Newey n'avait "jamais eu ce niveau de constance" avec une F1
Adrian Newey est subjugué par le niveau de régularité technique atteint avec la Red Bull RB19 en 2023.
Alors qu’il en est l’un des artisans, Adrian Newey est aussi parmi les premiers bluffés devant la domination qu’exerce Red Bull en 2023. L’écurie a remporté 15 des 16 Grands Prix disputés cette saison, s’est assurée au Japon d’un sixième titre mondial des constructeurs, et Max Verstappen file quant à lui vers un troisième sacre.
Pourtant, le directeur technique en a connu des succès et des dominations dans sa carrière, lui qui a contribué à pas moins de 26 titres mondiaux, constructeurs et pilotes confondus. Malgré son expérience de la domination Williams-Renault dans les années 1990 ou de Red Bull avec Sebastian Vettel, notamment en 2013, il assure n’avoir jamais observé une telle régularité technique auparavant.
"Il s’agit de la plus grande série de succès que j’aie jamais connu", explique-t-il dans le podcast Beyond The Grid. "J’ai eu la chance d’être impliqué avec des voitures qui ont dominé par le passé, mais on n’avait jamais eu ce niveau de constance. Les gens peuvent penser que tout est garanti et que ça se passera bien. La réalité, c’est qu’il y a tellement de choses qui peuvent mal tourner en course."
"En fait, amener les deux voitures à l’arrivée, et de préférence toutes les deux proches de la tête, semaine après semaine, c’est un défi difficile à relever en raison de tous les éléments qui peuvent mal tourner : la fiabilité, les accidents, la stratégie, et évidemment la performance. Je pense donc que le fait d’y parvenir est un véritable hommage rendu à tous ceux qui sont concernés."
La RB19 dispose d’une fenêtre de performance qui lui permet de s’adapter à une grande variété de circuits, l’atypique tracé de Singapour étant le seul où elle s’est retrouvée en difficulté depuis le début de l’année. Red Bull a parfaitement négocié début 2022 le tournant réglementaire, dans un contexte de plafonnement des coûts, et il a fallu prendre les bonnes décisions pour ne pas se tromper de voie.
"Même avec tous les outils à notre disposition aujourd’hui, il faut toujours faire preuve d’instinct", souligne Adrian Newey. "La réalité est que, même avant le plafonnement budgétaire, on a toujours été limité au niveau des ressources et du personnel. On n’a jamais eu la capacité d’étudier en détail une infinité de pistes différentes."
"Si l’on prend un exemple récent, il est évident qu’avec la voiture de l’année dernière on a pris une direction aérodynamique pour les pontons et le concept qui était presque à l’opposé de ce qu’a fait Mercedes. Mercedes a montré des signes de compétitivité l’an dernier. Ils ont gagné au Brésil. On se retrouve alors face à un choix : est-ce que l’on commence à faire des recherches sur ce qu’a fait Mercedes au cas où on aurait raté quelque chose, ou est-ce que l’on s’en tient à ce que l'on a fait ? Mon intuition m’a fait dire que l’on devait s’en tenir à ce que l’on faisait."
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