Marini prédit des dépassements "toujours plus difficiles" en MotoGP

Entre le développement de l'aérodynamique et la surchauffe des pneus dans le trafic, Luca Marini pense que les dépassements vont devenir plus difficiles cette année. Pol Espargaró déplore l'inaction du championnat.

Luca Marini, VR46 Racing Team

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Les pilotes ont été nombreux à se plaindre de la difficulté des dépassements en 2022. Le développement des machines, qu'il s'agisse de l'aérodynamique, du holeshot device et de l'électronique, rend les motos sensibles dans les zones de freinage, et rend plus difficile de faire la différence face à un rival. Un pilote dans le sillage d'un autre est également affecté par un cocktail d'effets négatifs : la pression de son pneu avant monte en flèche, lui faisant perdre en adhérence, et l'ensemble de sa machine surchauffe, ce qui est susceptible de nuire à ses performances.

Aucune mesure n'a été prise pour corriger le tir et au contraire, la Dorna s'est dite réticente à freiner la course au développement. On continue ainsi à voir des ailerons fleurir sur les motos, notamment l'Aprilia, tandis qu'une volonté d'imposer plus strictement des mesures de pneus est même susceptible d'aggraver la surchauffe de la gomme avant dans le trafic. Luca Marini estime que le MotoGP suit la mauvaise direction.

"J'ai commencé dès l'année dernière à dire qu'à mon avis, il va devenir toujours plus difficile de dépasser [un pilote]. Non seulement à cause des ailerons, mais aussi des pneus parce qu'ils chauffent et les motos chauffent énormément quand elles en suivent une autre", a expliqué l'Italien, qui perçoit des différences selon les motos : "Si on est derrière la Honda, on a l'impression d'être dans un four !"

"Le moteur souffre aussi, évidemment, parce que quand la température dépasse les 100 ou 120°C, la moto commence à ne plus avancer alors il est encore plus difficile de dépasser celui qui est devant. C'est le cas particulièrement lors des courses chaudes. Tout devient plus compliqué."

"L'aéro a aussi assurément une influence, de même que le correcteur d'assiette, l'électronique, tout. Mais tant que le règlement est celui-là, il faut que nous, les pilotes, réussissions à inventer de nouveaux dépassements, puis quand le règlement changera on verra. Mais on va sûrement aller vers un MotoGP plus compliqué où souvent il faudra prendre beaucoup de risques pour dépasser."

L'aérodynamique au cœur des débats

Pol Espargaró partage le pessimisme de Luca Marini et déplore l'inaction des instances dirigeantes. "C'est un sujet dont on a parlé par le passé et il a été acté, après que les constructeurs se soient plaints, que rien ne changerait, à part certaines tailles ou formes des éléments aérodynamiques, des ailerons", a confié le pilote Tech3. "Il y a une marge de manœuvre pour jouer dans le cadre du règlement et toutes les équipes jouent avec donc je ne pense pas que ce soit mal si tout le monde suit le règlement."

Pol Espargaro, Tech3 GASGAS Factory Racing

Pol Espargaró

En plus de son effet sur le spectacle, l'aérodynamique fait débat sur le comportement des motos. Aleix Espargaró a perçu une "grosse différence" dans le niveau d'appui aérodynamique avec les appendices ajoutées à l'Aprilia cet hiver et s'est réjoui de ces progrès, mais son frère Pol déplore la prédominance de l'aérodynamique dans le MotoGP contemporain.

"Je ne suis pas un très grand fan de l'aéro !" a confié le cadet de la fratrie au site officiel du MotoGP. "Chaque fois qu'on met quelque chose il faut s'attendre à tout parce que ça a énormément d'effet sur la moto. Selon où on les met et la forme de la pièce qu'on met sur la moto, ça change pas mal son comportement. Il faut faire attention à ce qu'on essaye, à quand on l'essaye, et il faut être vraiment sûr que ce qu'on essaye représente une amélioration ou pas." 

Pol Espargaró a déploré de voir "de plus en plus" d'éléments aérodynamiques tandis que Fabio Quartararo s'est dit "certain" que les motos devenaient dangereuses, notamment en raison de leur sensibilité au vent : "Avant, il y avait moins d'ailerons et maintenant, ça a de grosses conséquences", a expliqué le Champion du monde 2021. "Les vitesses de pointe étaient aussi beaucoup plus faibles que maintenant. Ça fait une grosse différence."

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