Márquez a atteint un objectif "primordial" sur son bras
Marc Márquez est convaincu que sa décision de se faire opérer du bras droit en cours de saison était la bonne. Le pilote Honda a pu se rassurer dans les six courses qu'il a disputées après son retour.
Marc Marquez, Repsol Honda Team, en conférence de presse
Gold and Goose / Motorsport Images
Marc Márquez a vécu une saison atypique en MotoGP, renonçant à six courses au cœur de l'été pour être opéré du bras droit. Victime d'une fracture de l'humérus et de complications en 2020, l'Espagnol était depuis limité en mobilité. Au printemps, son équipe médicale a réalisé une impression 3D des os afin d'en analyser les dynamiques de mouvements, et a estimé que l'humérus était désormais suffisamment solide pour encaisser une lourde intervention destinée à le repositionner dans le bon axe.
Contacté par ses médecins entre les deux premières séances du week-end au Mugello, Márquez a décidé d'être opéré au plus vite. La nouvelle a été révélée au public le lendemain et dans les jours qui ont suivi, il s'est rendu à la très réputée Clinique Mayo, dans le Minnesota, où l'intervention a été pratiquée. Il ignorait alors quand il serait apte à piloter à nouveau sa moto...
La convalescence a cependant été rapide et après avoir repris le guidon de sa Honda au test de Misano, au mois de septembre, le sextuple Champion du monde MotoGP a pu faire son retour à la compétition au GP d'Aragón. Très vite, il a retrouvé un pilotage dont il était incapable depuis sa blessure, même lors de ses trois victoires en 2021, bien que des progrès soient encore nécessaires.
"Cette saison a été très difficile pour moi, et surtout bizarre", a expliqué Marc Márquez à l'issue du championnat. "On a pris la bonne décision [avec l'opération] parce que dans la première partie de la saison, j'avais beaucoup de mal [alors que] dans les dernières courses, je suis toujours parti en première ligne donc la vitesse est là. Mais on l'a sur un tour, on peut prendre les risques sur un tour. Par contre, il faut encore travailler pour la distance de la course parce que je me bats encore avec la moto pour faire les chronos, j'ai un peu de mal. Pour moi, le plus important, c'est que la vitesse est là, c'est ce que j'aime."
La cicatrice sur le bras droit de Marc Márquez
Avant cette opération, Márquez ne pouvait pas appliquer son pilotage à l'instinct, étant en permanence limité par son bras. "Ça se voyait surtout en 2021, ainsi qu'en 2022", a-t-il précisé dans le podcast En la Honda. "C'était complètement différent, tout était bien plus contrôlé, sans trop de mouvements sur la moto, mais j'arrivais où j'arrivais. Entre les résultats des quatre premières courses et ceux des cinq dernières [en 2022], ça s'est vu. C'était un style de pilotage très fin mais j'arrivais septième, huitième, neuvième, dixième. Je ne parvenais pas à plus."
"On peut s'adapter autant qu'on veut, l'instinct c'est autre chose. Hormis le fait qu'il y avait une limitation du bras, un bras cassé, durant cette seconde partie de saison on a pu décrocher un podium et trois premières lignes, rien qu'avec des progrès. À Valence aussi on a pu se battre pour le podium. Même si ce n'était pas la victoire, il y a eu une progression, et c'est ça qui est important."
Márquez savait qu'en se faisant opérer en cours de saison, il tirait un trait sur une campagne 2022 de toute façon mal engagée. Il a assumé ce choix, avec notamment pour but d'arriver mieux préparé en 2023, et même s'il a pu retrouver sa moto relativement vite, il assure ne rien avoir précipité : "J'avais aussi l'option de supporter cela toute l'année et de me faire opérer cet hiver, mais ça aurait aussi conditionné 2023. Je crois que la décision a été la bonne, comme celle de revenir lors du test de Misano."
"Le risque physique de revenir [en course] en Aragón était faible", a-t-il précisé. "Il me manquait de la force et des muscles mais comme je l'avais dit, ça s'adapte en mettant plus ou moins d'intensité. [À Valence] j'ai senti plus d'intensité, en Aragón j'avais attaqué moins. Je dis que le risque était faible car l'os était complètement solidifié, et c'est vrai que quand on est convalescent sur une moto, on attaque là où l'on peut."
"Un bras opéré quatre fois ne sera pas à 100% comme l'autre"
Même s'il est sorti fatigué de l'enchaînement de trois courses en trois week-ends en Aragón, au Japon puis en Thaïlande, Marc Márquez s'est senti suffisamment prêt pour reprendre le motocross après le GP d'Australie, un bon test puisque ces machines sont "assez agressives, surtout pour l'épaule et les chocs", explique-t-il. Sur les circuits, il a pu augmenter l'intensité course après course, se rapprochant d'une condition optimale.
"J'ai évolué physiquement, en me sentant chaque fois mieux, et ça s'est traduit en vitesse, avec des temps au tour plus rapides. J'ai hâte de voir quel sera mon niveau maximum cet hiver car c'est encore une inconnue", expliquait-il après le dernier Grand Prix. "Le bilan a été bon, surtout [...] à Valence : je me suis amusé sur la moto, j'étais rapide et je savais comment l'être, et c'est important de savoir quand et comment on peut être rapide. Cet hiver je vais passer ce petit cap physique."
Márquez compte en effet sur la période de trêve pour savoir précisément où il en est, sans se voiler la face puisque certaines limites devraient subsister : "Au niveau de la blessure, on comprendra cet hiver quel est le niveau maximal du bras. Un bras opéré quatre fois ne sera pas à 100% comme l'autre. Mon retour à la compétition a été bon et ascendant, mais je sens encore des gênes à certains moments, je ressens un poids bien plus tôt, les courses consécutives me fatiguaient."
"Mais c'est la convalescence qu'il faut suivre sur une moto, et c'est ce que j'ai fait, j'ai fait avec ce que j'avais. Cet hiver il faudra que je travaille spécifiquement sur les muscles, qui sont plus faibles, afin que la compensation épaule/bras soit globalement bonne."
Depuis sa blessure à l'été 2020, Márquez a souvent souligné qu'aucun entraînement n'était aussi efficace que le pilotage de sa moto, qui permet de solliciter les bons muscles, mais il compte quand même sur une préparation intensive adaptée pour continuer ses progrès cet hiver : "Il faudra travailler les muscles spécifiques, ceux qui sont plus faibles actuellement, afin d'avoir la position correcte de l'épaule, surtout. Mécaniquement, quand j'étais remonté sur la moto à Misano, j'avais remarqué que ça n'avait plus rien à voir."
Durant ces six courses réalisées après son retour, Marc Márquez a contribué au développement de la Honda en testant de nombreuses nouveautés, y compris un carénage homologué très tardivement dans la saison. Mais même si ce travail était nécessaire, il était secondaire à ses yeux, surtout déterminé à confirmer les progrès dans sa condition physique après deux ans de galères.
"Pour moi, la meilleure nouvelle a été mon bras. Le reste ne m'importait pas, que la moto progresse plus ou moins. Pour moi, savoir comment mon bras fonctionnait était fondamental et primordial, parce que ça n'allait pas avec l'autre bras [qui devenait trop sollicité pour compenser la faiblesse du bras droit, ndlr] et c'était impossible de continuer, mais avec mon état physique actuel, c'est clair que je peux."
Marc Márquez peut de nouveau solliciter son bras droit
"Cet hiver je dois un peu tout ajuster mais c'était l'objectif primordial pour moi, et aussi pour Honda. Maintenant, il y a la moto, qui est le second objectif. J'ai répondu à mes attentes, qui ont été bien meilleures que ce à quoi je m'attendais lors de mon retour de blessure, et maintenant il manque la moto."
Márquez souhaite vivre une intersaison "sans brancard" après avoir enchaîné au fil des années des blessures à l'épaule, des épisodes de diplopie et sa grave blessure en 2020 : "J'espère pouvoir avoir un hiver normal. Ça fait quatre ou cinq hivers, entre ce bras, l'autre, l'épaule... J'ai hâte de me détendre un peu et de faire baisser la pression."
Avec Charlotte Guerdoux
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