Zarco : Le Mans, "une émotion spéciale et la motivation de bien faire"

Avec dans un coin de sa tête son podium de 2017 et sa pole de 2018, Johann Zarco aborde le Grand Prix de France désireux de puiser dans l'énergie spéciale qui se dégage de son épreuve nationale pour briller cette année au Mans.

Johann Zarco, Avintia Racing

Photo de: MotoGP

Même si cette édition 2020 sera très loin des fréquentations records de ces dernières années, avec plus de 206'000 spectateurs enregistrés en trois jours en 2018 et 2019, se rendre au Grand Prix de France reste à l'origine d'une émotion toute particulière pour les pilotes français. Ils seront deux à relever le défi cette semaine, Fabio Quartararo qui arrive en leader du championnat, et Johann Zarco tout juste officialisé sur une Ducati du team Pramac pour la saison prochaine.

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Pour ce dernier, le rendez-vous en Sarthe a pris une importance toute particulière depuis 2017, année de ses débuts et de ses premiers exploits dans la catégorie reine. Dès cette première participation au guidon de la M1 du team Tech3, il a été récompensé d'un podium, seulement le deuxième de sa carrière au Mans, avant une pole position phénoménale l'année suivante.

"En Moto2, je n'ai jamais trop performé au Mans, mais en MotoGP j'ai eu plutôt de bons résultats, surtout sur la Yamaha, de bonnes sensations", se remémore-t-il. "Parmi mes meilleurs souvenirs, il doit y avoir le podium de 2017, mon premier en MotoGP, ou la pole de 2018. Cette pole, avec le record de piste, c'était déjà presque une émotion digne du podium ou de la victoire. Ça faisait une grosse émotion pour un samedi après-midi… et le lendemain la chute. Est-ce que c'est mon pire souvenir ? Je pense que oui, parce que j'étais tellement parti pour gagner que j'ai sans doute trop pensé à ça et je n'ai pas eu assez de gestion sur ce début de course."

"C'est clair qu'il y a toujours une émotion un peu spéciale, un plus", souligne Johann Zarco en évoquant son épreuve nationale. "Le public est en général beaucoup plus français et il supporte les Français plus qu'ailleurs, et ça on le sent. On a presque la sensation d'être une star au Grand Prix de France quand on commence à performer ! Cette année, il y aura moins cette sensation-là, avec tout juste 5000 personnes, mais je pense que rien qu'avec les médias on sentira que c'est le Grand Prix de France. Il y aura cette petite pression supplémentaire, la motivation de bien faire. Dans l'organisation du week-end, même s'il y a moins de public cette année, il y a des éléments qui vont le faire sentir et ça permet de mettre du boost."

Johann Zarco, Avintia Racing

Zarco aura d'autant plus envie de réussir son Grand Prix qu'il sort d'une épreuve malheureuse à Barcelone, où un accident dès le deuxième virage de la course l'a envoyé au tapis avec Andrea Dovizioso. Il compte donc sur la force que les chanceux spectateurs présents pourront lui faire parvenir. "Je ne sais pas à quoi m'attendre pour Le Mans, mais je crois que j'aurai beaucoup d'énergie pour bien faire. On n'était pas certains d'avoir un Grand Prix de France au début [de l'année] puis il a été confirmé. Il a également été confirmé qu'il y aura 5000 personnes autour du circuit dimanche, donc c'est quand même un peu de public qui nous transmettra de la joie et de l'énergie", pressent-il au micro du site officiel du MotoGP.

La météo ? "Ne pas trop se poser de questions !"

Outre sa popularité auprès des passionnés, le Grand Prix organisé au Mans s'est aussi taillé la réputation d'être humide et frisquet. Si cette image peut être en réalité trompeuse à sa date traditionnelle du mois de mai, c'est précisément ce type de météo qui est attendu cette semaine, l'épreuve ayant été décalée de cinq mois par la crise sanitaire et les chamboulements apportés au calendrier MotoGP.

Pour Johann Zarco, les conditions variables et possiblement insidieuses sont précisément une opportunité à saisir, le genre de scénario où la capacité à oser fait pencher la balance. "Au mois de mai, on peut parfois avoir de belles chaleurs et parfois un temps un peu plus frais, surtout s'il se met à pleuvoir. Là, en octobre, c'est clair que ce sera plus frais. Mais ce qui est assez spécial sur une MotoGP, et c'est là que ça joue beaucoup dans la tête, c'est que si on y pense un peu trop et que l'on n'ose pas attaquer sur la moto et rouler vite, on ne met jamais les pneus en températures et les sensations ne viendront jamais. À un moment donné, si on voit que tout peut aller correctement, il faut vraiment foncer, car plus on fonce plus les pneus vont chauffer et mieux ça va tenir", analyse le Français.

"Parfois ça fait bizarre, quand on n'est pas sûr mais qu'il faut quand même y aller, en se disant que ça ne peut qu'aller dans le mieux. Si on va trop tranquille, la sensation ne viendra jamais", poursuit-il. "Je m'attends un peu à ça, surtout avec les pneus slicks. S'il pleut et qu'il fait froid, avec Michelin on a un train de pneus pluie soft ainsi qu'une gamme medium, et franchement la gamme soft est très tendre et peut à mon avis vraiment encaisser la fraîcheur et la pluie tout au long du week-end."

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Entre un froid sec, une pluie franche des conditions séchantes, quel serait le scénario idéal pour le pilote Avintia dimanche ? "Si j'ai le droit de choisir, sans doute du séchant", sourit-il. "Ce sont des conditions auxquelles je m'adapte plutôt bien. C'est un style qui ne force pas beaucoup sur les pneus, c'est pour ça que j'arrive à trouver un avantage dans ces conditions. […] Clairement, si la piste est séchante, même moi je peux miser sur moi !"

"Ce qui va être délicat dès l'attaque vendredi, ce sera la fraîcheur. J'espère qu'on aura des pneus suffisamment adaptés pour pouvoir rouler à moins de 10°C, parce que ça devrait être souvent comme ça ou entre 10°C et 15°C, et ça sera un peu délicat. S'il pleut, je dois encore découvrir la Ducati sous la pluie mais je sais qu'elle est plutôt bonne. À un moment il ne faudra pas trop se poser de questions !"

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