Avenir d'Alpine à Viry : Luca de Meo assure qu'il n'a pas tranché

Grand patron du Groupe Renault, Luca de Meo dit n'avoir fait "aucun choix" et se donne encore quelques semaines de réflexion quant à l'orientation du projet F1 d'Alpine.

Les salariés d'Alpine Viry-Châtillon mobilisés à Monza

Des salariés d'Alpine se sont mobilisés à Monza, lors du GP d'Italie.

Photo de: Anaël Bernier - Horizons Multiples

Avenir de Viry-Châtillon

Le programme de motorisation F1 2026 d'Alpine à Viry-Châtillon est menacé d'abandon par le Groupe Renault, qui pourrait se tourner vers une unité de puissance cliente fournie par Mercedes.

Malgré une tendance forte qui fait peser la menace d'un avenir obscur sur le personnel de Viry-Châtillon, le Groupe Renault n'a pas encore tranché définitivement la question de la motorisation d'Alpine en Formule 1. L'une des options sur la table est de purement et simplement abandonner le bloc 2026 sur lequel travaille l'usine en région parisienne, pour acheter un moteur client, probablement à Mercedes.

Cette perspective agite l'entité française de l'écurie par ailleurs basée à Enstone pour la partie châssis, ce qui s'est traduit par une prise de position publique puis par de premières actions. Vendredi dernier, pendant les premiers essais du Grand Prix d'Italie, des salariés ont manifesté pacifiquement leur opposition au projet tandis que d'autres étaient en grève à Viry-Châtillon. Ils déplorent notamment de faire face à "une gouvernance sourde à tout dialogue".

Premier à incarner cette dernière, Luca de Meo affirme que la réflexion est encore en cours, même si cela ne paraît pas forcément encore suffisant pour que l'espoir des salariés de le voir rétropédaler se concrétise.

"Nous avons quatre ou cinq semaines pour définir la situation au conseil [d'administration]", explique le PDG du Groupe Renault à Motorsport.com. "Nous sommes en train d'analyser comment aborder la F1 à partir de 2026 afin d'être plus compétitifs, et nous sommes en train d'évaluer chaque opportunité. L'idée de passer aux moteurs Mercedes est sur la table, mais je peux assurer qu'il n'y a eu aucun choix."

Pas encore de prise de décision donc, celle-ci étant attendue pour la fin du mois, mais des arguments toutefois bien rodés, notamment sur le volet financier, alors qu'il est question d'une économie supérieure à 100 millions de dollars par an.

"Si l'on fait une analyse exclusivement financière de ce que coûte la réalisation en interne d'une unité de puissance 2026 et de ce qui pourrait être économisé avec un moteur client, la différence devient abyssale", pointe Luca de Meo. "Par conséquent, en regardant les chiffres, on ne peut que percevoir l'opportunité que peut représenter le fait d'entrer dans le nouveau règlement F1 avec un projet plus compétitif, mais moins coûteux."

"Ceci étant dit, j'ajoute que la proposition est sur la table, mais qu'il n'y a pas eu de décision du conseil [d'administration]. C'est l'un des aspects qui est en discussion, avec bien d'autres points importants quant à la manière dont nous aborderons la F1 dans le futur."

Un risque pour l'image ?

Luca de Meo, ici avec Esteban Ocon, se donne encore quelques semaines.

Luca de Meo, ici avec Esteban Ocon, se donne encore quelques semaines.

Photo de: Mark Sutton / Motorsport Images

Et s'il reste un point qui pourrait hypothétiquement faire plier Luca de Meo, c'est peut-être celui de l'image et de la communication autour de la vitrine qu'est supposé être son projet en Formule 1. Le Groupe Renault a-t-il tout intérêt, dans sa stratégie globale, à faire rouler une Alpine-Mercedes ?

"Entrent alors en jeu de nombreux autres facteurs qui mèneront à une décision : que pense le marketing ? Quelles seraient les retombées négatives de ce choix face à une énorme économie financière ?", reconnaît le dirigeant italien. "C'est le cadre financier et il faut le croiser avec tout le reste. L'ambition est de bâtir un projet compétitif et de nombreux facteurs entrent donc en compte dans les choix, lesquels [facteurs] devront être évalués très attentivement."

À l'heure où le projet Alpine F1 est entièrement repensé, pas question toutefois de s'en séparer. "Nous ne vendons rien", promet Luca de Meo. "À Viry-Châtillon, il y a des personnes compétentes et préparées qui travaillent sur la F1, mais pas seulement. Nous avons aussi lancé d'importants projets innovants et pas uniquement dans le sport auto, aussi il faut garder un peu de calme pour que l'on puisse arriver aux meilleurs choix."

Propos recueillis par Franco Nugnes

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