Pourquoi Alpine a fait signer Esteban Ocon pour trois ans
En 2021, Alpine a décidé de faire confiance à Esteban Ocon sur le long terme. Pour Laurent Rossi, ce pari est payant.
Photo de: Alpine
En juin 2021, AlpineF1 Team annonçait la signature d'un nouveau contrat avec Esteban Ocon liant l'avenir du pilote français au sien jusqu'à la fin de la saison 2024. Ocon aura alors disputé cinq saisons de Formule 1 au sein de la structure d'Enstone, et jusqu'à présent, ses performances donnent satisfaction. Après avoir été dominé par Daniel Ricciardo pour son retour dans l'élite en 2020, le tricolore a affiché un niveau proche de celui de Fernando Alonso ces deux dernières années, jusqu'à devancer le double Champion du monde au classement général 2022, en partie grâce aux aléas de la fiabilité.
Pour Laurent Rossi, PDG d'Alpine, le succès de celui qui a été titré coup sur coup en F3 Europe et en GP3, il y a une petite dizaine d'années, n'est pas une surprise. "Je savais que ce garçon avait eu du succès dans toutes les catégories, avait couru contre Max [Verstappen, en F3], Charles [Leclerc, en karting], tous les top pilotes d'aujourd'hui, et il les a battus par le passé", souligne Rossi dans le podcast Beyond The Grid.
"Je me suis dit : 'Il a du potentiel, mettons-le dans une position plus confortable – pas complètement confortable, parce qu'il faut qu'il reste alerte, c'est important – mais voyons voir ce dont il est capable avec de la tranquillité d'esprit'. C'est pourquoi nous avons décidé de parier sur lui pour trois ans et de lui laisser un peu de temps, parce qu'à l'époque, soyons honnêtes, personne ne voulait venir chez Alpine. Il était le meilleur pilote que nous puissions obtenir."
Laurent Rossi et Esteban Ocon sur le podium du Grand Prix de Hongrie 2021
Quand un Valtteri Bottas s'est souvent plaint d'enchaîner les contrats d'un an chez Mercedes, avec la pression qui va de pair, Esteban Ocon a donc joui d'un état d'esprit libéré chez Alpine. "Il a commencé à piloter de manière plus efficace et à assembler les choses sur le long terme, à ne pas essayer d'impressionner tout le monde à chaque course", détaille Rossi. "C'est très différent, parce qu'il prenait des risques inconsidérés et pilotait avec cette peur de peut-être perdre son baquet lors de telle ou telle course."
"Je lui ai dit qu'il fallait qu'il progresse et fasse progresser l'équipe avec lui : être un pilote plus stratégique et un leader, ce qui est extrêmement différent d'être super rapide. Qu'il montre les qualités qui pourraient faire de lui, un jour, un Champion du monde ; c'est différent d'être rapide. Tous les pilotes sont super rapides en course, aucun doute. Ils peuvent se vaincre les uns les autres sur un tour, aucun doute. Même le dernier sur la grille pourrait être le premier sur un tour, j'en suis sûr. Mais sur le long terme, construire une écurie, rassembler l'équipe autour de soi, tirer la performance maximale de la voiture mais aussi de l'usine et des 1200 personnes autour de soi, c'est une autre paire de manches, et c'est ce que je lui ai dit de faire. Je lui ai laissé ces trois années en échange du fait qu'il tire l'équipe vers le haut." Et désormais associé à Pierre Gasly, Ocon a l'ancienneté pour lui : idéal pour être le leader de l'écurie.
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