Zarco : La Q2 "impossible" avec une Honda distancée à l'accélération
Johann Zarco n'a pas envie de se "tuer la santé" à viser la Q2 au GP de Saint-Marin, sachant cet objectif difficile à atteindre avec une Honda en grande difficulté en sortie de courbe.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Johann Zarco savait qu'il avait peu de chances de reproduire la performance du GP d'Aragón, où il a profité des conditions délicates le premier jour pour assurer une place en Q2 dès le vendredi. Les premiers essais sur une piste de Misano à la forte adhérence ont confirmé son inquiétude, avec un 15e temps qui l'a certes placé devant les autres pilotes Honda, mais à 0"313 du top 10.
Le Français se demande même s'il faudra consacrer de l'énergie à viser les deux premières places en Q1, celles qui permettront d'accrocher la Q2 samedi matin. "Ce week-end, la Q2 semble impossible, mais je le savais parce que l'écart est plus proche avec le top 10, c'est beaucoup plus serré qu'en Aragón", a expliqué Zarco. "En Aragón, il y avait une bonne opportunité à saisir et j'étais heureux d'y parvenir."
"J'ai l'impression que c'est mission impossible [à Misano]", a ajouté le pilote LCR. "Ça me plairait de la jouer, mais vu l'énergie dépensée aujourd'hui, je me demande si ça vaut vraiment le coup de se tuer la santé sur les qualifications et de rater le sprint. J'ai vraiment envie de me sentir fort dans le sprint et fort en course, mais je n'ai pas envie de sacrifier les qualifications."
"Mais je vais garder plus d'énergie qu'aujourd'hui, parce qu'aujourd'hui j'ai vraiment beaucoup, beaucoup donné. J'ai fait une différence par rapport aux autres Honda mais ça nous laisse quand même hors du jeu. Du coup, est-ce que ça sert vraiment à quelque chose ?"
Zarco estime que le jeu n'en vaudra pas la chandelle : "En fait, le cœur tape à plus de 185 [pulsations par minutes, en qualifications] et tu ne peux peux pas le faire six fois dans la journée."
Johann Zarco
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Ce vendredi, Zarco a néanmoins pu travailler sur l'objectif qu'il s'était fixé : progresser dans son pilotage sur un circuit qui "accroche beaucoup" et lui a peu réussi ces dernières années. Les comparaisons avec la Ducati, bien plus performante que sa Honda, sont naturellement difficiles, mais il a senti qu'il abordait mieux les particularités de Misano que par le passé.
"C'est assez cool d'avoir cette piste avec une très bonne adhérence. Par rapport à l'Aragón, ça aide à voir le comportement de la moto et à essayer d'améliorer le pilotage, parce que ces dernières années, avec la Ducati je n'étais pas très bon. Il me manquait quelque chose dans le pilotage et je ne faisais pas bien [les choses]."
"J'ai essayé de corriger ça, même avec la Honda, et je pense que je progresse parce qu'il y a des virages où je peux mieux piloter qu'avant. Je ne peux pas vraiment comparer les résultats parce que la moto manque de performance, même avec plus de grip."
Je ne sais pas si [ça vient] de l'aéro, du châssis, du moteur, mais ou on bouge, ou on cabre, ou on glisse. On n'a jamais une moto stable pour accélérer fort.
Les limites sont en effet principalement venues d'une moto à la peine en courbe et dans les phases d'accélération : "Il n'y a pas vraiment de problème d'adhérence sur la moto, c'est juste que je sens qu'on se bat trop pour tourner, donc on perd du temps dans les virages. Si tu essaies d'entrer plus vite en courbe, tu manques le virage, ou si tu veux contrôler l'entrée, il y a toujours un moment où tu perd du temps par rapport à ceux de devant, donc je ne sais pas où aller en piste pour améliorer le chrono."
Johann Zarco
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
L'adhérence offerte par la piste de Misano ne fait qu'accentuer le problème selon Zarco, en compliquant le virage et en ne permettant pas à la Honda d'accélérer aussi bien que les autres machines : "J'ai l'impression que ça nous met plus d'écart avec les autres, ça rend la moto plus 'difficile'. Pour nous le grip, sur l'angle maximum, ce n'est pas ce qu'il y a de pire. On a une moto qui ne tourne pas bien mais en termes d'adhérence, ce n'est pas ce qu'il y a de pire sur la Honda."
"Elle accroche presque trop sur l'angle, c'est pour ça qu'elle ne tourne pas. Une fois qu'on se redresse, on a vraiment des soucis. Je ne sais pas si [ça vient] de l'aéro, du châssis, du moteur, mais ou on bouge, ou on cabre, ou on glisse. On n'a jamais une moto stable pour accélérer fort. Sur une piste comme ça, on sent que les autres arrivent à utiliser le grip pour vite tourner, et ensuite ils arrivent à garder cette vitesse en sortie de virage."
Avec une moto qui "glisse toujours" et a des "mouvements", Zarco "perd énormément de temps à l'accélération", avec la sensation que l'arrière ne lui apportera jamais l'adhérence nécessaire : "C'est très dur sur cette moto. Il faut faire 90% du travail à l'avant mais on n'a même pas 10% sur l'arrière. Même si on fait un très bon travail avec l'avant et qu'on prend très bien le virage, on sait qu'on perdra du temps à la sortie. Pour le moment, je dis qu'on dois faire 90% du travail à l'avant, et on en a 0% à l'arrière, donc on n'atteint jamais les 100%."
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