Il y a 30 ans, des débuts en F1 signés Michael Schumacher

Le magnifique circuit de Spa-Francorchamps a été le théâtre de plusieurs exploits, et celui des débuts de Michael Schumacher en Formule 1 en 1991 résonne encore dans les Ardennes. C'était il y a 30 ans jour pour jour.

Michael Schumacher, Jordan

Michael Schumacher, Jordan

Rainer W. Schlegelmilch

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Après avoir brillé en Formule Ford 1600, le jeune Michael Schumacher est remarqué par un riche homme d’affaires, Willy Weber, qui possède aussi une écurie inscrite en Championnat d’Allemagne de Formule 3, WTS Motorsport. Après lui avoir fait essayer une de ses monoplaces, Weber sait qu'il tient une perle rare et accepte de financer la carrière de son protégé en échange d’un pourcentage sur ses revenus.

Un proto monstrueux

Quelques mois plus tard, Jochen Neerpasch, directeur de la compétition chez Mercedes, crée un Junior Team pour préparer les jeunes pilotes à l’Endurance et, surtout, à un éventuel programme en Formule 1. En 1990, Schumacher court donc en Formule 3 ainsi qu’en Groupe C au volant d’un gros proto Sauber-Mercedes C11 à moteur V8 cinq litres turbo de 730 chevaux, auprès d’un coéquipier très expérimenté, Jochen Mass.

Un an plus tard, il se concentre sur les courses d’Endurance. Après avoir disputé les 24 Heures du Mans, Schumacher participe à une course de Formule 3000 à Sugo, au Japon. Il termine second et son manager reçoit des offres des écuries Footwork et Tyrrell en Formule 1. Qu’il décline poliment.

La véritable chance s’offre à Weber le 15 août 1991, quand il apprend que Bertrand Gachot, pilote de la toute jeune écurie de F1 Jordan, vient d’être condamné à 18 mois de prison ferme pour avoir vaporisé du poivre de Cayenne au visage d’un conducteur de taxi londonien après une altercation. Ce spray est illégal au Royaume-Uni, Gachot se retrouve derrière les barreaux et Eddie Jordan à la recherche d’un pilote pour le Grand Prix de Belgique organisé sur le redoutable circuit de Spa-Francorchamps.

L’homme de la situation

Weber téléphone à Eddie Jordan et lui annonce qu’il a l’homme qu’il lui faut pour piloter sa monoplace. Jordan demande de qui il s’agit et Weber lui annonce fièrement le nom de Michael Schumacher. "Connais pas…", répond platement Jordan, qui demande s’il a déjà piloté sur le tracé de Spa. "Une centaine de fois", de mentir Weber, qui l’a avoué plus tard.

Jordan exige quand même une belle somme d’argent pour que le jeune Schumacher s’installe dans le baquet de sa monoplace verte. Mercedes accepte de financer l’opération, mais ne désire pas s’afficher. L’espace publicitaire réservé est donc cédé à des sponsors de Schumacher, Dekra et Tic Tac.

La semaine précédant la course, l’Allemand de 22 ans découvre la F1 lors d’un galop d’essais sur le circuit de Silverstone, à un jet de pierre des ateliers Jordan. Schumacher ne perd pas de temps à trouver les limites de sa nouvelle monture, à tel point que Trevor Foster, le team manager, le fait s'arrêter pour le sermonner. "Michael, calme-toi, ralentis, c’est la voiture que tu vas piloter ce week-end, alors ne l’endommage pas !". Mais l'Allemand va vite, très vite, et négocie plusieurs virages à fond absolu, comme si cela était tout à fait normal pour lui.

Un mot qui change tout

Le jeudi matin, il découvre le toboggan de Spa en effectuant deux tours du circuit sur un vélo pliable. Cela semble lui suffire. Néanmoins, Jordan exige de Schumacher qu'il signe un contrat de trois ans avant les premiers essais libres. Ce dernier rétorque ne vouloir signer de contrat qu’après le Grand Prix. Les deux s’entendent donc sur la rédaction d’une lettre d’intention. Neerpasch demande à Schumacher de lui faxer le document, et quelques heures plus tard, Neerpasch retourne la lettre d’intention à Schumacher, où les mots "le contrat sera signé" ont été remplacés par "un contrat sera signé", ce qui ne spécifie plus expressément le contrat rédigé par Eddie Jordan, mais peut-être un autre.

Le vendredi matin, en essais libres, Schumacher est à peine une demi-seconde plus lent que son coéquipier, Andrea de Cesaris. Durant les qualifications de l’après-midi, il lui colle rien de moins qu’une seconde au tour ! Le samedi matin, l’écart entre les deux grimpe alors à deux secondes et demie ! Schumacher qualifie sa Jordan-Ford au septième rang, un exploit.

La course de Schumacher ne dure toutefois que 300 mètres. Au départ, sa Jordan bondit vers l’avant et il dispute des places au freinage de l’épingle de la Source. Mais quelques mètres plus loin, l’embrayage lâche et la Jordan s’immobilise.

En route chez Benetton

Quelques jours plus tard, Schumacher effectue une autre séance d’essais avec Jordan afin de préparer le Grand Prix d’Italie. C’est alors que les choses se corsent sérieusement pour Eddie Jordan. L’Allemand ne se présente pas comme prévu pour signer son contrat et, pire, Eddie apprend des avocats de Mercedes que son document n’a plus aucune valeur. Pendant ce temps, Tom Walkinshaw et Flavio Briatore négocient avec Neerpasch pour mettre le prodige sous contrat chez Benetton.

Schumacher a donc disputé le Grand Prix d’Italie à Monza aux commandes d’une Benetton-Ford et a (encore une fois) totalement éclipsé son coéquipier, le triple Champion du monde, Nelson Piquet. La légende Michel Schumacher était en marche.

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