Comment Vasseur veut distiller un peu de l'ADN de Red Bull chez Ferrari

Depuis son arrivée chez Ferrari, Frédéric Vasseur a pour volonté de faire évoluer les mentalités chez Ferrari, et d'infuser une mentalité du risque pour se rapprocher de l'esprit de compétition de chez Red Bull.

Frederic Vasseur, directeur de la Scuderia Ferrari

Photo de: Ferrari

Arrivé à la tête de la Scuderia Ferrari au début de la saison 2023, Frédéric Vasseur s'est attaqué à un colossal chantier de restructuration à Maranello, après les années Mattia Binotto. Si le dirigeant français a décroché ses premiers lauriers avec les rouges lors du Grand Prix de Singapour 2023 remporté par Carlos Sainz, lors d'une saison écrasée par Max Verstappen et Red Bull, le travail de sape du Francilien a semblé véritablement porté ses fruits au printemps 2024.

Après un premier succès pour la Scuderia avec Carlos Sainz en Australie, les monoplaces italiennes ont aligné les podiums, et Charles Leclerc a décroché une victoire mémorable sur ses terres à Monaco, Sainz l'accompagnant sur le podium, en troisième position. Une performance qui permettait au Monégasque de revenir à une trentaine de points au championnat pilotes derrière Verstappen, alors que Ferrari recollait à 24 unités de Red Bull au classement constructeurs.

Avec Charles Leclerc vainqueur, et Carlos Sainz troisième, Ferrari a atteint le firmament à Monaco.

Avec Charles Leclerc vainqueur, et Carlos Sainz troisième, Ferrari a atteint le firmament à Monaco.

Photo de: Erik Junius

Mais la dynamique des troupes de Vasseur s'est vite essoufflée dès le GP du Canada, où ses deux pilotes ont été contraints à l'abandon. Pire encore, les évolutions apportées sur les SF-24 lors de la course suivante à Barcelone n'ont pas apporté les gains escomptés, et l'équipe Ferrari, déjà devancée par Red Bull et McLaren, s'est vue dépassée en termes de performances par les Mercedes.

Si Ferrari a renoué au mérite avec le podium en Belgique avec la troisième place de Charles Leclerc (la troisième place de Carlos Sainz en Autriche ayant fait suite à l'accrochage Norris/Verstappen), Frédéric Vasseur est conscient du travail qu'il reste à accomplir, tout en se félicitant de l'état d'esprit régnant au sein de son équipe malgré cette mauvaise passe.

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"Il faut être frustré quand on n'est pas au top, car c'est aussi le meilleur moyen de revenir", a-t-il ainsi déclaré lors d'une interview au site officiel de la Formule 1. "Il faut garder le contrôle. Nous avons eu quatre week-ends difficiles [au Canada, en Espagne, en Autriche et en Grande-Bretagne] – l'ambiance dans l'équipe n'était pas bonne, car ce n'était pas ce que nous voulions, mais il y avait une certaine positivité pour essayer de rattraper le retard, de comprendre pourquoi et de régler le problème. L'attitude est bonne."

Depuis son arrivée à Maranello, Vasseur s'est aussi attaché à vouloir changer l'état d'esprit au sein de l'équipe, à encourager la prise de risque plutôt qu'à sanctionner les erreurs. "Si je dois être fier de quelque chose, ce n'est pas du résultat", continue-t-il. "Le résultat est une conséquence. C'est plutôt le fait que tout le monde est plus disposé à prendre des risques, et la conséquence est le résultat, le fait que nous essayons de changer un peu les mentalités."

"C'est une question d'état d'esprit. On ne peut pas garder de marge. Il faut prendre des risques partout [si on veut gagner]. C'est une mentalité de course. C'est probablement aussi l'ADN de Red Bull. C'est là que nous devons faire un pas en avant."

Charles Leclerc a renoué avec le podium à Spa.

Charles Leclerc a renoué avec le podium à Spa.

Photo de: Erik Junius

Porté aux nues après le triomphe de Monaco, Frédéric Vasseur s'est vite retrouvé sous le feu des critiques depuis lors, mais l'ancien directeur des équipes Renault puis Alfa Roméo est bien décidé à garder le cap, et à protéger son équipe des diverses tensions susceptibles de perturber son tableau de marche.

"Ce n'est pas grave", continue-t-il ainsi. "C'est aussi bien parce que je pense que l'une des caractéristiques d'une équipe italienne est d'être latine. Mon travail consiste plutôt à ne pas tout blâmer, à les pousser ou à essayer de les motiver. Mon travail consiste parfois davantage à rester calme sur le positif et le négatif."

"La réaction [la plus courante avec Ferrari] a souvent été de tout amplifier, en interne d'abord mais aussi en externe – avec les journalistes –, et cette partie de mon travail consiste à convaincre tout le monde que nous n'étions pas Champions du monde après Monaco. Et que nous n'étions pas aussi mauvais que ça une semaine après le Canada."

"C'est un énorme défi, c'est probablement le travail le plus exigeant de mon entreprise", conclut-il. "Mais l'ambiance est là et elle est importante pour le résultat final. Nous devons garder l'attitude positive que nous avons et essayer de faire un meilleur travail."

Avant la reprise au Grand Prix des Pays-Bas, Charles Leclerc pointe désormais au troisième rang du championnat à 100 points tout ronds du leader Verstappen, alors que Carlos Sainz occupe la cinquième place, à 15 unités de son équipier. Quant à la Scuderia, elle pointe à la troisième place du classement constructeurs, à 63 points de Red Bull, et 21 points de McLaren.

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