Pourquoi la fin du "mini-DRS" n'est pas un coup dur pour McLaren
Le "mini-DRS" de McLaren n'est plus, mais l'impact sur la lutte pour le titre sera minime.
La décision de McLaren de modifier le design de son aileron arrière afin de faire disparaître son concept de "mini-DRS" a été un sujet de discussion majeur lors du Grand Prix de Formule 1 de Singapour.
Alors que la lutte pour les titres entre l'écurie de Woking, Red Bull et Ferrari s'intensifie et que peu de choses les séparent, toute modification apportée au profil de performance de chacune de ces écuries peut avoir un impact important sur le résultat final.
S'il semble que les rivaux de McLaren aient remporté une première victoire en forçant la main de la FIA pour qu'elle s'implique dans l'affaire de l'aileron arrière, la réalité est que cela ne changera pas grand-chose à la dernière phase de la saison.
La configuration à faible traînée aéro
Ce qu'il faut bien comprendre à propos de la polémique sur l'aileron arrière de McLaren, c'est qu'il ne s'agit pas d'un concept qui était présent sur la voiture dès le début de la saison, ni même d'un concept qui devait être utilisé à chaque course.
Le "mini-DRS" est une idée qui ne semble avoir été introduite qu'au Grand Prix de Belgique, avant la pause estivale, et qui était prévue pour être utilisée uniquement sur les circuits de faible appui/traînée. Il a été spécifiquement intégré à ce que l'on appelle l'aileron à faible traînée, et non aux ailerons présentant d'autres niveaux de charge aérodynamique.
Lando Norris lors du GP d'Azerbaïdjan.
Photo de: Simon Galloway / Motorsport Images
Au Grand Prix de Singapour, par exemple, McLaren utilise son aileron à fort appui, qui ne reprend pas le concept de mini-DRS. L'intervention de la FIA n'aura donc aucun impact sur les performances de la voiture sur le circuit de Marina Bay.
Dans la documentation officielle fournie à Spa concernant le choix de l'aileron, qui sera plus tard utilisé également à Bakou, McLaren avait indiqué ce qui suit : "En prévision des circuits à forte isochronie, un aileron arrière moins chargé est introduit lors de cette épreuve, dans le but de réduire efficacement la traînée."
Cet aileron a été utilisé en Belgique, en Italie et en Azerbaïdjan, l'examen des images embarquées de chacune de ces courses montrant la même déformation de l'élément supérieur dont beaucoup n'ont été alertés que le week-end dernier.
La mauvaise nouvelle pour les rivaux de McLaren, qui espèrent que la perte de l'avantage du "mini-DRS" aura un impact significatif sur la quête du titre, c'est que l'aileron n'était susceptible d'être utilisé que sur sur une seule autre piste cette année : Las Vegas. Les longues lignes droites de ce tracé exigent un retour à une configuration à faible traînée.
Le reste de la saison peut être divisé en niveaux d'appui moyen (Austin, Brésil, Qatar et Abu Dhabi) ou fort (Singapour et Mexique). Cela signifie que, quel que soit le bénéfice apporté par le "mini-DRS", il ne manquera à McLaren que lors d'une seule des sept courses restantes.
Oscar Piastri lors du Grand Prix d'Italie.
Photo de: Sam Bagnall / Motorsport Images
La maximisation des bénéfices
Si ses adversaires avaient pris conscience du problème de l'aileron de McLaren en Belgique et poussé la FIA à y regarder de plus près pendant les vacances d'été, cela aurait eu un impact sur Monza et Bakou, ce qui aurait pu changer l'issue de deux courses.
C'est une situation dont Ferrari a bien conscience, le directeur de l'équipe de Maranello, Frédéric Vasseur, ayant déclaré qu'il était quelque peu agacé que le bénéfice du "mini-DRS" ait déjà été récolté par McLaren. "C'est un peu frustrant quand, si vous vous souvenez parfaitement de la situation à Monza, nous avions cinq voitures en deux centièmes de seconde [en 0"075 en fait, ndlr]. Vous pouvez passer de P1, P2 à P5 ou P6 pour deux centièmes de seconde. À Bakou, pendant dix tours d'affilée, nous étions côte à côte au virage 1. Vous pouvez imaginer que nous ressentons un peu de frustration."
Du point de vue de McLaren, il y aura probablement un peu de contrariété à ce que son astuce ait été dévoilée, mais l'écurie aura également le sentiment d'avoir réussi à en profiter pleinement et d'avoir obtenu de bons résultats sur des circuits à faible traînée où elle éprouvait tant de difficultés au cours des années précédentes.
S'adressant à Sky Sports F1, le PDG de McLaren, Zak Brown, a déclaré : "Ces ingénieurs de Formule 1 sont très intelligents, ils ont assurément créé des voitures assez impressionnantes au cours de la dernière décennie, et cette voiture a passé le test. C'est donc une bonne chose que notre équipe soit parvenue à créer quelque chose de très performant."
"Je crois que c'est bien pour le championnat. Nous sommes aux avant-postes et il va y avoir des choses qui vont clairement bien fonctionner sur notre voiture et tous les autres vont essayer, simultanément, de passer à la vitesse supérieure et de nous ralentir. Bienvenue en Formule 1."
Zak Brown, le PDG de McLaren Racing.
Photo de: Steven Tee / Motorsport Images
L'analyse FIA
Ce qui sera intéressant désormais, c'est de savoir si McLaren estime que l'attention portée à son aileron arrière est injuste ou non.
Alors que le constructeur est sous le feu des projecteurs depuis Bakou pour le comportement de son aileron arrière, des sources ont indiqué qu'il gardait également un œil attentif sur les concepts de ses concurrents et qu'il pensait que certains d'entre eux pourraient également avoir franchi les limites de la réglementation.
Des sources ont indiqué qu'au moins deux autres équipes pourraient employer des techniques astucieuses d'aéroélasticité au niveau de l'aileron arrière, impliquant soit l'espace entre les flaps, soit le mouvement de l'ensemble de la structure.
Il est d'ailleurs intéressant de noter que dans sa communication, McLaren a fait référence à son espoir de voir la FIA jeter un coup d'œil ailleurs dans la voie des stands. "Nous nous attendons également à ce que la FIA ait des discussions similaires avec d'autres équipes en ce qui concerne la conformité de leurs ailerons arrière."
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