M1 de 2022. Je me sens bien et on travaille pour que je me sente très, très bien, comme sur celle de 2020. Mais pas en suivant ce que je faisais avec celle de 2020, parce que c'étaient une moto et une année différentes. On doit maintenant être bons avec la moto de 2022 et en tirer le maximum.

Quel aspect de la moto 2022 te semble manquer ? Est-ce une question de style ou bien est-ce la moto ?

Pour le moment, le freinage est un point sur lequel il nous faut travailler. On est déjà à un bon niveau mais, comme je l'ai dit, il y a toujours une marge de progression et le freinage est un domaine dans lequel on peut s'améliorer. Sur l'accélération aussi, il nous manque quelque chose à certains moments. Il nous faut mieux la comprendre. D'ailleurs, la finesse et la douceur avec laquelle la Yamaha se pilote sont inchangées. C'est son point fort et cela se passe très bien, mais il nous faut améliorer des choses comme le freinage et l'accélération, sur lesquels des progrès peuvent être faits.

Lire aussi :

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article

Voir aussi :

Article précédent Espargaró : Márquez génère "une atmosphère de victoire"
Article suivant Pour Oliveira, la difficulté pour doubler oblige à briller en qualifs

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France