Vettel : "Savoir comment on se souviendra de moi n'est pas important"
Sebastian Vettel ne se soucie pas du souvenir qui restera de lui en Formule 1 une fois qu'il aura quitté la discipline à l'issue de la saison.
Le statut de quadruple Champion du monde a beau être rare, la postérité importe peu à Sebastian Vettel. Après une carrière longue de 15 ans dans la discipline, il va raccrocher le casque en fin d'année et passera à autre chose. Fidèle à la simplicité qui est la sienne hors du cockpit, l'Allemand ne se soucie guère de l'héritage sportif qu'il laissera derrière lui.
"J'ai un jour entendu quelqu'un dire : 'On ne se souviendra de toi que jusqu'à ce que la dernière personne qui se souvient de toi meure'", se plaît-il à rappeler. "Disons-le comme ça : le Royaume-Uni a un nouveau roi, mais ce n'est pas le premier roi Charles, il y en a eu deux autres avant lui. Vous vous souvenez d'eux ? Probablement pas. Il y a une limite. Il y aura probablement un moment où personne ne se souviendra de moi. Rien ne dure éternellement."
"Les gens peuvent décider s'ils veulent se souvenir de moi, mais je ne serai pas vexé s'ils ne le veulent pas. Savoir comment on se souviendra de moi n'est pas important. J'essaie toujours de réussir, et parfois je ne réussis pas, mais par-dessus tout, j'essaie toujours de traiter les gens avec respect et d'être gentil. Si c'est ce que les gens retiennent de moi, je suis content."
La décision de dire stop, Sebastian Vettel la qualifie de "difficile à prendre" et admet y avoir beaucoup réfléchi, lui qui "aime toujours la Formule 1 et la course automobile". Sa situation sportive chez Aston Martin y a peut-être contribué, il l'admet, mais la réflexion va au-delà, car l'ex-pilote Red Bull et Ferrari confie en toute franchise qu'il ne sait pas ce qu'il aurait fait s'il luttait encore aujourd'hui aux avant-postes.
Sebastian Vettel au volant de l'Aston Martin AMR22.
"Je ne sais pas", confesse-t-il. "Est-ce que je prendrais ma retraite si j'avais été très compétitifs ces trois ou quatre dernières années, à gagner des courses, me battre pour des titres, et peut-être en remporter un autre ? J'aurais peut-être pris la même décision. Ou peut-être que je ne l'aurais pas fait. C'est impossible à dire, mais ça m'a traversé l'esprit. Terminer dixième ne me fait pas vibrer car je sais ce que ça fait de finir premier. Si tu n'as jamais fini premier, alors la première fois que tu es dixième il y a une vraie excitation. Mais je suis content de ne pas vibrer quand je termine dixième…"
"Il faut rester fidèle à soi-même. J'aime gagner. Ça peut paraître égoïste mais gagner, c'est ce qui me motive. On s'y habitue. Mais quand on ne gagne plus, on pense à ce que ça ferait de gagner à nouveau. Et quand on gagne à nouveau, c'est un grand moment et ça représente plus que la victoire précédente, à cause du vide entre les deux."
Sebastian Vettel n'était plus prêt à consentir l'investissement personnel qu'exige le plus haut niveau, lui qui a débuté si jeune et concentré toute la première partie de sa vie à son désir de faire carrière avec succès. "Je sais combien ce sport demande d'investissement et je pense que c'est le bon moment pour faire autre chose", dit-il avant de s'attarder un peu sur le passé.
"Il y a beaucoup de leçons dans la vie, et c'est à vous de choisir lesquelles retenir. Être pilote de Formule 1, c'est vivre en accéléré. Je pense que c'est vrai pour la plupart des sportifs professionnels. Il y a tout ce qui se passe dans une vie normale, mais c'est davantage compressé dans le temps. J'ai dû murir plus tôt que mes amis d'enfance car je prenais ma carrière de pilote très au sérieux et j'avais affaire à beaucoup d'adultes. Je faisais encore toutes les choses stupides et idiotes que font les adolescents avec leurs amis, mais à 19 ans, le monde est différent quand on passe aussi beaucoup de temps avec des gens qui ont la trentaine, la quarantaine et la cinquantaine."
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