Un arm-pump a fait sortir Joan Mir des points en Malaisie
Joan Mir a souffert d'un syndrome des loges à Sepang, ce qui l'a empêché de rester dans le top 5. Le Majorquin, qui n'avait jamais connu d'arm-pump, pourrait être opéré après le GP de Valence.
Comme en Australie, Joan Mir a débuté le GP de Malaisie bien placé avant de dégringoler dans le classement. Alors qu'une mauvaise pression de pneu, conséquence d'un souci technique, était en cause à Phillip Island, c'est cette fois le bras du pilote Suzuki qui a posé problème. Mir a été limité par un arm-pump, un mal bien connu des pilotes moto : son avant-bras droit a commencé à s'engourdir, le faire souffrir et perdre en force, le contraignant à sortir des points alors qu'il était cinquième à mi-course.
"Il semble que j'ai eu un syndrome des loges", a expliqué le Champion du monde 2020. "Les années précédentes, c'était un circuit où on pouvait subir un peu ça parce que c'est assez exigeant mais [je ne l'avais pas eu] de cette façon. Je ne comprenais pas la pression que j'appliquais et j'ai perdu toute ma force dans le bras droit."
"En début de course, j'ai réussi à doubler beaucoup de pilotes, à doubler Marc [Márquez], à creuser un petit écart sur eux, puis j'ai commencé à perdre toute la force dans le bras droit", a précisé Mir au site officiel du MotoGP. "Je les ai laissé passer parce que je ne pouvais plus faire le moindre effort au freinage, pour ralentir la moto. Je voulais me reposer un peu pendant quelques tours derrière eux mais je voyais que le problème ne faisait qu'empirer. À la fin, je ne pouvais même plus mettre les doigts sur le levier."
Mir a commencé à sentir une gêne "plus ou moins vers le milieu de la course" et à trois tours de l'arrivée, il a fait une erreur au premier virage qui l'a fait dégringoler de la 11e à la 19e place, qu'il a conservée jusqu'à l'arrivée : "Je n'arrivais pas à freiner à l'avant et à mettre de la pression. À un moment, j'ai presque songé à m'arrêter parce que ça n'a pas beaucoup de sens de rouler comme ça. Mais je voulais finir."
Une opération possible après Valence
Jamais touché par ce problème par le passé, Joan Mir pourrait maintenant passer entre les mains des chirurgiens. L'arm-pump est la conséquence d'une accumulation de sang et d'une atrophie du muscle dans sa loge, la cavité dans laquelle il se situe et qui donne le nom au syndrome. Pour y remédier, il faut sectionner la loge, ce qui permet de libérer le muscle de la pression qu'il subit.
Cette intervention est relativement simple mais Mir préfère attendre la fin de saison pour y songer : "Ça ne m'était jamais arrivé et je ne l'ai pas vu venir, ce qui me déçoit un peu. On envisagera l'opération après Valence parce que je ne peux pas me permettre de vivre ça à nouveau."
Joan Mir n'a pas pu rester devant Marc Márquez
"Normalement, on travaille avec un kiné et je me plains toujours un peu de mon dos, de mon cou, mais jamais du bras", a ajouté le Majorquin. "Je veux voir le médecin pour éviter que ça se reproduise parce que je ne peux pas le permettre, ça ne peut pas être possible de finir le week-end comme ça."
Relativement peu de pilotes ont souffert d'un arm-pump cette saison mais ils ont été plus nombreux à être opérés l'an passé, dont Fabio Quartararo et Johann Zarco. Les avant-bras sont très sollicités dans le pilotage d'une moto, ce qui cause ces syndrome des loges, mais Joan Mir pense faire les frais d'un cocktail de facteurs, entre une condition physique imparfaite après un mois et demi de convalescence à la suite de ses blessures au Red Bull Ring, mais aussi des changements sur sa moto.
"Normalement, pendant la saison je fais beaucoup de motocross, de dirt track, je peux m'entraîner avec beaucoup de motos différentes. Ces derniers mois, je n'ai pas pu m'entraîner sur une moto. Peut-être que c'est un peu la cause du problème."
"Sincèrement, si on assemble tout et qu'on réfléchit à ce qui a généré le problème, on a changé un levier en début de week-end parce que je l'avais suggéré", a noté Mir. "J'ai aussi eu des maux d'estomac, je ne sais pas mais ça a pu aggraver légèrement les choses. C'est peut-être l'association de toutes ces choses qui ont causé ce gros problème."
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