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MotoGP GP de Saint-Marin

Quartararo frustré de ne pas avoir pu rivaliser avec les leaders

Cinquième du Grand Prix de Saint-Marin, à cinq secondes du vainqueur, Fabio Quartararo a admis sa frustration après s'être senti dans l'incapacité de suivre le rythme de Pecco Bagnaia et de tenter le moindre dépassement.

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

Fabio Quartararo a rallié l'arrivée du Grand Prix de Saint-Marin à la cinquième place. Un résultat honorable si l'on considère le désavantage du Français sur la grille de départ, lui qui partait de la troisième ligne, mais qui ne peut le satisfaire au vu de la domination exercée par celui qui tend à devenir son principal rival, Pecco Bagnaia.

Resté huitième tout au long du premier tour, Quartararo est vite remonté avec les chutes de Jack Miller et Marco Bezzecchi. Il a ensuite gagné une place dans le sixième tour en repassant devant Aleix Espargaró qui avait eu l'avantage au départ, mais cela resterait l'unique dépassement possible pour le champion en titre.

"Il n'y avait pas de problème, c'est ça le truc", commente-t-il. "Si on regarde, j'ai eu le même rythme que pendant les essais. Quand j'étais derrière les Ducati, et même si je n'étais pas trop proche, j'ai vu que je ne freinais pas aussi tard que pendant les essais, mais pour le reste tout me semblait OK, je me sentais plutôt bien sur la moto. Ce qu'il y a, c'est que je ne suis pas mauvais, mais que ça n'est qu'une cinquième place."

Le pilote Yamaha a bouclé les 27 tours avec le sentiment d'avoir livré une bonne performance, régulier et dans le rythme qu'il avait affiché pendant les essais. Son meilleur temps en course est plus rapide que celui qu'il avait enregistré l'an dernier lors des deux épreuves sur place, à l'instar de ce qu'ont réalisé les deux hommes de tête. En revanche, ceux-ci ont affiché leur domination sur l'ensemble de la course, notamment en abaissant de plus de cinq secondes le record du temps total employé pour rallier l'arrivée.

Quartararo a senti qu'il ne pouvait pas suivre ce rythme, au risque de tomber. "Je pense que je fais déjà plutôt du très bon boulot. Je sens que je suis à la limite : j'imprime un très bon rythme, mais ça n'est pas suffisant. [Si j'avais fait] plus que ça, je pense que j'aurais fini par terre aujourd'hui, alors essayer de faire la différence d'une façon que je ne peux pas… On arrive vraiment à la limite de notre moto aujourd'hui."

"C'était la limite. J'étais plus qu'en colère, j'étais vraiment frustré, parce que je sais que je me donne à 100% et je n'ai pas pu me battre pour plus, alors il faut qu'on comprenne pourquoi. Mon rythme était très similaire à celui des essais. J'ai eu le sentiment d'avoir un rythme normal, mais dépasser ou adopter la même façon de piloter que les autres était tout simplement impossible."

A-t-il eu le sentiment que son résultat était impacté par sa position de départ ? "Oui, tout dépend de la position dont on part sur la grille et du fait que l'on puisse dépasser ou pas", estime-t-il. "J'ai vu qu'Aleix était en difficulté en termes de grip et j'ai pu essayer de le dépasser, mais sur les autres je n'ai même pas pu tenter quoi que ce soit. C'est quelque chose dont je suis assez frustré parce que je ne peux rien tenter et je ne prends pas autant de plaisir que normalement."

Dans ces conditions, son rapprochement sur Luca Marini en fin de course n'a pas vraiment de valeur aux yeux de Fabio Quartararo, car il juge qu'il n'aurait pas pu prendre l'avantage sur le pilote VR46 : "Je me rapprochais, mais j'étais à la limite. À un moment donné, j'ai tiré tout droit au virage 10, j'ai pu reprendre Marini mais j'avais le couteau sous la gorge. Même si j'avais été derrière lui, il n'aurait pas été possible d'essayer de le dépasser."

Encore un mauvais moment à passer en Aragón ?

Au championnat, la situation commence à devenir préoccupante. À six courses de la conclusion, le leader voit son avance réduite à 30 points : certes, ce ne sont que deux unités de moins qu'après l'Autriche et cela reste suffisant pour être assuré de conserver les commandes lors du prochain Grand Prix quoi qu'il arrive, mais le retour en force de Pecco Bagnaia n'échappe à personne.

Le pilote italien était jusqu'ici apparu trop inconstant, capable de superbes victoires comme de grosses bévues, et cela se ressentait dans son retard au championnat. Mais en ayant enchaîné quatre victoires, du jamais-vu pour un pilote Ducati, il a fait plus qu'afficher son potentiel, il a cette fois prouvé sa capacité à répondre présent dans toutes circonstances. Distancé de 91 points avant Assen, il l'est à présent de 30 points, ayant empoché le maximum de 100 unités en quatre courses contre 39 pour Quartararo.

Y a-t-il de quoi s'inquiéter ? "Je ne dirais pas que je suis inquiet, mais je ne suis pas non plus détendu", concède le Français. "Pour moi, j'ai fait une très bonne course aujourd'hui mais je ne suis que cinquième et à cinq secondes du premier, donc on n'est pas en super position. Je suis plus régulier que Pecco mais en vitesse on est très lents."

Il ne reste à présent qu'à se tourner vers les prochaines échéances, avec l'espoir qu'elles permettront d'interrompre cette hémorragie. "Aragón sera dur, évidemment", prévient Quartararo en vue du prochain Grand Prix. "Mais ensuite, [il y a] le Japon, la Malaisie et l'Australie ; on n'y est pas allés depuis pas mal de temps alors j'espère qu'on y aura une belle surprise."

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