Herbert aurait remis Gasly chez Red Bull dès la mi-2020
Johnny Herbert peine à comprendre pourquoi Red Bull n'a pas procédé dès l'an dernier à un nouvel échange entre Pierre Gasly et Alexander Albon, compte tenu des difficultés de l'Anglo-Thaïlandais et de la forme olympique du tricolore.

À la mi-saison 2019, un Pierre Gasly outrageusement dominé par son coéquipier Max Verstappen était remplacé chez Red Bull Racing par Alexander Albon, auteur de débuts en Formule 1 plutôt prometteurs avec la Scuderia Toro Rosso. Un an plus tard, la situation s'était inversée : Albon peinait à sortir la tête de l'eau chez Red Bull, tandis que du côté d'AlphaTauri, Gasly était en grande forme avec de nombreuses performances de premier choix, dont sa victoire au Grand Prix d'Italie. Red Bull a toutefois persévéré avec Albon jusqu'au terme de la campagne 2020, avant de reléguer l'Anglo-Thaïlandais au poste de réserviste… pour recruter un pilote extérieur à sa filière pour la première fois depuis les années 2000, à savoir Sergio Pérez.
Auteur de trois victoires lors de 161 départs en Grand Prix de 1989 à 2000 et désormais consultant pour Sky Sports F1, Johnny Herbert voit la pression comme le principal facteur ayant mis Pierre Gasly en difficulté chez Red Bull ; le Français avait 23 ans et à peine une saison d'expérience en F1 lorsqu'il a couru pour l'écurie anglo-autrichienne.
"Je pense que tout ce qui s'est passé quand il est arrivé là-bas… La situation était probablement trop intense pour lui, malheureusement", déplore Herbert, interrogé par Motorsport.com sur la dynamique des pilotes dans la filière Red Bull. "Il n'est pas parvenu à gérer toutes les pressions existantes. Beaucoup de gens oublient probablement que quand on est dans une petite équipe, c'est largement différent d'une grande. C'est très sympa, 'oh, c'était un bon week-end de course, j'ai devancé une des Ferrari', disons, si c'est l'AlphaTauri. Et c'est un très bon week-end. 'Bien joué'. Mais bien sûr, quand c'est l'une des grandes équipes, c'est plutôt 'putain, on s'est encore fait battre par Ferrari', ou 'on s'est encore fait battre par Mercedes', 'il faut élever notre niveau de jeu', et tout le reste. La pression est donc largement plus élevée, et ça n'a pas fonctionné pour lui."
Alexander Albon n'a toutefois pas eu beaucoup plus de réussite en remplaçant Gasly. S'il a conclu huit de ses neuf courses avec Red Bull dans le top 6 en 2019, perdant le podium au Brésil en étant accroché par Lewis Hamilton, la saison 2020 a été bien plus compliquée, et il a marqué moins de la moitié des points de son coéquipier Max Verstappen (105-214), encaissant un 17-0 sans appel en qualifications. D'après Herbert, il aurait été mieux pour lui de retourner chez AlphaTauri en cours d'année.
"J'appréciais Alex, je suis ami avec Alex depuis très longtemps, plus ou moins depuis sa naissance, avec la famille", souligne Herbert. "Et ça n'a pas vraiment fonctionné pour lui. Mais comme je l'ai dit, Helmut [Marko, conseiller sportif de Red Bull] lui est resté fidèle, et ils ont tout essayé pour que ça se concrétise. Ça n'a pas été le cas."

"Je me rappelle, je crois que c'était à Monza, j'ai dit qu'il était temps de mettre Pierre dans la voiture. Il était en grande forme. 'Mettez-le dans la voiture, donnez-lui sa chance, voyez ce qui se passe'. Mais bien sûr, ils avaient leur plan avec Sergio. C'est pourquoi ça ne s'est pas fait. Et pour Alex, je pense que ça aurait été mieux – ce que je dis paraît horrible – de faire cet échange, de le remettre dans l'AlphaTauri et de voir s'il pouvait plus ou moins retrouver un meilleur état d'esprit."
Que Red Bull ait déjà prévu de recruter Pérez à ce stade, cela peut paraître exagéré, le Mexicain n'ayant officiellement perdu son baquet chez Racing Point/Aston Martin que le 10 septembre. Quoi qu'il en soit, Gasly n'a jamais été pris en considération pour remplacer Albon, et il est désormais confronté chez AlphaTauri au prometteur Yuki Tsunoda.
"Il faut que Pierre batte Tsunoda à chaque fois, et une fois que l'on bat son coéquipier, tout le monde le remarque chez Red Bull et dit 'ah, oui, il a progressé'", estime Herbert. "Il a remporté cette victoire à Monza, certes avec un peu de chance, mais peu importe : il a quand même su très bien gérer la pression d'avoir tout le monde derrière lui."
"J'aime ce que fait Pierre en piste, c'est un bon petit pilote, il a un bon petit cerveau également, ce que je trouve très, très important quand on est dans une grande équipe, car il faut savoir gérer toutes ces sortes de pression auxquelles on est confronté, ce dont il est désormais capable, je pense."
Propos recueillis par Oleg Karpov
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