Quartararo pense avoir inconsciemment limité sa prise de risques

À la veille du jour qui pourrait lui permettre de célébrer le titre mondial, Fabio Quartararo a décroché le plus mauvais résultat de sa carrière en qualifications. Il reste cependant serein et veut continuer à avancer pas à pas vers le sacre.

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Fabio Quartararo a beau être arrivé à Misano cette semaine avec entre les mains une première balle de match, c'est avec un certain détachement face à cet enjeu qu'il a bouclé la deuxième journée du Grand Prix d'Émilie-Romagne. La pression médiatique, très forte, et les conditions météo exécrables, qui le mettent face à son pire cauchemar en piste, n'ont pourtant rien pour lui faciliter la vie, mais le Français parait toujours aussi serein à la veille d'une course potentiellement décisive.

C'est depuis la 15e place sur la grille qu'il prendra le départ, dimanche à 14h, et ce alors que son dernier rival, Pecco Bagnaia, s'élancera depuis la pole position. Meilleur homme en qualifications cette saison, Quartararo a connu samedi un rare faux-pas, d'abord en devant en passer par la Q1 (une première pour lui cette saison, et la troisième fois seulement de sa carrière en MotoGP), puis en ne parvenant pas à y décrocher un ticket de repêchage. Un temps 13e, l'annulation de son meilleur chrono l'a relégué à la 15e place et c'est tout bonnement sa plus mauvaise qualification.

"En EL4, j'étais troisième ou quatrième derrière Iker [Lecuona] et Bagnaia, alors qu'ils étaient tous les deux en Q1, alors je me suis dit que ça allait être dur", explique le pilote Yamaha. "En EL3, j'ai tout essayé pour accéder à la Q2 directement et je n'ai pas terminé loin, à trois dixièmes ou quelque chose comme ça. On a énormément progressé sur le mouillé. Mais cet après-midi, les conditions étaient exactement celles que je déteste. J'ai fait de mon mieux, alors P15 c'est le meilleur résultat que je pouvais obtenir en Q1."

"J'étais déçu mais je garde tout à l'intérieur", sourit Quartararo. Mais, souvent mal à l'aise dans les conditions séchantes, il admet que l'enjeu du championnat a sans doute pesé sur son approche : "On a eu des difficultés et je n'ai pas pris assez de risques dans les deux derniers secteurs. Mais c'est quelque chose que je peux comprendre. Même si c'est inconscient, je ne vais pas prendre trop de risques sur ces traces humides. C'est aussi pour ça que je n'étais pas trop déçu. Je le suis, bien sûr, car Bagnaia partira premier et moi 15e, mais c'est comme ça."

"C'était sec, mais avec des traces d'humidité, [et on était] en slicks. C'est en tout cas une chose sur laquelle je dois m'améliorer, mais je pense qu'inconsciemment je n'ai pas pris trop de risques sur les traces d'humidité. Si on regarde le secteur 1, j'y aurais été le deuxième plus rapide en Q2, même si je n'y ai pas participé. Les conditions s'amélioraient et j'y étais toujours très rapide, alors que je ne l'étais pas tellement dans le secteur 2. Et les seuls secteurs où j'ai beaucoup perdu, c'étaient les deux derniers, où il y avait les traces d'humidité."

"Je ne suis pas inquiet. Bien sûr, ça n'est pas la meilleure position de départ, mais de la 15e place il va falloir que je prenne un très bon départ et que je fasse de super dépassements et on verra ce qui va se passer pendant la course."

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Ne pas de rajouter de pression

Avec ses 52 points d'avance sur Bagnaia, Quartararo conserve malgré tout de bonnes chances d'être titré dimanche, et ce d'autant plus que le retour d'un temps sec va rebattre les cartes et qu'il estime avoir "des bons réglages, une très bonne base" pour ces conditions. "Sincèrement, je pense qu'une place sur le podium, on peut la faire", pressent-il. "Ce serait un excellent résultat de finir sur le podium. On fera du mieux et je pense que c'est possible de faire un très bon résultat. Finir dans les cinq premiers ce serait excellent, mais toujours en pensant petit à petit."

"Je suis dans mon monde. Il y a une opportunité d'être champion demain, bien sûr, mais je ne dois pas me précipiter", ajoute-t-il. "Si je dois être honnête, le championnat je n'y ai même pas pensé un instant parce que [Bagnaia] est P1 et moi P15. Mais lui aussi, il a la pression, ça n'est pas que moi. Il a la pression de bien faire et il pourrait faire une erreur. Je ne le lui souhaite pas, mais on verra. Mes sensations sont que, si tout est normal, on se battra pour [le titre] à Portimão."

Une chose est certaine, il ne souhaite pas prendre le départ en étant obnubilé par le titre et ne veut pas que la position de Bagnaia lui soit indiquée pour se caler sur lui. "Non, je ne veux pas le savoir, parce que c'est quelque chose qui ne ferait que me mettre plus de pression. Ma stratégie est de pousser dès le départ. Je dois rattraper le plus de points possibles et ensuite on verra ce qui se passe. Il est clair que je dois rattraper beaucoup de positions parce que je pense que notre potentiel en conditions complètement sèches est bon. On verra avec quels pneus, mais je pense que ça pourrait être une très bonne course demain. Différente, bien sûr, parce que c'est la première fois que je suis en dehors du top 12, alors on verra."

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