Course - Hamilton conserve ses pneus 67 tours et contient Verstappen
Lewis Hamilton étendu son avance au championnat en remportant un Grand Prix de Monaco ayant nécessité une importante gestion de son train de pneus mediums chaussé au 11e passage, lors de l'intervention de la voiture de sécurité.
La pluie attendue pour le Grand Prix de Monaco n'est finalement jamais arrivée. Cette fois, même, c'est l'humidité des yeux des membres du paddock et des fans qui est montée vers le ciel au cours d'hommages – tantôt sobres, tantôt joyeux et complices –, à l'adresse de Niki Lauda, héros de la F1 disparu avant le week-end de Grand Prix, et à qui l'ensemble de la communauté a fait ses adieux émus à riche renfort de casquettes rouges.
Après avoir notamment célébré la légende de la discipline lors de la parade des pilotes en portant les fameuses casquettes et observé une minute de silence en cercle autour du casque du triple Champion du monde, les 20 pilotes de la grille se sont lancés à l'assaut de la course la plus prestigieuse de la saison, que l'Autrichien avait remportée en deux occasions, en 1975 et 1976. Comme Sebastian Vettel, Lewis Hamilton, qui a dit devoir ses quatre titres mondiaux acquis avec Mercedes à l'appel que lui avait donné Lauda pour rejoindre l'armada allemande, a choisi de courir avec un casque rouge spécial.
Un départ propre
Au départ (voir la vidéo), donné avec 90% de chances de pluie pendant la course, Hamilton s'élance à la perfection tandis que Bottas couvre Verstappen, Vettel et Ricciardo. L'épingle voit se produire un petit contact sans conséquences entre Räikkönen, qui célèbre son 300e GP, et Stroll. Le premier tour se déroule ainsi sans accroc : les Mercedes disposent déjà de plus d'une seconde d'avance sur Verstappen, lui-même détaché d'un écart similaire sur Vettel.
Premier de la "seconde division", Ricciardo, sur sa Renault, est déjà relégué à 15"0 de la tête et 11''00 de Vettel, quatrième, au terme du cinquième passage. L'Australien est la locomotive des wagons Magnussen, Gasly, Sainz, Kvyat et Albon dans la seconde moitié du top 10.
Leclerc sème la panique !
À l'attaque après avoir coupé la corde au premier virage comme Giovinazzi, Leclerc passe de la 15e à la 13e position en deux boucles mais se retrouve vite englué dans le trafic incarné par Grosjean et Hülkenberg. Le pilote Ferrari ose un beau dépassement à la Rascasse sur Grosjean au virage 7 (voir la vidéo).
Désireux de reproduire la manœuvre sur Hülkenberg au même endroit, Leclerc la manque et touche le rail avec le train arrière droit. Victime d'une crevaison, le Monégasque ramène sa Ferrari aux stands au ralenti après avoir disséminé des éléments de pneu et de fond plat sur le tracé avant de reprendre la piste, et provoque l'intervention de la voiture de sécurité au 11e tour.
La ruée dans les stands est lancée ! Hamilton et Bottas réalisent un double arrêt chez Mercedes. Le Finlandais voit la Red Bull de Verstappen relâchée contre lui et ressortir devant après un contact dans la pitlane encombrée de toutes parts. Le Finlandais est contraint de venir vérifier l'état de son auto dans les stands dans le tour suivant et de passer aux pneus durs avec lesquels il se trouve désormais en mesure de finir la course à condition que la pluie ne s'en mêle pas. Malgré cela, le Finlandais est tout de même quatrième, devant Gasly, qui n'a pas observé d'arrêt, et derrière Verstappen et Vettel.
Leclerc premier abandon
Le peloton est relâché par la voiture de sécurité à la fin du 14e passage. Hamilton conserve les commandes, et s'isole rapidement de la Red Bull sur laquelle pèse le risque d'une pénalité. Bon dernier, Leclerc reçoit des informations radio sur l'état de son fond plat arrière, littéralement de travers, mais permettant tout de même selon le muret des stands de "pousser".
Le Monégasque se retrouve dans un embarrassant bouchon à la Rascasse causé par un contact provoqué par Giovinazzi contre Russell, qui impose aussi à Hülkenberg et Kubica de s'arrêter net en pleine piste. Le cauchemar du #16 se poursuit avec un nouvel arrêt au 17e tour. "Peut-être faudrait-il abandonner", suggère-t-il à la radio. "La voiture est vraiment difficile à piloter". Décision est prise de le faire deux kilomètres plus tard.
Hamilton volontairement au ralenti
Axant ses réglages de débit de carburant sur "pauvre" et son ERS sur medium, à l'exception des passages dans le tunnel, Hamilton, chaussé des pneus mediums contrairement à ses poursuivants (tous chaussés des pneus durs), adopte clairement un train de sénateur pour faire durer ses enveloppes pneumatiques, au grand dam de Bottas (durs), qui dispose de bonnes sensations derrière Verstappen – pénalisé de 5''0 pour l'épisode des stands – et Vettel.
La tâche du Britannique n'est pas évidente : il reste 54 tours à parcourir avec les mediums chaussés au 12e tour et son jeu consiste à devoir ralentir le train. Verstappen, au contraire, rêve de pouvoir dépasser la Mercedes pour se détacher en tête et annuler le déficit de sa pénalité. Avec l'autre Red Bull, Gasly choisit de s'arrêter pour chausser les mediums au 28e passage et ressort neuvième.
L'œil sur la météo, les retardataires et la stratégie pneumatique
C'est peu avant le 30e tour que le premier message radio faisant état de la présence de gouttes de pluie dans l'atmosphère est entendu, depuis la McLaren de Sainz, temporaire cinquième avant son arrêt. Cependant, le ciel ne décharge pas de réelles précipitations et l'humidité de la piste ne demeure qu'une menace.
Verstappen passe les dix boucles du 30e au 40e passage calé dans l'aileron arrière de Hamilton dans l'espoir d'une erreur du leader, tandis que Vettel, discret spectateur en troisième position, se ménage 1''5 d'espace. À la porte des points, les explications entre Räikkönen et Stroll du début de course se poursuivent, avec un second contact sans conséquences au Loews.
Les inquiétudes de Hamilton
Alors que Hamilton arrive sur un Kubica retardataire, le #44 s'enquiert de la durabilité de ses pneus mediums. La réponse radio est rassurante : "Nous sommes confiants. Grosjean ne n'est pas arrêté et a les mêmes softs depuis 42 tours ; il tourne dans les mêmes temps". Au 50e passage, alors que le pilote Haas s'arrête finalement, Verstappen est toujours à moins d'une seconde de la tête et reçoit l'ordre de prendre soin de la température de ses freins.
"Le pneu avant gauche est mort", s'inquiète de nouveau Hamilton. "On ne s'arrête pas maintenant", lui rétorque le muret des stands. "Je ne peux pas garder l'auto comme ça !" se plaint le Britannique, se sentant incapable de continuer à rouler de manière défensive pendant encore 20 tours. "Je ne comprends pas ce qui vous est passé par la tête à me mettre ces pneus", poursuit-il, frustré.
Verstappen tente de faire pression
Verstappen, second, sait que sa pénalité le ferait passer derrière Vettel et Bottas au drapeau à damier s'il ne passait pas Hamilton. Il lui faut maintenir la pression sur le Britannique, qui pilote de manière cérébrale et reçoit des messages de motivation de son team à la radio. Cinquième, son équipier Gasly peut s'offrir un arrêt "gratuit" aux stands pour chausser les pneus tendres au 61e passage et s'attaquer à l'octroi du point du meilleur tour en course.
Le menu des huit tours suivants demeure le même : Hamilton en contrôle du rythme et des pneus, Verstappen omniprésent dans ses rétroviseurs, Vettel propre et discret en attente de la seconde place sur tapis vert, et Bottas s'assurant de rester lui aussi dans les cinq secondes de Verstappen, qui se fait une chaleur en coupant la chicane de la Piscine dans le 71e tour. Un contact intervient entre les deux hommes sur un freinage tardif du Hollandais dans le 76e tour, au freinage de la chicane du tunnel, sans autre conséquence que de permettre à Hamilton de gagner un peu d'air pour la seconde fois et de lancer une nouvelle investigation des commissaires sur Verstappen.
Pour la première fois depuis le début de cette saison 2019, Mercedes ne conclut pas le Grand Prix auréolé d'un doublé, mais la victoire est une nouvelle fois revenue dans l'escarcelle du team, qui maintient son taux de succès à 100%. Le seul abandon à déplorer sur cette édition du GP demeure celui de Charles Leclerc.
Grand Prix de Monaco
P. | Pilote | Constructeur | Tours | Temps | Points | |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | Lewis Hamilton | Mercedes | 78 | - | 25 | |
2 | Sebastian Vettel | Ferrari | 78 | 2.602 | 18 | |
3 | Valtteri Bottas | Mercedes | 78 | 3.162 | 15 | |
4 | Max Verstappen | Red Bull | 78 | 5.537 | 12 | |
5 | Pierre Gasly | Red Bull | 78 | 9.946 | 11 | |
6 | Carlos Sainz Jr. | McLaren | 78 | 53.454 | 8 | |
7 | Daniil Kvyat | Toro Rosso | 78 | 54.574 | 6 | |
8 | Alexander Albon | Toro Rosso | 78 | 55.200 | 4 | |
9 | Daniel Ricciardo | Renault | 78 | 1'00.894 | 2 | |
10 | Romain Grosjean | Haas | 78 | 1'01.034 | 1 | |
11 | Lando Norris | McLaren | 78 | 1'06.801 | ||
12 | Kevin Magnussen | Haas | 77 | 1 lap | ||
13 | Sergio Pérez | Racing Point | 77 | 1 lap | ||
14 | Nico Hülkenberg | Renault | 77 | 1 lap | ||
15 | George Russell | Williams | 77 | 1 lap | ||
16 | Lance Stroll | Racing Point | 77 | 1 lap | ||
17 | Kimi Räikkönen | Alfa Romeo | 77 | 1 lap | ||
18 | Robert Kubica | Williams | 77 | 1 lap | ||
19 | Antonio Giovinazzi | Alfa Romeo | 76 | 2 laps | ||
Charles Leclerc | Ferrari | 16 | ||||
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