Vers une interdiction du holeshot device, la date à définir
Face à la fronde des constructeurs rivaux de Ducati, l'interdiction du holeshot device dans un tour lancé se précise. Reste à déterminer la date, entre une mesure appliquée au plus vite ou en 2024.
Le premier Grand Prix de la saison 2022 n'a pas encore eu lieu mais les équipes du MotoGP sont déjà en désaccord. Au cœur de la controverse, le holeshot device lancé par Ducati en 2019, d'abord à l'arrière de la moto puis à l'avant. Dans un premier temps utilisé pour gagner en efficacité au départ, ce variateur de hauteur a ensuite été employé à l'arrière dans des tours lancés, à la sortie des virages, et la marque de Borgo Panigale parvient désormais à faire de même avec le système placé sur la roue avant.
Cette solution technique a pris de plus en plus d'importance ces dernières années, abaisser la moto permettant des gains importants à l'accélération, avec des bénéfices qui se font ressentir sur l'intégralité d'une ligne droite. Mais ces dispositifs contraignent les pilotes à des actions supplémentaires et leur viabilité a fait débat ces derniers mois, certains d'entre eux exprimant même des craintes pour la sécurité, jusqu'à appeler le régulateur à une interdiction.
Le dossier est désormais sur la table de la Commission Grand Prix, où sont réunis la fédération (FIM) le promoteur (Dorna), l'association des équipes (IRTA) et celle des constructeurs (MSMA). Jeudi, les cinq constructeurs rivaux de Ducati ont demandé à bannir cet élément au plus vite. Selon les informations de Motorsport.com, deux options sont désormais possibles, avec un dénouement attendu rapidement.
La première est une interdiction immédiate de l'utilisation du holeshot device à l'avant dans un tour lancé, issue peu probable face à l'opposition de Ducati. La seconde option, la plus probable, est une interdiction totale (avant/arrière) du variateur de hauteur durant un tour à partir de 2024, pour limiter son utilisation au départ des courses. Cette idée pourrait déplaire aux cinq constructeurs en faveur d'une décision applicable immédiatement puisqu'ils devraient poursuivre de leur côté le développement de la solution avant.
Pecco Bagnaia
Ducati n'est en faveur d'aucune des deux propositions mais la deuxième est naturellement celle qui a le plus de chances d'obtenir ses faveurs. "Il est dommage de voir que la réaction des autres marques à une énième innovation de Ducati est une tentative de l'interdire", a lâché Paolo Ciabatti, directeur sportif de l'équipe officielle, à Motorsport.com, après avoir qualifié de "prétextes" les critiques d'une concurrence qui serait distancée sur le plan technique.
L'équipe italienne apparaît sur la défensive depuis son arrivée au Qatar. Quand plusieurs pilotes ont appelé à l'interdiction du holeshot device jeudi, Pecco Bagnaia n'a pas voulu entrer dans le débat et a défendu la position de Ducati d'un simple "je n'ai qu'un bouton sur lequel appuyer alors ça n'est pas trop".
Le constructeur a par ailleurs décidé de ne pas utiliser son moteur 2022 au sein de l'équipe officielle, mais le traitement médiatique de ce qui pouvait apparaître comme un recul a fortement déplu aux rouges. Davide Tardozzi a évoqué des "conneries" et Bagnaia a a appuyé son team manager en s'étonnant des interrogations incessantes sur sa moto : "Tout le monde veut tout le temps parler de la Ducati, c'est un peu bizarre", a pesté l'Italien.
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