Formule 1 GP d'Italie

Vowles : "Mick Schumacher n'est pas spécial"

James Vowles a expliqué la décision prise par Williams de préférer Franco Colapinto à Mick Schumacher pour remplacer Logan Sargeant à compter du Grand Prix d'Italie 2024 de F1.

Mick Schumacher, pilote de réserve Mercedes-AMG F1 Team

Photo de: Alexander Trienitz

En titularisant Franco Colapinto en lieu et place de Logan Sargeant au GP d'Italie 2024 de F1, Williams a surpris son monde. Pas tant concernant le remplacement de l'Américain, qui était devenu quasiment inéluctable après sa sortie de piste à Zandvoort, ni même son timing, mais par le choix de faire confiance à l'Argentin, novice en Grand Prix, pour les neufs manches restantes de la saison, avant l'arrivée en 2025 de Carlos Sainz aux côtés d'Alexander Albon.

Certes membre de l'académie junior de Williams depuis l'an passé et réserviste pour l'écurie, celui qui pointe actuellement à la sixième place du classement de F2, avec une victoire lors du sprint d'Imola ne faisait guère figure de favori et son nom était même très peu cité. Pourtant, c'est bien vers cette solution interne que s'est tourné James Vowles, le directeur de l'équipe de Grove, face aux options Mick Schumacher et Liam Lawson.

Le technicien britannique s'en est longuement expliqué à Monza : "Si nous examinons les options qui s'offraient à nous, il y en avait trois, que vous avez tous devinées. L'une était Liam Lawson, l'autre Mick et la troisième Franco. Avec Liam, la position contractuelle de Red Bull n'aurait pas fonctionné avec moi ici chez Williams, donc ce n'était pas une option pour nous dans ces circonstances." Une référence, a priori, au fait que Red Bull souhaitait pouvoir compter sur Lawson en tant que réserviste en cas de problème dans ses écuries.

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"Ensuite, c'est un choix difficile, vraiment, entre Mick [et Franco]", a-t-il poursuivi. "Mick a beaucoup progressé par rapport à ce qu'il était chez Haas, cela ne fait aucun doute. C'est un pilote compétent. Je sais qu'il a eu sa chance [en F1], mais il a fait un travail incroyable avec Alpine, avec Mercedes et avec McLaren dans l'intervalle. Et tous ses défenseurs, si vous leur parlez, vous diront où il s'est adapté et en quoi il a changé."

"Alors voilà, la décision est de savoir si on met Mick dans la voiture, et je pense que Mick aurait fait du bon travail, ou si on investit dans une personne qui fait partie de notre académie, qui a fait des centaines, voire des milliers de tours dans notre simulateur, qui a piloté la voiture, le seul [autre] pilote à avoir piloté la voiture cette année en EL1 [à Silverstone], et d'après les données que nous pouvons voir sur ce qu'il fait et sur ses performances, il fait des progrès significatifs. Il s'agit donc de décider si nous investissons dans l'avenir ou si nous investissons dans quelqu'un d'autre."

Intervient ensuite le jugement des qualités de pilote, Vowles estimant qu'aucun des deux candidats restants au baquet ne pouvait être considéré comme étant "spécial" : "Je pense que les deux peuvent être classés dans la catégorie 'bon' et 'pas spécial'. Je pense qu'il faut être clair à ce sujet. Mick n'est pas spécial, il est simplement bon. Je pense qu'il serait arrivé avec beaucoup plus d'expérience que Franco."

L'avenir de Williams, ce n'est pas investir dans le passé.

"Mais voici ce en quoi je crois, ce en quoi Williams croit et ce que sont les valeurs fondamentales de Williams. Williams a toujours investi dans les nouvelles générations de pilotes et de jeunes, et ce dont je parle depuis le début, c'est de l'investissement dans l'avenir de Williams. Et l'avenir de Williams, ce n'est pas investir dans le passé, c'est investir dans le talent qui nous permet d'aller de l'avant en tant qu'individus. C'est investir dans une académie dont vous verrez les annonces au cours des six prochaines semaines environ, comment nous étoffons cette académie et le montant des fonds que nous y consacrons."

"Moi-même, il y a 25 ans, j'étais junior et quelqu'un m'a fait confiance, a cru en moi, a investi en moi et a fait naître beaucoup d'espoir. Franco est devant [Kimi] Antonelli dans le championnat F2, il est devant [Oliver] Bearman, il est chez MP. Avec tout le respect que je dois à MP, ce n'est pas Prema, ce n'est pas ART, et il fait du bon travail."

"Maintenant, est-ce que je pense que nous l'avons jeté dans le grand bain ? Absolument, à 100%. Mais si vous écoutez les mots de Franco, vous entendrez qu'il est prêt pour ça, qu'il est prêt pour le défi, et qu'il sait ce qui l'attend. Donc, pour répondre à votre question, je veux démontrer au monde entier qu'investir dans un pilote qui peut, je l'espère, devenir un pilote de réserve très performant pour nous, un pilote de simulateur pour nous, et d'autres aspects, en fonction de ses performances, c'est investir dans l'avenir de Williams."

"Aucune implication financière" dans l'arrivée de Colapinto

Franco Colapinto dans le baquet de la Williams à Monza.

Franco Colapinto dans le baquet de la Williams à Monza.

Photo de: Andy Hone / Motorsport Images

Au sujet de l'investissement dans l'avenir de Williams, quelques heures après la titularisation de Franco Colapinto, l'écurie a annoncé l'arrivée en tant que sponsor de Globant, société argentine de développement informatique et de logiciels, qui est également partenaire de longue date du pilote. Interrogé sur le poids de ce lien dans l'arrivée de Colapinto en tant que titulaire pour la fin de campagne, Vowles assure qu'il n'y a pas de corrélation.

"Je tiens à préciser à tout le monde qu'aucun sponsor n'était lié à sa signature. En fait, nous l'avons fait signer alors que nous ne savions rien de l'avenir. Ce qui s'est passé ensuite – et ce n'est pas fini, le téléphone sonne toujours – c'est qu'un certain nombre d'entreprises argentines, et elles sont nombreuses, nous appellent. Et elles paient le prix du marché pour [placer] des autocollants sur la voiture, en gros. Ce n'est donc pas lié à Franco, elles veulent faire partie de l'aventure et faire partie de l'aventure au-delà de 2024, pour être clair. Et j'espère que beaucoup d'entre elles verront où nous aboutirons."

"Mais vous verrez des autocollants apparaître dans la voiture aux alentours de Bakou, je ne sais pas combien pour l'instant, parce que nous suscitons vraiment beaucoup d'intérêt de la part de l'Argentine. Mais au moment de choisir Franco, il n'y avait aucune implication financière. Et pour être tout à fait franc, il y a eu des offres de financement de la part d'autres sources. Cela ne nous intéresse pas. Il s'agit d'investir dans notre académie et dans notre avenir."

Propos recueillis par Jonathan Noble

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