La FIA n'a pas vocation à "punir le succès" de Red Bull
Mohammed Ben Sulayem rappelle que le rôle de la FIA n'est en aucun cas d'agir artificiellement pour mettre fin à la domination de Red Bull en Formule 1.
La domination implacable de Red Bull et Max Verstappen en 2023, déjà titrés alors que cinq Grands Prix sont encore à disputer, inquiète les dirigeants de la Formule 1 quant à une baisse d'intérêt du public. Une tendance confirmée par plusieurs rapports d'audience récemment, notamment quant à l'engagement sur les réseaux sociaux.
Le scénario de cette saison sans suspense a ouvert la voie à certaines réflexions pour tenter d'assurer une bagarre plus disputée l'année prochaine, néanmoins les manières d'y parvenir artificiellement font débat. Cette option n'est, pour la FIA, en aucun cas envisageable, ce qu'a rappelé son président Mohammed Ben Sulayem.
"Ca [la domination] s'est produit tellement de fois : il suffit de regarder Lewis Hamilton et Michael Schumacher", rappelle-t-il, interrogé par Motorsport.com. "Comment arrêter ça ? C'est un peu sévère et ce n'est pas juste de punir le succès. Je suis ouvert aux suggestions si l'on pense qu'il y a une manière d'être juste et démocratique, et pas de simplement punir Max et son équipe, ou n'importe quelle autre équipe. Nous sommes tous à l'écoute, vraiment. Mais je suis coincé tout comme vous. Il est impossible que la FIA punisse le succès."
Là où la FIA peut jouer un rôle, c'est dans la partie technique et dans la quête de solutions pour faciliter les dépassements en Formule 1 à l'horizon 2025 ou 2026. Car si les monoplaces à effet de sol apparues l'an passé ont été pensé pour cela, les progrès des écuries dans la recherche incessante d'appui aérodynamique en a réduit peu à peu l'efficacité.
Mohammed Ben Sulayem admet que la tendance va pousser les instances à répondre, même s'il ne voit absolument pas d'un mauvais œil le travail de développement accompli par les écuries.
"Ils sont de plus en plus intelligents, mais nous devons être plus intelligents qu'eux", estime-t-il. "C'est une bonne chose qu'ils le soient, car ils élèvent le niveau pour nous. Franchement, s'ils ne l'étaient pas, on resterait là, coincés avec du carburant E5 en ce qui concerne les émissions. On deviendrait paresseux, on ne serait plus créatifs et il n'y aurait plus de défis à relever."
Propos recueillis par Jonathan Noble
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