Casey Stoner, meilleur que l'électronique pour dompter sa Ducati de 2007

Ce n'est pas nous qui le disons, c'est son ingénieur : Casey Stoner arrivait à gérer l'accélération et la consommation de sa Ducati mieux que ne le faisait l'électronique, l'année où il a mené le constructeur italien au titre.

Casey Stoner, Marlboro Ducati Desmosedici

Photo de: Andre Vor / Sutton Images

Cristian Gabarrini a été un élément clé dans le parcours de Casey Stoner, depuis son arrivée chez Ducati en 2007, avec à la clé d'emblée un premier titre resté dans les annales, jusqu'à sa retraite prématurée en 2012, un an après un second sacre obtenu cette fois avec Honda. Revenu chez Ducati pour travailler avec Jorge Lorenzo, l'ingénieur a ensuite été placé aux côtés de Pecco Bagnaia à son arrivée en 2019 afin de le former, ce qui l'a mené à fêter un nouveau titre quinze ans après celui de l'Australien chez les Rouges.

Interrogé sur les différences qu'il perçoit entre les expériences vécues avec les deux champions, Gabarrini a souligné à quel point il était difficile de mettre en regard deux époques qui n'ont pas grand-chose de comparable. Ce qu'il retient toutefois, c'est le contrôle impressionnant de Stoner sur sa machine. Le MotoGP se trouvait alors au début de l'ère des 800cc et Ducati avait pris les autres constructeurs par surprise avec sa puissante GP7. Mais avec un réservoir passé de 22 à 21 litres, les motos imposaient également une plus grande efficacité et un contrôle accru de l'accélérateur et, sur ce point, c'est le pilote qui a fait la différence.

"À l'époque, l'électronique n'était pas aussi évoluée qu'elle l'est aujourd'hui, donc ce que nous devions faire, c'était de moins dépendre d'elle, de la supprimer", a expliqué Cristian Gabarrini à Motorsport.com. Et l'ingénieur de repenser à la précision de Casey Stoner avec les gaz, plus efficace en ce sens que ne l'était l'électronique de l'époque, que lui-même a jugée "bien plus mauvaise" que celle des autres marques alors que cet élément n'était pas encore standardisé.

L'Australien, défenseur notoire de machines dotées de moins d'aide au pilotage, a également montré ce penchant quand il a rejoint Honda en 2011. "Lorsque Casey est arrivé chez Honda, il a demandé à avoir le plus de contrôle sur l'accélérateur et sur la façon dont il communiquait avec le moteur", se souvient un ancien membre de l'équipe Repsol Honda, témoin de ce transfert. "À l'époque, il était plus efficace parce qu'il coupait les gaz plus tôt que l'électronique ne pouvait le faire."

Pour Cristian Gabarrini, ce contrôle de Casey Stoner sur l'accélération a été un facteur clé en termes de consommation de carburant lorsqu'il a fallu composer avec des réservoirs réduits en 2007, car cela lui a immédiatement donné un avantage en termes de performance sur ses adversaires. "La Ducati 2007 était une moto extrême, avec un moteur très puissant, mais presque impossible à piloter. Ce moteur avait une soif extrême de carburant, il consommait beaucoup", explique-t-il. "Au fil des années, la gestion du moteur a été affinée, et c'est pourquoi la Ducati est aujourd'hui l'une des meilleures motos du plateau."

Une machine qui a incontestablement pris le pouvoir en 2022, alors que Ducati a trouvé un successeur à Stoner pour enfin fêter un deuxième titre. Plus victorieux que quiconque durant la saison, avec sept succès en 20 courses, Pecco Bagnaia a réalisé la remontée la plus forte jamais observée au championnat en effaçant un déficit de 91 points. À sa domination s'est ajoutée celle de tout le clan Ducati, qui a décroché 12 victoires au total, obtenu 32 places sur le podium (plus de la moitié de celles mises en jeu alors que six constructeurs s'affrontaient), ainsi que 16 pole positions.

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