Transformé et "libéré", Viñales sent la victoire proche

Maverick Viñales a entamé une profonde transformation mentale et physique depuis deux ans, afin d'acquérir la stabilité qui lui manquait et ainsi parvenir à retrouver la plus haute marche du podium au guidon de l'Aprilia.

Le troisième Maverick Vinales, Aprilia Racing Team

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Depuis son arrivée chez Aprilia, Maverick Viñales apparaît comme transformé. Souriant, décontracté et particulièrement calme, l'image d'un pilote Yamaha renfermé et agacé semble être un lointain souvenir. Même au Grand Prix de Thaïlande, alors qu'il a montré des signes d'énervement à plusieurs reprises sur sa machine et dans son box tout au long du week-end, il est finalement apparu détendu à l'heure de parler aux journalistes.

Souvent pointé du doigt pour un mental supposé fragile, l'Espagnol est en train de changer d'état d'esprit mais le processus a été long. Tout d'abord entamé il y a deux ans au moment du premier confinement lié à la pandémie mondiale, il s'est poursuivi par la naissance de son premier enfant qui a rebattu beaucoup de cartes et semble lui avoir apporté la stabilité psychologique qui lui manquait.

"C'était une période assez dure, mais une période durant laquelle on a aussi pu se recentrer sur soi et être plus détendus. On a une vie où on est toujours pressés. Les voyages, les hôtels, les bagages, les temps de vol chaque année... Et on n'a jamais de temps pour se détendre, s'arrêter et réfléchir. Pour moi ça a été l'un des bénéfices du COVID-19. J'ai pu penser à moi, à ce que je voulais, et honnêtement c'était fantastique. J'ai pu organiser ma vie et j'en tire encore des avantages aujourd'hui", a-t-il expliqué au podcast officiel du championnat.

"Bien sûr que le MotoGP est ma priorité, mais le fait d'avoir un enfant et une famille apporte un espace pour respirer. On est un peu en dehors de la moto et on essaye de déconnecter un peu à la maison. Au final ça me fait me sentir bien mieux, je me sens libéré et quand j'arrive à une autre course, mon niveau d'énergie est très élevé et je suis requinqué."

"Au Japon je voulais monter sur le podium et me battre en course. J'étais évidemment contrarié, c'est normal car quand on veut gagner ça énerve ; mais quand j'ai terminé j'ai appelé ma femme, j'ai parlé à Nina [sa fille ndlr], ça m'a un peu calmé et je me suis dit 'OK, maintenant il est temps de travailler pour la Thaïlande'. Ça me sert pour aller d'un circuit à un autre et c'est vraiment payant."

Maverick Viñales au GP de Thaïlande

Maverick Viñales au GP de Thaïlande

Plus apaisé, Viñales a néanmoins dû passer par un divorce houleux avec Yamaha pour commencer à pleinement se stabiliser. Arrivé chez Aprilia en cours de saison dernière, il s'est fait discret durant un an, acceptant sans broncher d'évoluer en fond de classement, avant de monter en puissance. Avec trois podiums décrochés en quatre courses cet été, il a touché du doigt la victoire et la vise désormais clairement avant la fin de la saison. "Mon objectif cette année est de gagner une course et être devant, en lutte pour la victoire", a-t-il affirmé.

Un changement physique tout autant nécessaire

Pour parvenir à s'imposer avec Aprilia, le pilote espagnol ne compte pas seulement sur sa stabilisation personnelle. Il a également apporté de grosses modifications à ses entraînements afin d'avoir la forme physique nécessaire au pilotage de la RS-GP.

"J'ai toujours senti que plus on pousse une moto, plus on est rapides. Mais il y a une limite physique donc je m'entraîne comme une bête. Vous avez pu voir qu'en deux mois j'ai [changé physiquement], j'ai besoin de force pour cette moto. Si je peux effectuer les changements de direction plus rapidement, si je peux être plus fort au freinage, ça fonctionnera mieux avec la moto", a-t-il expliqué en marge du GP d’Aragón. "J'ai pris beaucoup de muscle chez Aprilia. Quand je finis une course j'ai les bras gonflés."

Au-delà de son gain en masse musculaire, Viñales sait avoir atteint une première limite avec cette moto qu'il a appris à maîtriser, et qu'il lui faut désormais passer un nouveau cap pour jouer la victoire à la régulière. Une dernière étape loin d'être simple mais qui se joue dans les détails et une connaissance parfaite de la RS-GP. "Je travaille sur les précisions", a-t-il ajouté. "C'est difficile d'être précis à 100% car la moto bouge, elle est sauvage comme je le dis souvent. Je dois être plus fort pour être plus rapide. Je sens que, quand j'aurai la possibilité d'être plus précis, je serai bien plus rapide."

"Il faut encore que j'apprenne à mieux connaître la moto, la limite et surtout [la gestion de] la mi-course. Il y a des fois où, selon la stratégie et si l'on attaque beaucoup ou pas, certains problèmes apparaissent durant la course. Il faut mieux la comprendre. Plus qu'amener un moteur ou un châssis, pour moi il faut bien la comprendre et en tirer le maximum."

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"On veut gagner mais ça va venir. On n'est pas pressés, ça va venir. On en a été proches sur plusieurs pistes, comme à Misano ; au final, j'ai un peu baissé en rythme car j'étais un peu à la limite, mais ça va venir. On doit bien travailler. Le jour où je pourrai tout assembler du premier au dernier tour, c'est sûr que ça viendra."

Après deux Grands Prix plus compliqués au Japon et en Thaïlande, le pilote espagnol affiche sa confiance pour la fin de la saison et notamment pour le GP d'Australie qui se tiendra la semaine prochaine. Un tracé sur lequel il estime avoir toujours été rapide et qui lui offrira ainsi une possibilité de victoire si lui et son équipe parviennent à tout combiner, ce qui a manqué lors des derniers week-ends.

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