Hamilton : Wolff et Mercedes sous une "immense" pression pour 2024

Lewis Hamilton a déclaré que le directeur de Mercedes Toto Wolff et l'équipe tout entière étaient sous une pression "immense" en vue de la saison 2024, après deux années à jouer les accessits.

Toto Wolff, Team Principal et PDG, Mercedes-AMG, avec Lewis Hamilton, Mercedes-AMG

Pour la première fois depuis 2011, Mercedes termine une saison sans la moindre victoire au compteur et enchaîne sa deuxième année sans jouer les titres mondiaux. Aussi, dans une ère de grande stabilité réglementaire, quasiment tous les espoirs de retrouver les avant-postes reposent sur la future W15, F1 qui devrait radicalement changer de concept par rapport à la W14.

Et du côté de Lewis Hamilton, qui a prolongé son contrat avec la structure de Brackley pour les deux prochaines saisons, il est clair que la marge d'erreur est désormais très réduite, ce qui met une forte pression sur l'équipe et ses dirigeants. Dans un entretien avec une sélection de médias, dont Motorsport.com, le septuple Champion du monde a expliqué qu'en interne, tout le monde la ressentait alors que débute un hiver crucial pour s'assurer d'être compétitif en 2024.

Quand il lui a été demandé quelle pression pesait à ce jour sur Wolff, Hamilton a répondu : "Une immense, c'est certain. Pas seulement sur Toto, mais globalement, sur nous tous. Tout le monde à l'usine, [il y a] une immense pression sur eux. En fin de compte, quand on est un patron comme Toto, il faut commencer à s'appuyer sur les gens plutôt que de les abandonner. Et ce n'est pas facile, car les gens craquent à un moment donné."

"Alors, comment le faire de manière constructive, de manière à les inciter à continuer ? En ce qui me concerne, j'espère que certains des résultats obtenus lors des courses et des efforts que j'ai pu déployer ont été une source d'inspiration pour les gars, genre 'Oh, nous y sommes presque', et que cela s'est répercuté sur l'ensemble du système."

Peter Bonnington, ingénieur de course, et Lewis Hamilton.

Peter Bonnington, ingénieur de course, et Lewis Hamilton.

Hamilton a également reconnu que Mercedes a souvent manqué d'une direction claire en matière de développement depuis deux saisons. "Nous n'avions pas nécessairement d'étoile polaire au début de l'année, nous ne savions pas exactement sur quoi il fallait travailler. Et ça a été une sorte de zigzag pour essayer d'arriver là où nous devions être. De temps en temps, il se passe quelque chose de positif et on se dit 'Bon, c'est ça'. Et puis ça change, donc la cible est toujours en mouvement, ce qui est typique."

Toutefois, avec plusieurs remaniements internes d'importance, dont le retour à la tête du département technique de James Allison, et le futur changement de concept, le Britannique se veut aujourd'hui plus optimiste quant à la suite : "Oui, je crois que nous avons désormais une étoile polaire, ce que nous n'avons pas eu pendant deux ans."

"Mais le chemin pour y parvenir n'est pas une ligne droite", prévient-il immédiatement. "Il y a eu certaines choses, des décisions qui ont été prises, qui ont fait que l'on s'est retrouvés bloqués au bout d'un chemin, et vous ne pouvez rien faire, à cause du plafond budgétaire et de ces différentes choses. Si vous regardez la Red Bull, et ils ont fait un travail incroyable, mais à Bahreïn l'année dernière [lors des essais], ils ont eu un problème de rebond et l'ont résolu cette semaine-là."

Lewis Hamilton devant Sergio Pérez au départ du GP d'Abu Dhabi.

Lewis Hamilton devant Sergio Pérez au départ du GP d'Abu Dhabi.

"C'est comme essayer de construire un mur. Une brique après l'autre : une brique, une brique, une brique. Juste du développement, du développement, du développement. Peut-être qu'ils ont ajouté quelque chose, et que cela n'a pas amélioré les performances, mais ils ont continué à construire."

"Pour nous, il fallait abattre le mur. Nous avions beaucoup d'aéro sur la première voiture l'année dernière, mais nous avons dû retirer une tonne d'appui, puis nous avons essayé d'en rajouter petit à petit. Mais à chaque fois que nous avons essayé d'en rajouter, c'était pire. Pendant très, très, très, longtemps, nous n'avons pas progressé."

"Vous pouvez donc imaginer qu'ils [Red Bull] progressent [pendant ce temps-là]. Et que nous, ça donne ça [il trace une ligne presque plate avec sa main]. Puis, éventuellement, ça remonte lentement, tandis qu'eux continuent de progresser."

"Cet écart... Nous sommes sur des trajectoires très différentes. Mais je pense que nous comprenons bien mieux la voiture aujourd'hui. Nous avons développé d'excellents outils à l'arrière-plan. Alors naturellement, je suis plein d'espoir. Mais je ne retiens pas mon souffle."

Avec Jonathan Noble

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