Steiner : La F1 "doit se décider" sur la question des pneus

Günther Steiner estime que la Formule 1 doit "se décider" sur ce qu'elle veut des pneus produits par Pirelli, alors que la question du manque de dépassements se fait de plus en plus prégnante.

Des pneus Pirelli usés

Alors que Pirelli était arrivé en Formule 1, en 2011, avec un cahier des charges très particulier qui avait longtemps mis au centre du spectacle la forte dégradation pneumatique, la tendance ces dernières saisons a été à un durcissement des gommes afin de les rendre plus durables et de permettre aux pilotes de pouvoir véritablement s'appuyer dessus pour produire un effort long.

Moins d'adhérence immédiate, mais plus de longévité et pas de chute soudaine des performances, voilà donc l'orientation choisie. Et si les pneus sont actuellement bien moins au centre des discussions qu'à une époque, la résurgence de la question du manque de spectacle et de dépassements en ce début de saison interroge sur les solutions possibles à court, moyen et long terme.

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En effet, le choix de gommes plus résistantes a progressivement tendance à figer l'aspect stratégique sans permettre aux pilotes et écuries de véritablement se démarquer en jouant sur d'autres forces. Exemple paroxystique d'une tenue pneumatique que d'aucuns jugent excessive, à Bakou, Nico Hülkenberg et Esteban Ocon, partis des stands, ont quasiment fait l'intégralité de la course en pneus durs et ne se sont arrêtés dans les ultimes tours que parce que le règlement les y obligeait.

Pour Günther Steiner, il est nécessaire de s'interroger sur la philosophie pneumatique même s'il reconnaît que les différentes options possibles ont déjà été explorées et donné lieu à des levées de boucliers : "Je pense que nous devons nous pencher sur les pneus", a-t-il déclaré durant le week-end de Miami lorsque Motorsport.com l'a interrogé sur le problème des dépassements en F1.

"Nous nous plaignons toujours quand il y a une chute [soudaine] des performances. Nous nous plaignons toujours quand il n'y en a pas. Nous devons nous décider sur ce que nous voulons parce que je crois que Pirelli a fait les deux et aujourd'hui nous disons que c'est trop, donc ce sera toujours compliqué."

"Mais je pense aussi qu'il ne faut pas tirer de conclusions hâtives après la course [de Bakou]. Nous avons connu de bonnes courses cette année avec des dépassements, donc nous devrions les examiner et essayer de les reproduire, et ne pas être trop amers après ce qui s'est passé [en Azerbaïdjan]."

"Il est évident que nous nous attendions tous à des drapeaux rouges, à des voitures de sécurité et que rien de tout cela ne s'est produit. Mais je suis certain que si quelque chose doit être fait, nous le ferons pour faciliter les choses." Il prévient toutefois : "Il ne sera jamais facile de dépasser."

Des pneus dans des couvertures chauffantes.

Des pneus dans des couvertures chauffantes.

À Miami, la course a été un peu plus animée sur ce front et les différences stratégiques ont joué un plus grand rôle pour permettre des luttes en piste. Toutefois, ça n'a pas totalement effacé le constat que les dépassements étaient particulièrement difficiles, et notamment pour les pilotes qui se trouvaient pris dans des "trains DRS" où la faible différence de rythme entre les voitures a eu tendance à figer la hiérarchie.

Steiner pense que la diminution du nombre de dépassements pourrait être une conséquence des nouvelles règles, mais il souligne qu'un championnat axé sur l'aérodynamisme comme la F1 ne produira jamais le même niveau de dépassements que d'autres disciplines. "Ce sera toujours difficile avec des monoplaces dotées de grands ailerons ; les dépassements seront toujours un problème", a-t-il ajouté.

"Parfois, c'est mieux. Je pense que l'année dernière, c'était mieux que cette année. Nous ne nous sommes pas rendu service en raccourcissant la zone DRS à Bakou, mais ce sera toujours difficile. Je crois que c'est comme ça, vous n'aurez jamais une Formule 1 où les dépassements se feront avec un delta de deux dixièmes au tour, il faut toujours qu'il y en ait plus."

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Avec Filip Cleeren et Jonathan Noble

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