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Carlos Sainz décrit un accident à 28 g et assume son erreur

Contraint à l'abandon mardi, Carlos Sainz en a dit plus sur l'accident dont il a été victime dès le début de la neuvième étape du Dakar et sur la confusion qui a suivi au sujet de son évacuation vers l'hôpital.

#207 Team Audi Sport Audi : Carlos Sainz

Bien parti, le Dakar de Carlos Sainz s'est compliqué dès la troisième étape, avec une journée rocambolesque, puis il est allé de mal en pis. Un gros accident lors de la sixième journée de course a une première fois sérieusement endommagé son Audi, sans toutefois entacher sa volonté de rallier l'arrivée. Hors-jeu pour la victoire, l'Espagnol a encore laissé filer du temps le lendemain, cette fois pour venir en aide à son coéquipier Mattias Ekström, désormais le seul pilote du constructeur à pouvoir défier Toyota et Prodrive parmi les premières places du classement.

Sainz était encore dans le coup malgré tout, en témoigne cette victoire de la huitième étape qui ne lui a échappé qu'à cause d'une pénalité pour excès de vitesse dans un tronçon à 30 km/h, mais il n'en avait pas terminé avec la malchance. Dès le cinquième kilomètre de l'étape 9, qui marquait la reprise de la course après la journée de repos, l'Audi #207 s'est envolée en sautant une dune et est lourdement retombée sur le toit. Cette fois, la structure de l'auto était touchée et l'abandon allait être signifié tard dans la soirée.

 

Entre-temps, Carlos Sainz et son navigateur Lucas Cruz en ont été quitte pour une longue, très longue journée. Dans un premier temps, le pilote, qui se plaignait de douleurs thoraciques, a été pris en charge par l'assistance médicale et commencé à être transféré vers l'hôpital… avant de faire demi-tour.

"Les circonstances ont été ce qu'elles ont été", a-t-il expliqué au sujet de cet épisode surprenant, lors de sa rencontre avec les médias dans la soirée. "J'avais mal et j'ai demandé au médecin d'attendre un peu pour voir si ça passait. Il était très gentil et a insisté sur le fait que, de son point de vue, nous devions aller à l'hôpital. Après vingt minutes ou une demi-heure à discuter, il a fini par insister et je lui ai dit : 'Si le médecin te dit que tu dois aller à l'hôpital, tu y vas'. Mais dix minutes après que j'étais monté dans l'hélicoptère, le pilote a dû atterrir parce qu'il ne pouvait pas à la fois voler et entrer les coordonnées de l'hôpital."

"L'hélicoptère a alors atterri, je me suis retourné et je lui ai dit : 'Je veux essayer d'emmener la voiture jusqu'à l'assistance, et ce soir [si] je me sens mieux et que j'ai moins mal'… Mais je n'ai plus rien, honnêtement. Je crois que c'est normal d'essayer d'emmener la voiture [jusqu'à l'assistance] et de continuer, et c'est ce que nous avons fait."

Sainz et son navigateur ont dès lors passé des heures au chevet de leur Audi RS Q e-tron E2, attendant l'assistance technique pour pouvoir réparer et repartir. Mais une fois de retour au bivouac, des investigations plus poussées ont montré que le châssis était endommagé et l'abandon était alors inévitable.

Carlos Sainz et Lucas Cruz ont pris un gros choc dans l'étape 9

Carlos Sainz et Lucas Cruz ont pris un gros choc dans l'étape 9

Physiquement, le choc a été rude à encaisser, mais le pilote de 60 ans affirmait mardi soir qu'il se sentait déjà beaucoup mieux. "Le corps [est] douloureux après ce gros atterrissage. Il y a eu aussi plusieurs jours d'impacts, et c'est normal [d'avoir mal] quand on prend des coups comme ça", a-t-il expliqué. "Celui-ci [a été] de 28 g, et c'est un gros coup. Au début, j'avais assez mal, là où j'avais déjà mal avant, mais finalement c'est passé petit à petit et je vais mieux maintenant."

En revanche, l'Espagnol reconnaît aisément sa part de responsabilité dans cet accident : "Il y a un nombre infini de dunes, nous en avons passé 70 000 pendant le rallye, et aujourd'hui j'ai évidemment mal évalué la vitesse, je pensais qu'il n'y avait pas de trou derrière. En fait, deux mètres sur la gauche il n'y en avait pas, mais deux mètres sur la droite il y en avait. C'est ma faute et celle de personne d'autre."

Une période de réflexion va s'ouvrir

Aussi déçu de cette issue qu'il est satisfait par les performances réalisées durant la première semaine de course, Carlos Sainz, triple vainqueur du Dakar, l'a assuré : si la voiture avait été réparable, il aurait souhaité poursuivre le rallye pour continuer à développer l'Audi, "avec le désir de continuer à apprendre, de connaître un peu mieux le Quart vide", a-t-il souligné.

"C'est une déception, mais ça l'est pour Lucas, pour moi, pour toute l'équipe Audi. Nous étions vraiment motivés. Ça me rappelle un peu les débuts de Volkswagen, qui avaient été très difficiles et puis, ensuite, tout avait suivi. J'espère que nous aurons cette opportunité de nous battre à l'avenir pour essayer de gagner cette course avec une voiture aussi compliquée et [de réussir] un défi aussi complet que celui-ci", a ajouté l'Espagnol.

Carlos Sainz disputait son 16e Dakar

Carlos Sainz disputait son 16e Dakar

Malgré cette fin prématurée, son septième abandon sur le Dakar, Sainz tire des enseignements positifs de cette édition : "Nous avions très bien commencé le rallye. La rupture de la rotule [de suspension], qui était inattendue et qui nous a un peu secoués parce que personne dans l'équipe ne s'y attendait, est survenue à un moment où nous étions en tête, de la course et de l'étape [la troisième, ndlr], et alors que nous prenions du temps sur Nasser [Al-Attiyah] dans cette spéciale", a rappelé le pilote Audi.

"C'est ce qui a vraiment chamboulé notre course, mais je pense que nous avions un bon rythme. Comme [dimanche], où sans le problème de la limite de vitesse, nous aurions pu gagner une étape de plus. Je pense que nous avons été bons, mais les choses ne se sont pas déroulées comme nous le voulions. [...] Le Dakar est une course qui se gagne plus en étant sur la défensive qu'en attaquant."

Et maintenant ? "Je dis toujours qu'après le Dakar s'ouvre une période de réflexion personnelle, durant laquelle il faut un peu tout analyser. Je dis toujours la même chose, c'est ma période de réflexion qui s'ouvre. Rentrer à la maison, réfléchir, récupérer pendant ces deux semaines dont on a toujours besoin après un Dakar, et encore plus s'il a été aussi mouvementé que celui-ci", a précisé Sainz. "Après, je réfléchirai un peu à établir des plans, je vais voir ce qu'Audi veut faire, quels sont les projets pour l'avenir, et puis viendra le moment de décider. La chance ou la malchance, ce qu'il y a de bien ou de mauvais avec le Dakar − pour certaines choses c'est bien et pour d'autres mauvais −, c'est qu'il y a du temps. On a un an et on n'a qu'une seule chance."

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