Andrea Iannone : "Je n'ai jamais pensé que c'était terminé"

À 34 ans, Andrea Iannone est sur le point de reprendre la compétition, alors que sa suspension pour dopage prendra fin le mois prochain. Un soulagement pour l'Italien, qui affirme avoir toujours cru dans son retour.

Andrea Iannone, Team GoEleven

Voici quatre ans qu'Andrea Iannone est entré dans l'œil du cyclone, après un test antidopage positif en marge du GP de Malaisie MotoGP ayant révélé la présence d'un stéroïde anabolisant. La suspension des courses entraînée à l'époque par le COVID-19, lui l'a vécue dans les bureaux d'avocats, cherchant à se défendre coûte que coûte pour contrer la suppression de sa licence qui s'annonçait. Au bout d'un an de combat, le verdict final en appel a entériné sa suspension jusque fin 2023, et bien qu'ayant crié à l'injustice, Iannone n'a eu d'autre option que de quitter les circuits.

À l'époque, personne n'aurait osé parier sur son retour. Aprilia, qui lui était resté fidèle jusqu'au verdict final, a tracé sa route et le championnat dans lequel il évoluait a renouvelé ses protagonistes sans lui. Beaucoup estimaient que cette condamnation le mettrait définitivement à terre, et pourtant : la fin de sa suspension approchant, Andrea Iannone est réapparu au bord des pistes, a exprimé son souhait de reprendre la course, avec le soutien de certains des plus grands pilotes MotoGP. Et puis, le mois dernier, son retour à la compétition était finalement annoncé.

La semaine dernière, il a pris le guidon de la Ducati Panigale V4R que lui réserve le team Go Eleven pour la prochaine saison du WorldSBK. Au bout de deux jours de roulage, il pointait en cinquième position, à huit dixièmes du meilleur temps, lui-même surpris par sa performance mais surtout aux anges.

"Au premier test, à Jerez, quand j'ai abaissé la visière de mon casque, j'ai eu l'impression de redevenir enfant. J'avais six ans et je ne pouvais pas encore prendre la piste, je me contentais de regarder mon frère, Angelo, à moto. Et puis, soudain, l'émotion alors que mon tour était enfin arrivé", raconte-t-il dans une interview accordée au journal italien La Reppublica.

"J'ai tout de suite été très rapide. Franchement, je ne m'y attendais pas. Mais que c'est dur ! À un moment donné, je m'arrêtais au stand pour me reposer entre un run et l'autre, ne serait-ce que pour vingt minutes. Vous pouvez passer tout le temps que vous voulez en salle, et même essayer des motos de route, mais quand vous montez sur une de ces bêtes, l'effort est complètement différent. Il faut que je reprenne les bonnes habitudes."

Andrea Iannone lors du test WorldSBK de Jerez, la semaine dernière.

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

"Je suis de retour !" Le casque d'Andrea Iannone annonce la couleur lors du test WorldSBK de Jerez, la semaine dernière.

"Je ne peux pas dire que j'y ai toujours cru", admet Andrea Iannone, 34 ans, au sujet de la reprise de sa carrière. "Mais je n'ai jamais pensé, pas même pour un instant, que c'était terminé. J'ai fait confiance au temps, au destin. J'ai continué à m'entraîner chaque jour, j'ai vécu. Il y a quelques mois, à Misano, alors que j'assistais au test de Michele Pirro, Gigi Dall'Igna s'est approché de moi et il m'a demandé en souriant : 'Ça te fait envie, n'est-ce pas ?'. Ma réponse, il l'a lue dans mes yeux."

"J'ai toujours rêvé exclusivement d'une Ducati", ajoute celui qui a couru en MotoGP pour le team Pramac puis pour l'équipe officielle de Borgo Panigale, avec une victoire à la clé en 2016. "J'ai reçu d'autres propositions, mais je n'ai même pas demandé les détails : ça ne m'intéressait pas."

Il l'assure, il a "beaucoup de choses à apprendre", mais il se sent "physiquement encore plus en forme qu'en 2019" et ne manque pas d'ambition. "J'espère bien faire au test de Portimão, puis à Jerez et en Australie à la veille de la course. Je ne sais pas si j'y terminerai parmi les dix premiers, sur le podium ou si je me contenterai de passer l'arrivée et basta. L'objectif est de recommencer à m'amuser et de progresser pendant tout le reste de la saison."

"Je suis un type ambitieux. Comme tous les pilotes, je veux toujours ce qu'il y a de mieux", assure-t-il quand il lui est demandé s'il a tiré un trait sur le MotoGP ou non. Mais il veut "vivre au jour le jour" et avant toute chose se remettre dans le bain avec cette première saison en WorldSBK, qui débutera en février prochain à Phillip Island. "On va voir comment se passe cette saison, et dans environ deux ans je répondrai de manière plus précise à la question."

Quant à l'affaire en elle-même, il n'y revient pas. Maintenant qu'il voit le bout de sa condamnation, il n'est plus l'heure d'épiloguer sur ce qui lui a été reproché, ni sur sa défense, qui s'est heurtée à la fermeté de l'Agence mondiale antidopage et du Tribunal arbitral du sport.

"Repenser aux éventuelles erreurs, ça n'a aujourd'hui aucun sens. Les regrets ne servent à rien, il faut tirer les leçons", se contente-t-il d'analyser. Et de confesser : "J'ai appris que la vie peut changer d'un moment à l'autre, en mieux et parfois en pire. Chaque jour qui passe est une leçon supplémentaire pour moi. Et aujourd'hui je me sens un homme meilleur par rapport au passé. Plus serein."

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