Derrière Zarco et Bezzecchi, un bilan plutôt mitigé pour Ducati

Si Ducati a pu compter sur Johann Zarco et Marco Bezzecchi pour porter ses couleurs aux avant-postes à Phillip Island, le reste des pilotes a connu une première journée plus timide.

Jack Miller, Ducati Team

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

En regardant le haut de la feuille des temps de chacune des deux premières séances du GP d'Australie, Ducati a de quoi sourire. Que ce soit en EL1 ou en EL2, ce sont à chaque fois deux pilotes de la marque qui ont conclu en tête. Mais hormis ces deux performances, celles des six autres a été plus compliquées et, même si beaucoup de positif ressort pour le reste du week-end, du travail reste encore à accomplir dans le clan de Borgo Panigale.

En effet, Johann Zarco et Marco Bezzecchi font un peu figure d'exception. Le Français a largement dominé la journée en terminant en tête des deux sessions d'essais, tandis que Bezzecchi a finalement remplacé Jack Miller au second rang aux temps combinés. Le rookie, en quête de son titre à Phillip Island, n'avait jamais roulé en MotoGP sur ce tracé et n'a pas subi les mêmes difficultés liées au vent que ses coéquipiers, même si celui-ci l'a également handicapé.

"Je me sens plutôt bien partout mais c'est difficile avec le vent, c'est avec ça que j'ai un peu de mal. J'espère qu'il y en aura un peu moins demain. Je dois aussi encore ajuster un peu l'électronique parce que la gestion des pneus est très importante ici", a-t-il déclaré au site officiel. "Aujourd'hui j'ai peut-être été trop agressif avec le pneu arrière mais maintenant je peux étudier un peu les données et voir où je me trouve. C'est difficile mais au final j'essaye de comprendre la direction du vent et de voir comment la moto réagit aux mouvements, tout en n'étant pas trop crispé sur la moto car elle devient très nerveuse avec le vent."

Le manque d'expérience de la piste australienne en catégorie reine, qui concerne cinq des huit pilotes Ducati, ne peut donc pas justifier les difficultés rencontrées en ce premier jour au vu de la performance de Bezzecchi, et d'autant plus que l'expérimenté Jack Miller a eu plus de mal dans l'après-midi, passant de la deuxième place matinale à la 13e.

"Ça a bien débuté ce matin, la moto fonctionnait plutôt bien. On a été deuxième en EL1. Malheureusement en EL2, le vent s'est levé et avec mes réglages, je n'étais pas à l'aise avec l'avant, je me sentais vraiment beaucoup sur l'arrière et on a essayé de renforcer l'amortisseur arrière pour progresser mais je pense qu'on va devoir regarder ailleurs", a-t-il expliqué.

"C'est une association entre le vent et le fonctionnement de la moto. La moto était vraiment sur l'arrière, ça faisait remonter l'avant et associé au vent dans les virages rapides, [le comportement] était flottant. Je n'ai pas réussi à être vraiment à l'aise ou à vraiment solliciter l'avant comme je l'aime dans ces virages rapides."

Malgré son manque d'expérience de la piste, Marco Bezzecchi a impressionné.

Malgré son manque d'expérience de la piste, Marco Bezzecchi a impressionné.

Le vent est ce qui a particulièrement gêné Pecco Bagnaia, qui est parvenu à décrocher la huitième position sans pour autant être en mesure d'évoluer réellement devant. "Au vu d'hier, il s'est passé exactement ce à quoi je m'attendais car je savais que le vent pouvait être un problème. Mais je pense que comme lors d'autres situations où on a eu du mal durant l'année, on a fait du très bon travail", a-t-il néanmoins souligné.

Malgré un bilan plutôt mitigé chez les Rouges, l'optimisme est en effet de mise avec de larges marges de progrès constatées chez tous les pilotes. "On a des idées sur ce que l'on doit changer pour demain mais ça peut arriver à Phillip Island. Il y a des fois il faut des réglages totalement différents des autres pistes parce qu'il y a moins de freinages où on entre [en courbe] sur les freins. Je me sens bien. Je n'ai pas de problèmes avec ce que la moto permet, j'ai un bon plan pour demain donc j'espère que la météo restera suffisamment bonne pour essayer de faire un nouveau time attack", a assuré Miller.

Bastianini et Marini en manque d’adhérence

Il en va de même pour Enea Bastianini et Luca Marini, pour qui cette première fois en MotoGP sur le tracé australien s'est révélée un peu difficile, avec néanmoins une progression qui les laisse espérer une nette amélioration demain. Le pilote Gresini a particulièrement souffert avec l'arrière de sa Desmosedici et a besoin, à ses yeux, de gagner encore deux ou trois dixièmes pour faire mieux que sa neuvième place.

"Parfois, c'est en entrée [de courbe] mais j'ai des vibrations. Le problème est que je n'ai pas beaucoup d'adhérence à l'accélération. Avec un tendre neuf, ça va, mais quand on prend le medium, mes sensations ne sont pas très bonnes. C'est très bizarre. J'ai besoin de plus d'adhérence mais aussi que la moto gagne en stabilité pour demain […] Mais je suis content de ma journée", a-t-il expliqué.

S'il a lui aussi eu du mal avec l'adhérence arrière, Marini a pour sa part particulièrement subi un manque de sensations avec l'avant, l'obligeant à modifier son pilotage dans certains virages. Toujours très minutieux, le pilote VR46 est connu pour prendre son temps afin de tout analyser et il avait déjà prévu un vendredi compliqué, qui s'est finalement conclu au 20e rang. "Sur cette piste il faut rouler, faire des tours, comprendre le feeling de la vitesse, le vent, la température du pneu. Pour moi il faut de l'expérience sur cette piste", a-t-il prévenu la veille. Et effectivement, au terme de ce premier jour, le bilan était sans appel : "C'est l'une des journées les plus dures de la saison", a-t-il lâché.

"Le problème le plus important venait du feeling avec l'avant car mes réglages de base sont faits pour de gros freinages et des tracés comme Motegi ou la Thaïlande. Ici c'est une piste complètement différente et opposée, on ne freine jamais."

"À la fin des EL2, lors du dernier run, on a effectué beaucoup de changements sur la moto. Lors de ma dernière sortie ça a été, mon feeling n'était pas si mauvais et on a bien terminé la journée. J'espère que la météo pourra être meilleure demain car c'est plus facile et plus sûr pour tout le monde. […] Je suis assez positif pour demain, on verra ce qu'il se passera."

Avec Vincent Lalanne-Sicaud

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